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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 09:45

 


Grèce ou Libye : Sarkozy est contraint de bosser

Nicolas Sarkozy pensait capitaliser sur son agenda international pour consolider sa stature et sa candidature. Il avait prévu le service minimum, une incantation par ci, un conseil par là. Son G8 de Deauville fut un exemple immense de show médiatique coûteux et sans décision. Or voici que l'actualité étrangère, une fois de plus, s'impose à lui : une nouvelle crise financière en Grèce, un enlisement militaire en Libye.

Il fallait réagir.

Ou pas.

Sarkozy, ailleurs
Sarkozy avait la tête ailleurs. D'abord, il dépense une énergie inhabituelle à travailler sa candidature. Il cogite sur la candidature d'Aubry, qu'il juge certaine. Son agenda est allégé, ses rendez-vous politiques officieux se multiplient. Il ne conserve qu'une manifestation publique par jour dans son planning présidentiel. Comprenez-le, il fait la guerre à Borloo. Mercredi puis jeudi, c'était Rama Yade qu'il fallait engueuler.

Ensuite, il pensait que « sa » présidence française des G8 et G20 cette année serait une opération tranquille pour remuscler sa posture, avant le grand scrutin de 2012. Non pas que l'actualité soit particulièrement calme : tensions sur les marchés financiers et l'énergie, spéculation sur les matières premières, chantage terroriste, guerre en Afghanistan, et déséquilibres économiques mondiaux étaient autant de menaces et de difficultés bien présentes que ces grands forums de pays riches allaient bien devoir affronter.

Mais dès le début de « sa » présidence des G8 et G20, en novembre dernier, Nicolas Sarkozy s'était volontairement placé sous des ambitions très modestes. En Sarkofrance, « qui ne tente rien... ne risque rien ». Après le fiasco diplomatique français du printemps arabe, le Monarque s'était refait une virginité avec une guerre en Libye. Pour le reste, il continuait de pérorer sur les graves déséquilibres du monde et le besoin de régulation. C'était bon pour l'image, et largement suffisant pour se présidentialiser aux yeux d'une opinion française davantage préoccupée par le chômage et la précarité. Jeudi, il avait prévu de pérorer devant un parterre d'agriculteurs européens, pour défendre un « nouveau modèle agricole ». Le discours était prêt, il fut d'ailleurs rapidement mis en ligne sur le site de l'Elysée.

Après les incantations en faveur d'une régulation des marchés de matières premières (mardi), sur le thème du la-spéculation-c'est-mal, il pouvait s'exclamer : « Votre activité est la condition même de notre survie sur la planète » ou, mieux : « La fin des paysans, c'est une fable, une fable que l'on nous conte depuis des décennies » De quels paysans parle-t-il ? « Certains peuples font dès aujourd'hui la dramatique expérience de la disette et du manque cruel de ressources agricoles. Un milliard de personnes connaissent la faim dans le monde et on parle de la disparition des paysans ». La France, version Sarkozy, se résume souvent à des centrales nucléaires et de champs de maïs.

Seulement voilà, l'actualité était ailleurs. Les tensions internationales sont à nouveau telles qu'il fallait changer de registre : il n'y a plus de place pour le dilettantisme.

Libye, et après ?
La situation libyenne, on le sait depuis des semaines, s'est enlisée. L'un des fils Kadhafi, Saïf Al-Islam Kadhafi, a proposé jeudi 16 juin l'organisation d'élections en Lybie, « dans les trois mois. Au maximum d'ici la fin de l'année. Et la garantie de leur transparence pourrait être la présence d'observateurs internationaux ». La proposition est habile. Elle risque d'accroître la division du camp onusien. Russie et Chine semblent regretter de n'avoir pas exercé leur droit de veto au Conseil de Sécurité le 17 mars dernier, quand la résolution 1973, qui autorisa l'intervention militaire actuelle, fut présentée.

Cette proposition est aussi une posture de survie. Pour la première fois depuis longtemps, les forces rebelles sont parvenues cette semaine à faire bouger la ligne de front, en prenant le contrôle de trois localités sur la route de Tripoli.

Comme souvent, le clan Kadhafi s'exprime de façon incohérente. Dans cette interview, Saïf Al-Islam Kadhafi reconnaît des négociations avec la France (« On a déjà eu des contacts avec Paris, pour l'instant sans suite. Ce sont eux [les Français] qui impulsent la politique du gouvernement de Benghazi (...). Donc c'est à eux que revient le devoir de chercher une sortie qui soit la moins sanglante possible », mais dénonce en même temps Nicolas Sarkozy avec une violence rare : «Je ne doute pas un seul instant que l'écrasante majorité des Libyens soutient mon père et considère les rebelles comme des islamistes fanatiques et fondamentalistes, des terroristes soutenus par des étrangers, des mercenaires à la solde de Sarkozy ».

Grèce, et après ?
Loin d'être sortie d'affaires, la Grèce risque de sombrer à nouveau. Un conseiller spécial du FMI expliquait jeudi matin qu'il était « très préoccupé par la situation qui a changé radicalement ces dernières 24 heures ». Le pays a besoin de 12 milliards d'euros sous peu pour honorer ses remboursements de créances d'ici septembre.

A Athènes, d'immenses manifestations ont forcé le premier ministre grec, le socialiste Georges Papandreou, à remanier son gouvernement pour faire voter son plan de rigueur, après l'hostilité d'une fraction de son propre camp. Et la droite ne veut pas d'union nationale... Du coup, les « investisseurs » prennent peur. ça panique... ou ça spécule. Et la situation s'aggrave. Les bourses dévissent sur un air de « déjà vu ».

Le versement d'une nouvelle tranche des 110 milliards promis à la Grèce l'an dernier fait débat. Sans plan de rigueur (refusé au Parlement sous la pression des manifestations), pas de prêts. Voici la « solidarité européenne » à l'oeuvre !

Pour rassurer dans la panique, un commissaire européen a promis, jeudi, que les 12 milliards nécessaires seraient débloquées dimanche, quand les ministres de l'Eurogroupe se retrouveront. Mais pour aller plus loin, et envisager un nouveau plan d'environ 100 milliards pour couvrir les besoins du pays jusqu'en 2014, les dirigeants de la zone euro restent divisés. Angela Merkel veut contraindre davantage les banques. La France et la Banque centrale européenne veulent au contraire limiter tout rééchelonnement des dettes grecques aux banques créancières volontaires.

Jeudi, Nicolas Sarkozy parlait agriculture, devant des organisations professionnelles européennes, au siège de l'OCDE. Il fut contraint au commentaire de la crise grecque. Il fit dans le conseil facile (« il faut sortir des querelles nationales pour retrouver le sens de notre destin commun »), l'incantation euro-phile (« Il faut défendre notre monnaie unique, il faut défendre les institutions européennes. ») et l'appel au « compromis » .

Ce vendredi, il rencontre Merkel.

Mercredi, l'agence Moody's projetait d'abaisser la note de trois banques françaises (BNP Paribas, Société Générale et Crédit agricole) à cause de leur exposition à la dette tant publique que privée du pays. Sarkozy laissa son jeune Wauquiez tenter de rassurer : « Les banques françaises ont des expositions qui sont en Grèce, liées à l'économie grecque, elles sont parfaitement publiques, donc il n'y a absolument rien qui est caché et par ailleurs le secteur bancaire français est moins exposé par exemple que le secteur bancaire allemand. Je crois que sur tous ces sujets, il faut du calme, de la sérénité. »

La ministre des finances, Christine Lagarde, termine son road-show électoral. Depuis bientôt trois semaines, elle sillonne le globe pour convaincre quelques Etats clés de la soutenir pour prendre la direction générale du FMI en remplacement de Dominique Strauss-Kahn. Ces voyages en grand nombre ont coûté 150.000 euros, croit savoir le Canard Enchaîné. Et faudra ajouter les frais de bouches et d'hébergement sur place. Le blog Big Browser (du Monde) complète : la campagne de DSK, en 2007, n'avait coûté que 48.000 euros.

Juan Sarkofrance

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 16:33

par Salamanca

La guerre des deux gauches

Au sujet de la fracture réelle entre gauche altermondialiste et gauche moderne

Au fond, la vraie ligne de fracture en réalité se situe non pas entre la gauche et la droite, comme on pourrait le croire, mais entre les droites et les gauches. Il existe, comme disait René Rémond, trois droites : la légitimiste (royaliste, qui a disparu depuis) la bonapartiste (de Gaulle) et l'orléaniste (les centristes).

Du côté de la gauche, il existe la gauche socialiste, telle que nous la connaissons avec ses principaux leaders, François Hollande,Laurent Fabius, Martine Aubry, et la gauche marxiste, anticapitaliste, qui regroupe une partie des Verts, le Front de Gauche de Mélanchon et les mouvements d'extrême gauche.


Si les droites ont plus ou moins réussies à cohabiter ensemble, par le jeu d'alliances en vue de se maintenir au pouvoir, il n'en est pas de même concernant les deux gauches. Les premières épousent toutes deux le retour à l'autorité de l'Etat, l'économie de marché, la lutte contre les déficits, etc... alors que concernant les gauches, si elles se rejoignent plus ou moins sur les réformes sociétales (mariage homo, droit de vote des étrangers) elles s'opposent viscéralement concernant l'économie de marché mais aussi la place de l'Etat dans ses prérogatives régaliennes.

Le pire, c'est qu'il existe une fracture fondamentale entre les gauches qui les rend irréconciliables, sur des sujets comme le capitalisme, le patronat, l'économie de marché, la mondialisation, etc... il existera toujours au fond une gauche soft, qui cherche à accompagner le système tel qu'il est, et une gauche dure, dite pure pour certains, qui n'en démordra pas. Si vous avez lu le Courrier International de cette semaine, vous découvrirez que la gauche sous l'impulsion de Blair mais aussi de DSK au fond, a totalement accepté la mondialisation telle qu'elle est et toutes les conséquences sociales qui en dépendent.

Droite et gauche, même combat ? On serait tenté de dire que paradoxalement, la meilleure chose à souhaiter pour la gauche est qu'elle reste écartée du pouvoir, de tout gouvernement, afin qu'elle reste fidèle à elle-même, ses valeurs originelles... d'autant plus que les mouvements de contestation prennent une ampleur grandissante à travers le monde, comme on a pu le voir avec le cas des indignados. Va-t-on changer d'ère ? Un ancien monde va-t-il s'écrouler au profit d'un autre, qui serait totalement différent ? Toute la question est là.

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 13:55
Je vous livre cet article de mon ami Eric Coquerel, Adjoint de Jean Luc Melenchon au Parti de Gauche, les choses bougent au front de gauche et il n'y aura pas besoin de primaires pour cela. Espèrons que le M'pep sera de la partie et la VERITABLE GAUCHE sera au rendez vous.

Jacky Eouzan

Chargé de relations extérieures de République et Socialisme

La semaine décisive!


Une bonne et grande nouvelle : le Front de Gauche en route pour s’élargir !

Et pour débuter cette semaine, après la bonne nouvelle venue de Montreuil le 5 juin, je parle bien sûr du vote de la conférence nationale du PCF, une autre vient d’arriver : le CAN (collectif d’animation national) de la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE) a décidé à une très large majorité de participer au Front de Gauche. Constatant dans sa déclaration finale « que les organisations du Front de Gauche ont répondu nationalement de façon positive à une grande partie de ses demandes et qu’elles proposent elles-mêmes de dépasser le cadre d’un simple cartel d’organisations », la FASE s’affirme disponible pour « nourrir une dynamique d’alternative puissante et populaire (réclamant de) créer une convergence de tous les courants de la gauche de gauche, les secteurs de lutte, associatifs et syndicaux, pour un large front ouvert aux citoyens ».

A ce stade, je note avec satisfaction l’importance qu’a eue le texte stratégique adopté par les actuelles formations du Front de Gauche en mars. Ce premier volet de l’accord national, que nous devrions pouvoir définitivement signer après le vote des militants communistes les 16, 17 et 18 juin, n’a pas eu à mon sens la publicité qu’il méritait. Bien plus qu’un texte de compromis entre le PCF, Gauche Unitaire et le PG, il nous a au contraire permis de travailler sur le fond, de clarifier bien des points entre nous et, au final, de nous homogénéiser sur la stratégie du Front de Gauche. Dans une excellente interview livrée le 12 juin à Médiapart (à lire ici), Clémentine Autain souligne d’ailleurs son importance dans le rapprochement avec la FASE : « La déclaration politique du Front de gauche valide le fait qu’il existe deux grandes orientations à gauche et que l’une n’est pas soluble dans l’autre. Si on s’en tient au texte et aux déclarations de Jean-Luc Mélenchon, je ne vois pas de divergence. Pour nous, l’orientation stratégique est clarifiée. ».

Ce week-end la FASE a tenu aussi à s’exprimer sur la candidature pour les Présidentielles. Pour la « Fédération », « Celle de Jean-Luc Mélenchon semble aujourd’hui en mesure de recevoir un accord large, à condition de construire ensemble une campagne collective, riche de la diversité du rassemblement. transformé ». Après Gauche Unitaire et le Parti de Gauche, la Fase est ainsi la troisième organisation à approuver la même proposition de candidature pour porter les couleurs du Front de Gauche à l’élection à la Présidentielle.

L’unité progresse : en quelques jours parait vouloir se concrétiser trois ans de travail unitaire. Je ne cacherai pas ma profonde satisfaction. Comme beaucoup des animateurs du grand mouvement citoyen que fut la campagne contre le Traité Constitutionnel européen, j’ai souffert de notre échec à rassembler la gauche antilibérale, la gauche du « non », aux élections présidentielles et législatives de 2007. Qui, devant le champ de ruine laissé par cette division et les terribles désillusions électorales qui s’en sont suivies pour les uns et les autres, aurait pu imaginer que nous serions en passe de réussir cinq ans après ? On comprendra donc aujourd’hui le plaisir qui est le mien comme celui, je le sais, de milliers de militants et militants désespérés par le gâchis de 2007.

Car l’arrivée de la FASE devrait précéder de peu celle d’autres mouvements politiques qui, quel que soit leur importance numérique, représente des sensibilités importantes de l’autre gauche. Je pense à Convergences et Alternative que des camarades de valeur et de conviction (Yann Cochin, Danielle Obono, Alain Montaufray, Dominique Mezzi, Stéphanie Treillet pour n’en citre que quelques uns) ont rendu autonome à l’issue du dernier congrès du NPA. Mais aussi à République & Socialisme conduit par Lucien Jallamion avec qui j’ai partagé des interrogations communes sur la stratégie du MRC de Jean-Pierre Chevènement avant que je ne quitte ce mouvement en 2003 en compagnie d’Eric Halphen, Michel Naudy, François Cocq, Hayat Dhalfa ou encore Jeannick Le Lagadec pour fonder le MARS. Nous allons ainsi nous retrouver et c’est tant mieux.

Jeudi, nous (le PCF, GU et le PG) rencontrons ces trois formations afin de boucler les modalités de ces rapprochements. J’espère que dans la foulée d’autres suivront. Je pense à mes amis des Alternatifs que nous rencontrons également jeudi. C’est avec les Alternatifs que le Parti de Gauche a signé un premier communiqué commun fin 2008, soit quelques semaines après notre création, où nous affirmions notre accord pour un « Front unitaire de toutes les forces politiques de la gauche de transformation sociale et écologique ». J’ai envie de dire à mes amis Jean-Jacques Boilaroussie, Henri Mermé, Roland Mérieux et bien sûr Jean-François Pélissier, vice-président de notre groupe « Front de Gauche & Alternatifs » au conseil régional Ile de France : ce Front unitaire nous y sommes, votre place est avec nous ! Il y en a d’autres je le sais. Je pense à toutes les forces régionales ou nationales engagées dans les listes « ensemble » aux élections régionales comme le PCOF, parti composé de militants courageux et efficaces comme Christian Pierrel, Véronique Lamy et bien sûr l’un des animateurs de la lutte des travailleurs et travailleuses sans papiers Raymond Chauveau, où le M’Pep même si les positions récentes prises par ce mouvement l’a éloigné quelque peu d’un accord possible.

Je n’oublie évidemment pas le NPA même si je ne peux ignorer que sa nouvelle majorité a exprimé sa volonté de rompre les discussions avec le Front de Gauche lors de son dernier conseil national. Jusqu’au bout nous interpellerons ce parti qui a su, par le passé, sous le nom de LCR, travailler à l’unité de la gauche alternative. Je me refuse de penser qu’il ne reste pas suffisamment de cette intelligence politique dans ce collectif militant pour refuser un enfermement groupusculaire et sectaire dans lequel il risque de dériver si fin juin sa conférence nationale confirme cette orientation. Quel gâchis ce serait alors ! En se créant, le NPA entendait être le moyen de rassembler tous les anticapitalistes pour transformer la situation. Faute d’avoir accepté l’unité avec le Front de Gauche depuis 2008, ce projet a échoué mais l’objectif reste juste. Même s’ils le jugent imparfait, le Front de Gauche est aujourd’hui le seul moyen réel pour œuvrer à ce rassemblement. Il n’y en a pas d’autres et j’espère sincèrement que les militantes et militants du NPA se rendront compte à temps qu’ils peuvent s’y allier comme nous avons sur le faire pour le plus grand bien de la démarche Limousin Terre de Gauche.

Fin juin, le Front de Gauche devrait ainsi avoir réuni toutes les composantes de l’autre gauche qui entendent œuvrer à son unité pour la campagne de 2012. Son élargissement ne sera évidemment pas achevé car il est possible, et nous y travaillerons en les interpellant, que des militants et militantes, voir des courants, d’Europe Ecologie – Les Verts et du PS, le rejoignent selon le déroulement et la conclusion de leurs primaires. Et surtout il nous appartiendra partout de lancer des assemblées et collectifs citoyens du Front de Gauche pour rassembler « à la base » les dizaines de milliers de personnes désireux de s’engager dans une campagne dès lors qu’elle sera unitaire donc utile. Nous n’aurons plus alors à nous souvenir du grand mouvement citoyen contre le TCE avec nostalgie mais avec la fierté d’avoir renoué le fil avec lui et l’espoir majoritaire et victorieux qu’il a entraîné.


L’accord sur les législatives ne dépend plus que de quelques riens

Tout cela est donc désormais à portée de main. Reste évidemment que cela va dépendre du vote des adhérents du PCF le week-end prochain. Car si l’arrivée de ces nouvelles composantes est importante pour son élargissement, l’avenir même du Front de Gauche dépend malgré tout des deux forces qui l’ont constitué en 2008 : le PG et le PCF. Il appartient donc aux militants de ce dernier de se prononcer en dernier après un conseil national puis une conférence nationale largement favorable à la poursuite de la démarche pour les élections présidentielles et législatives. Nous savons qu’il ne s’agit pas d’une formalité mais d’une responsabilité à la hauteur de l’importance historique du PCF. J’estime sage et normal de ne pas entrer dans les débats entre communistes sur ce scrutin. Les récents communiqués de presse de Bob Injey et tribune de Marie-Georges Buffet, Jean-Claude Sandrier et Roland Muzeau constituent des arguments autrement plus efficaces et légitimes. J’attends ce scrutin avec confiance car je sais que dans sa très grande majorité, le PCF est ancré dans la stratégie du Front de Gauche que nous avons élaboré ensemble et qu’il serait surprenant, au moment où on vient de le voir il gagne du terrain, que nous échouions si près du port.

Mais comme j’ai cru comprendre que les communistes qui sont totalement opposés au Front de Gauche diffusent mes articles, pensant ainsi renforcer le vote contre la résolution de la conférence nationale du PCF, je vais donc refaire un dernier point sur les négociations en cours sur les législatives.

Que les militants communistes qui seraient inquiets sur le « laxisme » supposé de leur direction dans les négociations se rassurent, de ce côté-là ils n’ont rien à craindre. Avant de se revoir mardi, nous nous sommes en effet entendus sur 76 circonscriptions. Pour parvenir à ce résultat, le Parti de Gauche a accepté de permuter près de 40 % de ses propositions initiales. Mais cet effort a des conséquences : dans 91 % de ces circonscriptions le PCF n’avait pas atteint la barre des 5% en 2007 (moyenne nationale 75%) et dans 36 % celle des 2 % (moyenne du PCF 22 %). Il faut évidemment mettre ces chiffres en relation avec les circonscriptions où le PCF a atteint plus de 15 % et que le PG a accepté de lui réserver dès le début des négociations. Ajoutons que conformément à notre résolution de Bureau National, nous avons très largement baissé notre offre pour faciliter un accord national. Ce qui fait aujourd’hui qu’en cumulant les actuelles propositions du PG (110) et de GU, les actuels partenaires du PCF sont descendus à 24 % des circonscriptions métropolitaines soit vraiment tout près des 22 % réclamé au départ par le PC. Or chacun sait que pour se conclure une négociation réclame que chaque partenaire bouge. Sur ce plan, ces données démontrent que nous avons largement rempli notre part : nul ne pourra contredire la très large prédominance accordé au PCF dans la répartition des circonscriptions. Que tout le monde se rassure, la diversité politique de la campagne présidentielle et législative est donc très largement assurée.

On est donc très loin des racontars diffusés par certains. Du style : « Le PG est trop gourmand, on leur a assez donné, ils réclament les meilleures circonscriptions, etc… ». Mais force est de constater que sur le terrain cette propagande a marqué des points. C’est elle qui, aujourd’hui, fait que nous n’arrivons pas encore à dépasser quelques uns des points de blocage qui nous permettraient de finaliser rapidement l’accord. Car aux fédérations communistes réfractaires à l’unité et qui le revendiquent, elles sont minoritaires heureusement et souvent partagées sur cette revendication identitaire, s’en ajoutent aujourd’hui d’autres, pourtant favorables au Front de Gauche, qui refusent toute nouvelle ouverture, convaincues qu’elles entretiendraient ainsi l’appétit trop féroce du Parti de Gauche. On se trouve ainsi devant des situations parfois surréalistes où du coup sont refusés au PG des circonscriptions où les camarades du PCF reconnaissent la qualité de nos candidat-e-s alors qu’eux-mêmes n’ont parfois pas de noms à encore avancer. J’espère que ces quelques lignes, si elles leur arrivent, sauront les convaincre que sur le plan national il y a de la marge…


Donc oui, n’en déplaisent aux irréductibles opposants du Front de Gauche, nous sommes tout près d’un accord. Pour le boucler il faut simplement désormais que la tendance s’inverse sur les quelques dizaines de circonscriptions encore en discussion et que désormais on considère les revendications restantes du PG d’un œil moins suspicieux. Je le dis avec fraternité et sérieux : tout militant sait qu’un, qui n’est rien d’autre qu’une association librement consenti entre citoyens, ne peut accepter l’impossible. Or dans ces négociations nous sommes très loin d’avoir atteint le plancher de départ que s’était fixé le PCF au début vis-à-vis du PG et de GU. Par cette note je ne cherche pas à influer sur le vote des communistes d’ici le 18 – j’ai dit ma confiance et je pense que l’écrasante majorité des militants communistes favorables au Front de Gauche a saisi la stratégie de ceux qui la refusent obstinément depuis 2008 – mais si la prédominance du PCF est reconnue pour les législatives elle ne peut se transformer en une hégémonie même involontaire. C’est de l’intérêt de tous car chacun comprendra que tous nos candidat-e-s auront besoin des militants et des électeurs influencés par chacune des composantes du Front de Gauche. Pour cela ils devront pouvoir se reconnaître dans ceux qui revendiqueront leur suffrage ce qui implique un Front de Gauche représentatif de notre diversité tant pour les présidentielles, où le cadre collectif que nous revendiquons assurera une véritable campagne unitaire, que pour les législatives. Aujourd’hui le compte n’y est pas encore. Mais il est largement atteignable si dans cette dernière semaine les efforts nécessaires sont accomplis.

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 09:39

Voila ce que l'on peut lire sur le blog Nouvel Hermes...Nous n'y ajouterons aucun commentaire. 

lundi 13 juin 2011

Qui est Dominique Fillon?
Vous cherchez un job ? Postulez pour le Conseil d' Analyse pour la société. Non pas parce qu’il est présidé par Luc Ferry et que c’est bien payé mais parce qu’il suffit d’être musicien et donc totalement incompétent en la matière pour en être le Secrétaire Général : Dominique Fillon !
 
A moins qu’il s’agisse d’un homonyme, on retrouve ici le frère cadet du Premier Ministre !
Espérons qu’il ne défraie pas aussi parmi les intermittents du spectacle…
On comprendrait alors un peu mieux pourquoi Matignon paye la note de Ferry !
Tiens, faut que je relise l’œuvre de Luc Ferry : J’en ai lu une bonne partie. De belles pages sur la morale et la sagesse. Un homonyme encore ?
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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 12:03
Cours séchés : Ferry scandalisé qu'on se scandalise

L'ex-ministre, épinglé pour n'avoir pas assuré ses cours pourtant rémunérés à la fac, repêché par Matignon, veut poursuivre en diffamation ceux qui parlent d'emploi fictif.

 

(REUTERS

Luc Ferry, excédé par la polémique sur le remboursement par Matignon de ses salaires à l'Université de Paris-VII, a annoncé dimanche soir sur France Info qu'il allait poursuivre en diffamation tous ceux qui prétendent qu'il occupe un "emploi fictif" au Conseil d'analyse de la société (CAS).

"L'idée de remboursement n'a pas de sens. Je suis détaché de mon université dans une autre administration, à savoir les services de Matignon comme président d'un des conseils qui entourent le Premier ministre. Donc, il ne s'agit pas de rembourser", a déclaré l'ancien ministre de l'Education nationale.

"Les gens comprennent que je touche deux traitements ou que Matignon va rembourser des heures que je n'ai pas faites, mais c'est grotesque! On ne rembourse pas des heures que je n'ai pas faites. Je suis payé comme président du Conseil d'analyse de la société", a-t-il poursuivi.

«Conneries»

"Si tel ou tel député, si Mme Royal ou l'autre zouave, veut supprimer le Conseil d'analyse de la société mais qu'il le dise, je m'en fous, qu'il le supprime. Mais qu'on ne dise pas que j'ai été payé pour des heures que je n'ai pas faites et que je devrais rembourser. C'est honteux, c'est scandaleux", s'est-il emporté.

Il a annoncé ainsi qu'il allait "à partir de maintenant poursuivre en diffamation les gens qui prétendent (qu'il) occupe un emploi fictif". "L'affaire commence à bien faire. L'affaire commence à me chauffer les oreilles et maintenant je vais prendre un avocat pour poursuivre les gens qui disent des conneries."

Après le député UMP Yannick Favennec samedi, Ségolène Royal et Manuel Valls, tous deux candidats à la primaire PS, ont demandé dimanche au philosophe de rembourser sur ses deniers personnels ses salaires à l'Université Paris-VII.

Le Canard enchaîné avait révélé mercredi que l'ancien ministre avait touché environ 4.500 euros mensuels nets de la faculté pendant l'année 2010-2011, sans donner de cours.

Vendredi soir, Matignon a annoncé sa décision de rembourser à l'université ces salaires, dans la mesure où Luc Ferry préside le Conseil d'analyse de la société (CAS), organisme rattaché au Premier ministre, où il perçoit une indemnité de 1.700 euros.

source libération

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 11:59

Catastrophe : Sarkozy peut encore perdre....

Le sondage a fait l'effet d'une douche froide. Depuis un mois déjà, le candidat Sarkozy jubilait des affres dans lesquels il pensait les socialistes tombés à cause l'affaire DSK. Un mois pendant lequel il s'est pris d'un recul tactique, tandis qu'en coulisses il ne cessait de cogiter et de comploter. Mais voici qu'une nouvelle enquête, réalisée pour le compte du Journal du Dimanche en fin de semaine dernière, a rappelé l'évidence : les jeux ne sont pas faits.

Nicolas Sarkozy, en weekend de trois jours pour cause de Pentecôte, peut bien méditer.

Chirac, trouble-fête
Il y a un an, certains se demandaient si les fuites à répétition qui alimentaient la presse sur le financement politique illégal de la campagne de Sarkozy, au coeur de la première affaire Bettencourt, n'émanaient pas du clan Chirac.

Mais dès septembre, on les croyait réconciliés. Depuis près d'un an déjà, Nicolas Sarkozy insistait bien lourdement sur le rapprochement avec celui qu'il qualifiait de « roi fainéant ». En septembre, il avait imposé à l'UMP de verser 1,65 million d'euros à la Mairie de Paris pour que cette dernière retire sa plainte contre l'ancien maire Jacques et ses emplois fictifs des années 1990. Chaque fois que notre monarque allait déjeuner avec Chirac, ses conseillers le faisaient savoir. Pour Sarkozy, il s'agissait de priver ses éventuels opposants chiraquiens de toute tentative de sécession pour la campagne présidentielle de 2012.

Samedi 11 juin, en inaugurant avec François Hollande un musée à sa gloire à Sarran (Corrèze), Jacques Chirac a voulu faire une blague que notre Monarque n'a pas supportée. S'adressant au président du conseil général de Corrèze et candidat à la primaire socialiste, le prédécesseur de Nicolas Sarkozy lança : « J'aime beaucoup Alain (Juppé) mais comme il ne sera pas candidat, je voterai pour toi.» Sacrilège ! Trois jours avant, on avait déjà pu lire les bonnes feuilles du second tome de ses mémoires, sa période présidentielle entre 1995 et 2002. Et l'ancien leader confiait toute la défiance que lui a toujours inspiré Nicolas Sarkozy.

Dimanche matin, Chirac a cru bon devoir s'excuser d'avoir fait une blague corrézienne : «
C'est une plaisanterie, c'est pour énerver ses amis, c'était sur le mode du sourire ». Dans les colonnes du Figaro, samedi, il confie être « navré » que la presse ne retire que quelques phrases critiques contre la personnalité de Sarkozy parmi 600 pages de témoignage.

Mauvais sondage
Au Palais, on s'agaçait. On scrute les sondages. C'est terrible. Rien ne change. Malgré la disqualification du candidat Strauss-Kahn, Sarkozy n'en profite pas. Les sondages restent mauvais. D'après ces derniers, il n'est toujours pas sûr d'être présent au second tour, si l'élection présidentielle se tenait aujourd'hui. Guéant affirmait encore que son Monarque sera « réélu parce qu’il est le meilleur des candidats

Candidat sans bilan ? Les conseillers du Monarque sont chargés de vendre l'argument suivant lequel ce mandat en 2012 serait le dernier pour Sarkozy. Un argument censé rassuré même les plus antisarkozystes de ces opposants. « Si je suis réélu, ce sera la fin de ma carrière. Ce nouveau mandat sera mon dernier. Cela me donnera une grande force morale. » Quelle promesse rassurante !

Président des Riches
Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, les députés, UMP, ont voté la suppression du bouclier fiscal... à compter de 2012. Comme annoncé, ces bénéficiaires - une vingtaine de milliers de contribuables - pourront encore se faire rembourser leur impôt au titre de ce dispositif en 2011. Dans l'hémicycle, François Baroin, le ministre du budget a parlé de ... justice sociale. Les députés ont du également
adopté un amendement du gouvernement qui inscrit au budget l'indemnité que la France doit verser à Taïwan dans l'affaire des frégates... , 460 millions pour le budget de l'Etat (sic !).

Cet ultime faveur fiscale pour les plus riches est l'une des rares actions politiques du moment. Sarkozy fait bien campagne - sans l'avouer - mais sans grand programme ni projet. Il paraît qu'il faut attendre le printemps prochain.

A la veille de l'élection.

juan Sarkofrance

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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 12:00

Qui a lu les 40 propositions de justice sociale du candidat Sarkozy ?

Sarkozy fait durement campagne. Le Monarque prend bien soin de ne pas réagir à cette actualité chaude, de laisser son clan s'agiter, mais, comme dit la maxime, qui ne dit mot consent.

La convention de l'UMP, mardi 8 juin, a accouché de « 40 propositions » en matière de justice sociale, censées être intégrées dans le projet 2012 du futur candidat. Il faut donc prendre ces 40 propositions pour ce qu'elles sont : celles du (futur) candidat Nicolas Sarkozy. Entre guerre aux pauvres et langue de bois sur l'Education, chasse aux fraudeurs sociaux et approximations ou simplifications administratives, le document révèle deux choses : soit l'UMP et ses think tank sont à sec en matière d'idées sociales. Soit ils ils prennent les électeurs pour des abrutis.

« Parce que l’UMP est le parti des droits et des devoirs »... Ainsi commence la maxime... Le clan présidentiel s'explique. L'un des siens, le jeune Wauquiez, ancien moussaillon d'une droite qui se déclarait « sociale », a lancé la polémique qui sied bien, en 2011. Celle contre « l'assistanat.» Honnêtement, le combat ne vaut rien. On agite des symboles. On s'excite contre des moulins à vents. On dénonce des abus - sans doute réels - de quelques dizaines d'euros, quand d'autres, moins chassés, « optimisent » leur fiscalité à coups de millions d'euros.

La première des 40 propositions de l'UMP est simple : « nous souhaitons que tous les bénéficiaires du RSA ne puissent pas refuser un dispositif visant à les inciter à sortir de l’assistanat ». Ah.La solidarité se mérite. Même quand elle ne vaut, par mois, que la moitié du seuil de pauvreté. Quand Liliane Bettencourt gruge le fisc de quelques dizaines de millions d'euros, on lui tape sur les doigts. Quand un pauvre au RSA se refusera à accepter on-ne-sait-quelle-proposition-raisonnable-d'emploi à quelques centaines d'euros par mois, il sera éjecté. Viré. Jeté. Va mourir.

« Donnez votre avis » complète l'UMP sur son site. Préférez-vous qu'on lui coupe l'électricité ? Qu'on le parque dans un champ loin des Champs, afin qu'il n'encombre pas notre bonheur de sa mendicité ?

Le 8 juin, l'UMP complète de sa seconde proposition « sociale », la deuxième sur quarante... Il faudrait « mensualiser le RSA activité, regrouper le versement du RSA et de l’allocation logement et mettre en oeuvre une déclaration automatique des différents revenus par l’URSSAF aux CAF.» On s'interroge.... Sous couvert de « social-attitude », l'UMP glisse une mesure de simplification administrative. Fichtre !

Troisième proposition UMP, « il s’agit de fusionner à terme le RSA activité et la Prime Pour l'Emploi qu’il convient de recentrer. Elle est aujourd’hui versée à 8,2 millions de bénéficiaires et le RSA activité à 610 000 foyers.» C'est toujours curieux. En Sarkofrance, on fusionne les aides sociales, mais jamais les niches fiscales.

Quatrième grande idée, « prévoir une déclaration mensuelle des ressources seulement pour les personnes dont la situation change.» Tiens... l'UMP n'a rien proposé de « social » pour réduire le nombre de formulaires à remplir...

Cinquièmement, puisque « le RSA est versé mensuellement sur la base des revenus perçus au cours du trimestre précédent », il vaudrait mieux, « pour mieux prendre en compte l’évolution des situations individuelles et limiter les coûts de gestion » (encore une mesure de gestion labellisée « sociale »), Nicolas Sarkozy propose que « la déclaration de ressources se fasse …

Sixième proposition, l'UMP récidive... Encore une mesure de simplification administrative... « Généraliser à tous les départements les plateformes et guichets uniques », pour tous les départements... Où se cache le caractère « social » de la mesure .

Septièmement, « mettre en place une charte territoriale d’insertion servant de référence à tous les pactes territoriaux.» On devine la démagogie. L'UMP s'explique : « deux ans après le vote de la loi sur le RSA, seulement 40 sont déployés sur 100 départements. Il s’agit de garantir l’obligation et les départements de financer un nouveau plan d’insertion par l’économique en liaison avec Pôle emploi. » On sent que ça grogne. Une majorité de départements sont désormais à gauche. Mieux vaut dénoncer la gabegie locale plutôt que d'expliquer le contenu réel d'un « nouveau plan d’insertion par l’économique en liaison avec Pôle emploi ». S'agit-il de faire le lien avec la première proposition ? Retirer le RSA à celles et ceux qui refuseraient une offre raisonnable d'emploi ?

Huitième proposition, presque sociale pour le coup : « Prendre en compte le temps du service civique dans les années d’activité nécessaires pour obtenir le RSA jeunes actifs.» A l'UMP, on découvre donc que le RSA jeunes est une fumisterie, puisqu'il est réservé aux jeunes de moins de 25 ans qui ont travaillé 2 années sur les 3 précédant leur demande...

Neuvièmement, le candidat Sarkozy promet de « supprimer les effets de seuil liés aux minima sociaux par une sortie progressive des droits au fur et à mesure de l’augmentation des revenus de la personne.» On se demande quel président a créé un RSA si mal fichu ?

Numéro 10, il faudrait « revoir le barème des allocations logement pour l’harmoniser avec celui du RSA et diminuer les effets de seuil lors de la reprise d’activités ». Il faudra préciser. les aides aux logements sont ... déduites du montant du RSA.

Onzième promesse, « rapprocher les ressources prises en compte pour l’AAH du minimum vieillesse », pour « neutraliser » (l'expression est délicieuse) « les ressources devenues inexistantes ». En d'autres termes, à l'UMP, on s'inquiète qu'un bénéficiaire du minimum vieillesse déclare des ressources différentes de celles justifiant l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Certains handicapés ET vieux pourraient tricher.

Douxièmement, le candidat Sarkozy proposera de « moduler le plafond de ressources ouvrant droit à la CMU et lisser les effets de seuil ». Le clan présidentiel précise qu'il « s’agit de mieux prendre en compte la situation réelle de l’individu et notamment ses charges de familles » car, s'inquiète l'UMP, En cas de reprise d’une activité qui conduirait le bénéficiaire à dépasser le plafond de ressource de la CMU, il faut limiter le bénéfice de la CMU à 3 mois maximum. Généreuse, l'UMP propose quand même qu'au terme de ces trois mois, le bénéficiaire puisse obtenir « un crédit d’impôt pour l’acquisition d’une complémentaire santé ». Vive l'assurance privée financée par la défiscalisation !

L'UMP pense à la famille. La treizième proposition (quel chiffre symbolique !) consiste à développer les « jardins d’éveil » pour élargir l’offre de garde pour les 2-3 ans, particulièrement pour les milieux défavorisés, puisque « de nombreuses familles éprouvent des difficultés à trouver un mode de garde adapté à leur enfant et à leurs contraintes professionnelles ». En mars dernier, la ministre Bachelot se félicitait d'avoir réussi à caler deux enfants par place en crèche. Sans commentaire...

Quatorzièmement, l'UMP voudrait « impliquer davantage les parents dans le monde éducatif », en les « responsabilisant » pour « les aider dans leur mission et créer dès le début un lien entre le monde éducatif et la famille ». Pour ce, il faudra créer, « à travers un référent parent par classe, un espace dédié aux parents dans l’établissement, des ateliers mensuels organisés avec d’autres acteurs comme ceux de la prévention contre la drogue, la violence, des associations locales de soutien scolaire…»

Grand dada sarkozyen, l'UMP veut « développer l’autonomie des établissements scolaires avec la possibilité pour les directeurs d’établissements de recruter eux-mêmes leurs équipes pédagogiques parmi les enseignants titulaires. Des budgets supérieurs seraient alors attribués aux établissements classés éducation prioritaire »



Seizième proposition, l'expérimentation d’établissements scolaires par classes (6-5ème, 4-3ème…) plutôt que par quartiers. On a du mal à comprendre la logique. Nicolas Sarkozy a supprimé la carte scolaire, un véritable échec. L'UMP veut désormais « expérimenter des établissements scolaires par classe plutôt que par quartier, dans les zones urbaines. Il s’agit d’en finir vraiment avec la carte scolaire et d’instaurer une vraie mixité sociale à l’école. » La proposition est incroyable de complexité. Lisez plutôt : « on pourrait mettre en place des établissements par classes ; un établissement regroupant tous les élèves de 6ème-5ème de l’agglomération, un autre tous les élèves de 4ème -3ème. » Il faut le lire pour le croire. Toutes les classes de 6èmes et 5èmes d'une agglomération regroupées dans un même établissement ! Quelle proximité ! « Ce système de regroupement des élèves par tranche d’âge permet d’ailleurs une plus grande sécurité pour les élèves les plus jeunes et facilite le travail de surveillance



Proposition numéro 17, le lancement du programme national « Les ailes de la République » , pour « mobiliser les Français dans le plus grand plan de soutien scolaire jamais déployé en France ». Rien que ça ? Avec 16.000 enseignants de moins chaque année ?

L'UMP aimerait également ouvrir « au moins » deux «classes préparatoires aux études supérieures» par académie aux meilleurs élèves boursiers pour une année de transition vers les classes préparatoires aux grandes écoles.

Proposition numéro 19, l'UMP voudrait que le montant maximum du prêt garanti par l’Etat accessible aux jeunes étudiants, sans condition de ressources ni caution soit porté de 15 à 25.000 euros.

En numéro 20, Sarkozy espère « mettre l’aide à l’orientation au coeur des missions de la communauté éducative », belle langue de bois... On détaille : « l’orientation est rarement considérée comme une priorité dans la vie quotidienne d’un établissement scolaire. Pour la direction ou le professeur principal, il s’agit déjà d’assurer le bon déroulement des cours.»La justice sociale, c'est aussi l'éducation sociale. Et d'ailleurs, croyez bien que cette mesure fera également partie ... des propositions en matière d'Education.

Continuons sur cette lancée : l'UMP propose d' « impliquer les étudiants dans l’aide à l’orientation des lycéens » (via « le témoignage d’un étudiant d’une filière sélective » pour « inspirer des jeunes qui se posent des questions sur leur avenir », proposition 21); de « développer des classes métiers-études », (« comme il existe des classes sports-études », proposition 22), ou créer « un compte individuel formation dont le capital de départ serait inversement proportionnel au niveau de la formation initiale » (proposition 23). Kessako ? L'UMP veut « aider les moins formés ». Ce compte serait la propriété de l’actif. Il lui permettrait d’investir, à travers une démarche individuelle, volontaire ou en liaison avec son entreprise, dans des actions de développement de ses compétences, afin d’assurer son

Après l'Education, glissons une proposition sur la formation professionnelle. La justice sociale, version UMP ou Sarkozy, a bon dos. Elle englobe tout. La 24ème proposition vise ainsi à orienter « les choix de formations en fonction des besoins de l’économie »... ben voyons... Caler les programmes scolaires sur les besoins des entreprises... Quelle culture ! La mesure est-elle vraiment sociale ? Vraiment ? L'UMP complète : « les salariés ou les demandeurs d’emploi pourraient être incités à choisir des formations en fonction des besoins de l’économie.»

25ème grande idée, « prendre en compte l’évolution des salariés dans les différentes instances de l’entreprise – Conseil d’administration, Comité d’entreprise, Délégués du personnel – notamment dans le cadre du Bilan Social annuel et/ou des commissions » . C'est confirmé. Ils nous prennent pour des cons. La langue de bois est à son maximum...
L'UMP poursuit (proposition 26) : il faudrait réformer « le système de la Validation des acquis de l’expérience » pour « cibler la communication sur les publics visés, simplifier la procédure et raccourcir les délais.» On reste sans voix. Que dire ? L'eau, ça mouille...

Proposition 27, on se ressaisit... Maintenant que Fadela Amara, l'ancienne ministre des banlieues, a été virée du gouvernement en novembre dernier et qu'elle a rejoint le camp du félon Jean-Louis Borloo, ... l'UMP propose de lancer un deuxième Programme national de rénovation urbaine (PNRU). N'est-ce pas gentil ? L'an dernier, François Fillon expliquait qu'il n'avait plus d'argent à consacrer au Plan banlieue ou à la rénovation urbaine.

Proposition 28, le candidat Sarkozy aimera qu'on supprime les différents zonages qui se superposent (ZUS, ZRU, ZFU) « au profit d’un contrat unique et global pour définir la géographie prioritaire de la politique de la ville ». C'est vrai... Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux, simple et efficace depuis 2002 ?

L'UMP souhaiterait même, dans sa proposition 29, qu'on révise les critères d’éligibilité à la politique de la ville et les définir à l’échelle de la ville ou de l’agglomération et non plus du quartier, afin de « concentrer son intervention sur les communes les plus défavorisées et disposant des moyens les plus faibles ». Le maire (socialiste) de Clichy-sous-bois s'est toujours demandé pourquoi il avait moins de subventions de l'ANRU que son collègue Jean-François Copé, maire de Meaux, mais aussi député, avocat et ... secrétaire général de l'UMP. Qu'il se rassure... si l'UMP arrive au pouvoir, ça va changer...

Pour sa trentième proposition « sociale », l'UMP reprend une vieille idée de Christian Estrosi. De la bonne démagogie de bas étage : « pas d’engagement financier de l’Etat sans engagement de la municipalité en matière de sécurité.» Il y aurait donc des maires qui refuseraient de s'engager en matière de sécurité... Et quand un ministre refuse d'aider une commune (Sevran) qui réclame un soutien exceptionnel quand des tirs ont lieu dans ses écoles... que fait-on ?

Proposition 31, l'UMP aimerait « faire des quartiers difficiles des terres d’entrepreneuriat ». Amara n'est plus là, mais sa langue de bois toujours présente. Plus concrètement, il s'agirait de confier aux Chambres de Commerce et d’Industrie et aux Chambres des Métiers et de l’Artisanat « la responsabilité de susciter et d’accompagner la création d’entreprise dans ces quartiers ».

La justice sociale, c'est aussi la chasse à la fraude sociale. Et oui ! Proposition 32, il faudrait « créer un « FBI » de la lutte contre les fraudes fiscales et sociales, corps d’inspecteurs des contrôleurs rattachés à la délégation nationale à la lutte contre la fraude qui aurait compétence sur toutes les fraudes sociales et fiscales.» Proposition numéro 33, l'UMP veut créer une « carte sociale sécurisée », «sur le modèle de la Carte Vitale», qui serait biométrique et dotée d’un numéro unique d’enregistrement, pour regrouper toutes les informations ouvrant des droits (Etat civil, situation familiale et professionnelle, etc.). Ayez confiance en Big Brother ! L'UMP ne propose pas de « carte fiscale » pour tout citoyen, qui regrouperait ses informations fiscales (revenus déclarés, etc) à présenter lors de ses déplacements à l'étranger...

Proposition 34, « moderniser la Carte Vitale en sécurisant l’identité des détenteurs et en intégrant un dispositif d’alerte en cas de surconsommation ». La fraude ! Toujours la fraude !

En numéro 35, l'UMP constate : « Aujourd’hui pour obtenir une carte Vitale, il suffit d’envoyer une photocopie d’une pièce d’identité et une photo. » Seuls les « nouveaux assurés » reçoivent ainsi leur carte, automatiquement, une fois que la Sécu a récupéré les informations nécessaires de l'employeur. Si les droits sont un jour échus (licenciement, etc), l'assuré doit se pointer en personne, avec un justificatif de domicile et nouveau bulletin de salaire pour réactualiser ses droits.

Toujours aussi sociale, l'UMP entend « rendre systématique le remboursement des allocations perçues en cas de travail dissimulé sur les 6 derniers mois ». En cas de fraude,
le code du travail prévoit que l'employeur soit sanctionné pénalement, et non pas le salarié, sauf s'il est convaincu de complicité. L'UMP innove en proposant que le salarié soit sanctionné, quelque soit sa situation.

Proposition sociale numéro 37, il faudrait « doubler les peines d’amende prévues pour sanctionner le travail illégal », « afin d’envoyer un signal fort ». Depuis 2007, l'accent a été mis sur la chasse au clandestins. De grandes entreprises voire des restaurants prestigieux, surpris en flagrant délit de travail clandestin, n'ont jamais été condamnés. La campagne approche, l'UMP change de discours.

Sujet fétiche de Sarkofrance, l'UMP aime les fichiers. Cette fois-ci, proposition « sociale » numéro 39, voici la « création d’un fichier national des fraudeurs sociaux, pour lutter contre la récidive et aggraver progressivement les sanctions.» Quand l'UMP parle de justice sociale, elle consacre 4 chapitres à la fraude sociale. Quand elle réforme la fiscalité du patrimoine, pas une ligne n'est consacrée à un renforcement de la lutte contre la fraude fiscale.

Dernière mesure, et pas des moindres en matière de tartufferie, le lancement d'un « plan national de communication choc contre la fraude, avec un socle commun et des déclinaisons par branches ».

Dernière mesure ? Non. En fait, Même à l'UMP, on ne sait pas compter. Le site des 40 propositions en compte en fait 43. Continuons donc l'inventaire.

La 41ème proposition « sociale » est de « lutter contre le trafic de traitements substitutifs aux opiacés ». Qu'ont-ils donc fumé à l'UMP ?

En position 42, voici l'idée de créer un « numéro vert pour limiter les arrêts de travail répétitifs de courtes durées ». Il s'agirait de prévoir un numéro vert pour qu'un malade déclare par téléphone à la Sévu qu'il est arrêté, sans attendre la transmission papier des documents justificatifs.

Proposition numéro 43, l'UMP souhaite que le bénéficiaire d'aide sociale telle l'APL, ou le RSA socle pour la partie ex-API apporte la preuve de son isolement économique.

Véritable dernière proposition de cette convention sociale, l'Ump veut généraliser les guichets uniques CAF/CPAM/URSSAF, « à l’image du regroupement expérimenté en Lozère ». Fichtre ! Quel exemple ! L'idée est de permettre à l’usager d'avoir accès à l’ensemble des conseils/guichets relatifs aux prestations sociales et aux remboursements santé. Une autre simplification administration que l'UMP fait passer pour une mesure de justice sociale

Juan Sarkofrance

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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 22:46
Les Front Groups, des outils de désinformation de l’industrie

Sous couvert d'actions citoyennes, des associations, ONG sont des outils cachés de diffusion de mensonges clés auprés du public.

Savez vous ce qu'est un "Front Group" ? Cette expression anglophone désigne un groupe, une association, une ONG qui affiche des valeurs et des buts, mais qui en réalité possède un agenda caché.

 

Par exemple un front group typique est l'association SAUVONS LE CLIMAT qui se targue d'être "eco-cohérent", de promouvoir des idées pour enrayer le changement climatique etc.. Bref de gentils écolos qui veulent notre bien à tous. C'est la partie visible frontale. Mais quand on navigue un peu sur le site, on est un peu surpris par la position ouvertement pro-nucléaire de cette association. En cherchant la face cachée de cette association, on découvre que les fondateurs, administrateurs, experts de SAUVONS LE CLIMAT sont en grande majorité des ingénieurs du CEA (Centre Energie Atomique), AREVA, EDF... D'ailleurs une partie des financements provient d'EDF. On pourrait rétorquer que ces informations ne sont pas cachées. En effet mais ce qui peut faire désigner cette association de Front Group est son nom de SAUVONS LE CLIMAT et non pas LE NUCLEAIRE VA SAUVER LE CLIMAT... Avec peut être, quelques petits domages collatéraux il est vrai.

 

Un autre FRONT GROUP est le "Think Tank" TERRA NOVA dont on trouve parmi les mécènes AREVA (nucléaire), EADS (armement), TOTAL (pétrole), MICROSOFT... et j'en passe. Dans sa page de liens TERRA NOVA se réclame de faire partie de la sphère progressiste française dont font partie le PS, LES VERTS et autres. Les logos et liens de ces organisations sont indiqués sur la page, sans que l'on indique quels sont les liens réels avec ces organisations, comme si leur présence était une caution de la validité de ce Front Group.

 

Apparemment cette notion de Front Group n'est pas encore très répandue. C'est une technique qui est utilisée par les groupes industriels, depuis les années 40. L'industrie du tabac aux USA a usé de toutes ces techniques de relations institutionnelles (lobbying) très camouflées pour que leurs "mensonges clés" soient diffusés par la voix de tierces personnes (personalités, média, scientifiques, ong...). Il est intéressant de reconnaître ce type de Front Group, afin de ne pas se laisser leurrer par leurs messages souvent ambigus. Mon propos n'est pas de les lister tous, mais de donner des éléments pour les repérer.

 

Alors, La fondation Nicolas Hulot est-elle un Front Group ?

Dès sa création, le mécénat de la fondation par EDF et l'OREAL pouvait sembler surprenant. En effet ces deux entreprises, ne sont pas réputées pour être particulièrement vertes, et en tout cas pas dans le domaine social ! La source de financement d'une fondation, quelle qu'elle soit, peut entraver sa liberté d'expression. Cela semble évident si cela prive la Fondation de liberté de parole critique vis à vis des industriels qui la financent. Cela s'appelle un conflit d'intérêt.

 

Les valeurs de la Fondation sont alors en conflit avec ses moyens de financement qui peuvent être supprimés à tout moment.

 

Dans le cas de la Fondation Nicolas Hulot, pas de conflit d'intérêt affiché avec son mécène EDF puisque Nicolas Hulot et sa Fondation ont depuis les débuts affiché des idées pro-nucléaires. Le nucléaire permettrait d'éviter le réchauffement climatique...l'indépendance énergétique... bla bla, bref de gros mensonges clés répétés à l'envie par les membres de la Fondation et en particulier par Mr Jean Marc Jancovici, polytechnicien, consultant pour le CEA, AREVA, EDF... présent dans différentes instances du Grenelle, co-auteur du Pacte écologique de Nicolas Hulot et qui est régulièrement interviewé par la presse depuis la catastrophe de Fukushima.. !!! Son discours est émaillé des mensonges clés typique diffusés par l'industrie du nucléaire. Un exemple intéressant est l'article publié par le site de 20 minutes où Mr Jancovici est présenté dans une interview comme un expert indépendant aux cotés de Mr Yves Marignac de WISE PARIS (une vraie organisation indépendante celle-là). L'article mêle leurs réponses laissant à penser qu'ils sont tous deux d'accord sur le sujet. Mais on remarquera que les réponse de Mr Jancovici représentent 30 lignes alors que Mr Marignac ne s'exprime qu'en 5 lignes. 3 liens hypertextes dans l'interview renvoient au site de Mr Jancovici Manicore sur lequel celui-ci se défend d'avoir jamais travaillé pour les industriels du nucléaire...

Après la catastrophe de Fukushima, Mr Hulot s'est soudainement déclaré anti-nucléaire... Il se présente maintenant aux primaires de l'écologie... Sa fondation devient la FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME ,avec toujours Mr Jancovici membre de son comité scientifique. Mais Mr Nicolas Hulot la cite toujours comme "sa" fondation. A chacun de penser si oui ou non cette fondation est un Front Group.

Il faut préciser que les Front Groups, en dehors des aspects mensongers de leurs discours, drainent des fonds privés et publics et même parfois ceux des particuliers sous forme de dons, focalisent l'attention des médias qui se détournent des associations militantes dont les moyens financiers ne peuvent jamais rivaliser avec ce type d'organisation.

 

La création d'un Front group entre dans une stratégie globale de ce que les américains appellent "Product Defence". Comment défendre une industrie, un produit que l'on sait poser certains problèmes. La connaissance de ces stratégies de marketing industriel est indispensable pour l'action citoyenne. Les révéler les rends en partie inopérantes.


De prochains articles sur ce sujet seront postés prochainement.


Bonne vigileance

par transparence

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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 22:39

SONDAGE : Sarkozy (encore) écrasé

par Peachy Carnehan

Les affaires ne s'arrangent pas pour le président des riches, toujours écrasé dans les sondages. C'est à désespérer de gesticuler dans le vide et de brasser du vent en prenant les gens pour des cons.

Décidément, à moins de dix mois des élections, les affaires ne s'arrangent pas pour « le président des riches » qui s'enfonce un peu plus dans les études d'opinion. Le « Bébé sondage » d'avec Carla, la guerre hasardeuse en Libye, la liquidation de DSK et le populisme anti-pauvres dégoulinant de néolibéralisme n'y ont rien fait, plus rien ne marche. Selon un sondage Harris Interactive réalisé pour l'hebdomadaire Marianne publié ce samedi, Nicolas Sarkozy serait, une fois de plus, battu à plate couture par François Hollande ou Martine Aubry lors de la prochaine élection présidentielle. C'est à désespérer de gesticuler dans le vide et de brasser du vent en prenant les gens pour des cons. Même au Fouquet's, tout fout le camp.

BADABLING !

C'est que les derniers chiffres, horribles, n'ont pas de quoi de faire rire du coté de L'Elysée. François Hollande, tout droit sorti de la terre corrézienne -qui ne ment pas-, arriverait en tête du premier tour du scrutin avec un effrayant 27% des voix, devant un Sarko moribond qui plafonnerait, au mieux, à 23%. Même l'ineffable Martine Aubry devancerait l'actuel locataire de l'Elysée, par ailleurs toujours sous la menace directe de Marine Lepen (entre 21% et 22%). C'est dire l'état d'urgence. La perspective d'un 21 avril à l'envers, avec élimination directe du champion de l'UMP à talonnettes, reste plus que jamais d'actualité. Bien mal acquis ne profite jamais. Badabling !

Las, comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, toujours selon cet impitoyable sondage Harris Interactive, la victoire de la gauche serait écrasante au second tour. François Hollande et Martine Aubry l'emporteraient plus que largement sur le pauvre Nicolas Sarkozy avec un score humiliant de 60% contre 40%.


La peur d'une réélection de Sarkozy


Mieux
, si l'on puis dire, et révélateur de l'état de détestation de Nicolas Sarkozy, l'écrasante majorité des sondés « espère une défaite » du président du pouvoir d'achat. 70% d'entre eux ne souhaitent pas sa victoire, dont 53% « pas du tout ». Seuls 28% de forcenés fanatiques souhaitent sa réélection. A ce propos, il faudra un jour s'interroger sur les motivations et le profil psychologique de ces brebis égarées avides de délocalisations, de défiscalisations, de chasse aux pauvres et de baisse du pouvoir d'achat. Peut-être s'agit-il des fameux cerveaux disponibles de TF1 ?

Autre chiffre intéressant, quoi que toujours aussi peu réjouissant pour l'Elysée, 57% des Français « ont peur d'une réélection de Nicolas Sarkozy en 2012 ». Difficile de ne pas partager, avec eux, l'angoisse d'une reconduite du président des riches à la tête du pays avec les conséquences tragi-comiques qu'elle entrainerait pour nous tous.


Allez, plus que dix mois à tenir avant d'en finir avec ce cauchemar. Courage, on les aura.

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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 22:35
Lagarde affaire Adidas : les trois juges arbitraux en question

Aujourd'hui, vendredi 10 juin 2011, la décision d'enquête ou non devant la Cour de Justice de la République pour l'affaire Tapie/Adidas/Lagarde a été de la reporter au 8 juillet. D'ici là, la décision du FMI concernant le futur ou la future directeur/trice du FMI sera prise, désignation prévue pour le 30 juin. Nous allons droit vers une nouvelle affaire qui va encore nous faire prendre pour une République bananière par les autres pays, ce qui ne serait que justice dans un pays où elle n'existe pas, ou si peu quand il s'agit des puissants.

La première question que nous pouvons nous poser est de savoir pourquoi cette cour de justice de la République attend jusqu'au 8 juillet pour prendre sa décision et ne décide pas aujourd'hui. Le Figaro : La Cour de justice de la République rendra sa décision le 8 juillet sur une demande d'enquête judiciaire pour abus d'autorité sur Christine Lagarde dans l'affaire Tapie, indique aujourd'hui une source judiciaire.

"La commission des requêtes de la CJR rendra sa décision le 8 juillet lors de sa prochaine séance", indique la même source.

Si l'on creuse un peu cette histoire on trouve d'étranges choses. Par exemple le choix des arbitres. Ainsi, le 2 octobre 2007, un compromis est signé, compromis qui comporte déjà les trois arbitres ce qui n'est pas la norme, les arbitres étant choisis généralement après le protocole de l'arbitrage. Arbitres qui ont touché à eux trois 1 million d'euros pour passer un quart d'heure à octroyer près de 400 millions d'euros à la crapule Tapie.

Outre l'illégalité de la manœuvre, ce qui nous intéresse ce sont les trois arbitres. Or le fait qu'ils naviguent tous à 80 ans, il est intéressant de constater certains faits.

Jean-Denis Bredin : de 1976 à 1980 il est vice président des Radicaux de Gauche et Bernard Tapie adhère à ce mouvement politique en 1993 et en devient vice président.

Pierre Estoup qui a eu des arbitrages recalés dans le passé (Médiapart via l'Express) : Mediapart révèle que Pierre Estoup, l'arbitre en question, "n'a pas honoré les obligations d'indépendance et de transparence auxquelles il était soumis". Notamment, qu'il "n'a pas fait mention dans sa déclaration d'indépendance qu'il avait déjà été en relation de travail dans le passé avec Me Maurice Lantourne, l'avocat de l'ex-homme d'affaires, à l'occasion des deux arbitrages qui ont eu lieu en 1999 et 2001."

Lorsque ce fait a été connu du conseil d'administration du CDR, la structure qui gérait le passif du Crédit Lyonnais, en novembre 2008, Christine Lagarde aurait choisi, selon Mediapart, de ne pas engager de recours pour annuler la sentence du tribunal arbitral, qui avait été rendue à l'été précédent. Et Mediapart de conclure que, "en clair, la ministre des finances a accepté que le CDR, contrôlé par l'Etat, désigne un arbitre proche... de Bernard Tapie !"

Mais ce n'est pas tout, car le troisième, Pierre Mazeaud, aussi est dans le collimateur de l'éthique (NouvelObs) - croyez-moi cet épisode vaut son pesant de cacahouètes et surtout démontre que cette affaire d'arbitrage remonte de loin, de très loin - : C’est un épisode méconnu de l’affaire Adidas-Tapie. Le 12 février 2007, un amendement est glissé à la sauvette au Sénat dans le cadre d’un texte de loi sur la protection juridique des majeurs. Le texte est défendu par le garde des Sceaux de l’époque : Pascal Clément. L’amendement n’a rien à voir avec cette loi, il vise à "définir les conditions dans lesquelles les personnes morales de droit public peuvent faire appel à l'arbitrage". Les parlementaires appellent cela un "cavalier", un article ajouté in extremis à un texte de loi sans rapport avec celui-ci. Selon un ancien du ministère de la justice, "cet amendement venait de Bercy". A l’époque, le ministre de l’Economie est Thierry Breton, mais il n’a jamais donné d’instruction favorable à l’arbitrage.

Alors, qui a rédigé cet amendement et pourquoi une telle urgence de la part de Bercy ? Coïncidence de dates : quelques jours auparavant, le 9 février 2007, Jean-François Rocchi, tout nouveau président du CDR, la société qui gère pour le compte de l’Etat les contentieux hérités de la débâcle du Crédit Lyonnais, a accepté de discuter d’un arbitrage avec le camp Tapie. Petit problème : cette procédure n’est peut-être pas légale, puisque justement les personnes de droit public n’ont pas le droit d’y avoir recours.

404 millions d’euros pour Bernard Tapie

Le vote de cet amendement règlerait la question. Mais, le Conseil Constitutionnel délibère le 1er mars 2007 et décide que cet article est contraire à la constitution, car il n’a rien à voir avec le sujet du texte de loi. Et qui préside cette séance ? Pierre Mazeaud, le président du Conseil.

Quatre mois plus tard, à l’été 2007, Pierre Mazeaud, qui a quitté le Conseil Constitutionnel, accepte de présider le tribunal arbitral de l’affaire Tapie nommé sous l’égide de Christine Lagarde, la nouvelle locataire de Bercy. Pierre Mazeaud ne peut ignorer que le recours à l’arbitrage pour "des personnes morales de droit public" ne va pas de soi, puisque il vient de censurer un article de loi sur le sujet. Pourtant, il siège dans ce tribunal aux côtés de l’avocat Jean-Denis Bredin et d’un ancien magistrat, Pierre Estoup.

 

Nous découvrons donc avec une certaine stupéfaction que Thierry Breton ou quelqu'un d'autre de Bercy ou d'ailleurs, fait mettre ce qui est appelé un cavalier afin de faire passer un amendement ad hoc et très personnalisé au moment où le nouveau président du CDR à l'opposé de son prédécesseur est favorable à un arbitrage. Il est nommé fin 2006 et accepte l'idée de l'arbitrage le 9 février 2007 et le 1er mars l'amendement est mis au vote. Certes la vie est pleine de coïncidences, mais un amendement cavalier ne peut en aucun cas être considéré comme coïncident. Il est peu probable qu'en 4 mois Mazeaud ait oublié qu'il a décrété avec son conseil l'anticonstitutionnalité d'un amendement permettant qu'un établissement public puisse passer par un tribunal arbitral. Il a donc accepté de siéger dans un tribunal privé illégal en toute connaissance de cause. Il a refusé de répondre au NouvelObs concernant cette contradiction majeure. Tiens donc.

Il apparaît de plus en plus évident que l'arbitrage était voulu pour favoriser Tapie. Trois arbitres sur trois sont en cause : ancien vice président du Parti Radical, un arbitre déjà utilisé par l'avocat de Tapie par deux fois qui ne déclare pas ses liens qui devraient le faire récuser et enfin un troisième qui a fait rejeter un amendement qui aurait pu légaliser cet arbitrage et qui a donc accepté l'illégalité.

Cela fait beaucoup non ?

Impthep

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