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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 19:16

La solidarité gouvernementale est un principe nécessaire pour le bon fonctionnement des institutions. Encore faut-il, ici comme en d’autres domaines, et surtout après le limogeage de Delphine Batho, s’entendre sur le sens des mots. 

 

Être solidaire, c’est être conscient et responsable. Ce n’est pas être soumis sans esprit critique à des directives sur lesquelles on n’a aucune prise.

 

La solidarité gouvernementale doit se construire au travers d’un débat entre les membres du gouvernement, débat qui mène à un accord.  C’est alors qu’un ministre reste ou pas au gouvernement, parce qu’il a pu choisir.

 

Telle est la règle républicaine. Mais tel n’est pas le fonctionnement actuel des institutions. Le cadre général dans lequel doit s’insérer le budget national est défini par Bruxelles, les modalités d’application par Bercy. Le ministre n’a alors plus qu’à s’incliner, en bon vassal du présidentialisme.

 

Ainsi, ce qu’on appelle solidarité n’est qu’un appel à la discipline la plus primitive. Les ministres ne sont que les fonctionnaires du système. Le gouvernement, dépouillé de toute souveraineté quant aux décisions économiques, exerce par contre sa souveraineté sur les élus du peuple. Ne cherchant aucunement à les consulter sérieusement sur ces questions, il se borne, lui aussi, à exiger leur « solidarité ». Comment s’étonner alors que les citoyens ne se sentent plus représentés ?

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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 11:28

 

Depuis deux jours, les médias interprètent l’assassinat de Clément Méric dans la plus grande confusion mentale, être antifasciste c’est être extrémiste !? Voilà ce que colportent BFM, ITélé Antenne 2, France Inter… En invitant matin, midi et soir les chefs du Fn qui viennent vomir leur logorrhée sur tous les plateaux médias, sans parler des chefaillons des groupuscules avatars du FN que ne reconnaissent plus la Le Pen et les autres.


Pourtant Yacoub était présent avec ses sbires à Hénin Beaumont pour les législatives face à Jean-Luc Mélenchon.
Oui, le fascisme se combat et ce combat est républicain. Jean Moulin n’était pas extrémiste de gauche, Manouchian non plus ! Qui oserait les mettre au même niveau que Pétain et Laval ?


D’Ibrahim Ali assassiné en 1995 par des colleurs d’affiche du FN à Clément Méric, c’est bien le fascisme, le racisme, la xénophobie qui tuent, pas l’antifascisme républicain !

 

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 09:44

Maximilien Robespierre


© Assemblée nationale


Gouverner la République

 

Discours à la Convention : séance du 10 mai 1793

[Fiche biographique]

M. Robespierre : L'homme est né pour le bonheur et pour la liberté, et partout il est esclave et malheureux ! La société a pour but la conservation de ses droits et la perfection de son être, et partout la société le dégrade et l'opprime ! Le temps est arrivé de le rappeler à ses véritables destinées ; les progrès de la raison humaine ont préparé cette grande révolution, et c'est à vous qu'est spéciale­ment imposé le devoir de l'accélérer.

Pour remplir votre mission, il faut faire précisément tout le contraire de ce qui a existé avant vous.

Jusqu'ici l'art de gouverner n'a été que l'art de dépouiller et d'asservir le grand nombre au profit du petit nombre, et la législation le moyen de réduire ces attentats en système : les rois et les aristocrates ont très bien fait leur métier ; c'est à vous maintenant de faire le vôtre, c'est-à-dire de rendre les hommes heureux et libres par les lois.

Donner au gouvernement la force nécessaire pour que les citoyens respectent toujours les droits des citoyens, et faire en sorte que le gouvernement ne puisse jamais les violer lui-même, voilà, à mon avis, le double problème que le législateur doit chercher à résoudre. Le premier me paraît très facile: quant au second, on serait tenté de le regarder comme insoluble, si l'on ne consultait que les événements passés et présents sans remonter à leurs causes.

Parcourez l'histoire, vous verrez partout les magis­trats opprimer les citoyens, et le gouvernement dévorer la souveraineté: les tyrans parlent de sédition; le peuple se plaint de la tyrannie ; quand le peuple ose se plaindre, ce qui arrive lorsque l'excès de l'oppression lui rend son énergie et son indépendance. Plût à Dieu qu'il pût les conserver toujours ! Mais le règne du peuple est d'un jour; celui des tyrans embrase la durée des siècles.

J'ai beaucoup entendu parler d'anarchie depuis la révolution du 14 juillet 1789, et surtout depuis la révolution du 10 août 1792 ; mais j'affirme que ce n'est point l'anarchie qui est la maladie des corps poli­tiques, mais le despotisme et l'aristocratie. Je trouve, quoi qu'ils en aient dit, que ce n'est qu'à compter de cette époque tant calomniée que nous avons eu un commencement de lois et de gouvernement, malgré

les troubles, qui ne sont autre chose que les dernières convulsions de la royauté expirante, et la lutte d'un gouvernement infidèle envers l'égalité.

L'anarchie a régné en France depuis Clovis jusqu'au dernier des Capet. Qu'est-ce que l'anarchie, si ce n'est la tyrannie, qui fait descendre du trône la nature et la loi pour y placer des hommes !

Jamais les maux de la société ne viennent du peuple, mais du gouvernement. Comment n'en serait-il pas ainsi ! l'intérêt du peuple, c'est le bien public; l'intérêt de l'homme en place est un intérêt privé. Pour être bon, le peuple n'a besoin que de se préférer lui-même à ce qui n'est pas lui ; pour être bon, il faut que le magistrat s'immole lui-même au peuple.

Si je daignais répondre à des préjugés absurdes et barbares, j'observerais que ce sont le pouvoir et l'opu­lence qui enfantent l'orgueil et tous les vices ; que c'est le travail, la médiocrité, la pauvreté, qui sont les gardiens de la vertu; que les voeux du faible n'ont pour objet que la justice et la protection des lois bienfaisantes, qu'il n'estime que les passions de l'honnêteté; que les passions de l'homme puissant tendent à s'élever au-dessus des lois justes, ou à en créer de tyranniques: je dirais enfin que la misère des citoyens n'est autre chose que le crime des gouvernements. Mais j'établis la base de mon système par un seul raisonnement.

Le gouvernement est institué pour faire respecter la volonté générale ; mais les hommes qui gouvernent ont une volonté individuelle, et toute volonté cherche à dominer : s'ils emploient à cet usage la force publique dont ils sont armés, le gouvernement n'est que le fléau de la liberté. Concluez donc que le premier objet de toute Constitution doit être de défendre la liberté publique et individuelle contre le gouvernement lui-même.

C'est précisément cet objet que les législateurs ont oublié: ils se sont tous occupés de la puissance du gouvernement; aucun n'a songé aux moyens de le ramener à son institution ; ils ont pris des précautions infinies contre l'insurrection du peuple, et ils ont encou­ragé de tout leur pouvoir la révolte de ses délégués. J'en ai déjà indiqué les raisons : l'ambition, la force et la perfi­die ont été les législateurs du monde; ils ont asservi jusqu'à la raison humaine en la dépravant, et l'ont rendue complice de la misère de l'homme: le despotisme a produit la corruption des moeurs, et la corruption des moeurs a soutenu le despotisme. Dans cet état de choses, c'est à qui vendra son âme au plus fort pour légitimer l'injustice et diviniser la tyrannie. Alors la raison n'est plus que folie ; l'égalité, l'anarchie ; la liberté, désordre ; la nature, chimère ; le souvenir des droits de l'humanité, révolte : alors, on a des bastilles et des échafauds pour la vertu, des palais pour la débauche, des trônes et des chars de triomphe pour le crime: alors on a des rois, des prêtres, des nobles, des bourgeois, de la canaille ; mais point de peuple et point d'hommes.

Voyez ceux mêmes d'entre les législateurs que le progrès des lumières publiques semble avoir forcés à rendre quelque hommage aux principes; voyez s'ils n'ont pas employé leur habileté à les éluder, lorsqu'ils ne pouvaient plus les raccorder à leurs vues person­nelles; voyez s'ils ont fait autre chose que varier les formes du despotisme et les nuances de l'aristocratie ! Ils ont fastueusement proclamé la souveraineté du peuple et ils l'ont enchaîné ; tout en reconnaissant que les magistrats sont ses mandataires, ils les ont traités comme ses dominateurs et comme ses idoles : tous se sont accordés à supposer le peuple insensé et mutin, et les fonctionnaires publics essentiellement sages et vertueux. Sans chercher des exemples chez les nations étrangères, nous pourrions en trouver de bien frappants au sein de notre révolution, et dans la conduite même des législatures qui nous ont précédés. Voyez avec quelle lâcheté elles encensaient la royauté ! avec quelle impudence elles prêchaient la confiance aveugle pour les fonctionnaires publics corrompus ! avec quelle inso­lence elles avilissaient le peuple ! avec quelle barbarie elles l'assassinaient ! Cependant, voyez de quel côté étaient les vertus civiques ; rappelez-vous les sacrifices généreux de l'indigence et la honteuse avarice des riches, rappelez-vous le sublime dévouement des soldats et les infâmes trahisons des généraux, le courage invincible, la patience magnanime du peuple, et le lâche égoïsme, la perfidie odieuse de ces mandataires !

Mais ne nous étonnons pas trop de tant d'injustices. Au sortir d'une si profonde corruption, comment pouvaient-ils respecter l'humanité, chérir l'égalité, croire à la vertu ? Nous, malheureux, nous élevons le temple de la liberté avec des mains encore flétries des fers de la servitude ! Qu'était notre ancienne éducation, sinon une leçon continuelle d'égoïsme et de sotte vanité ? Qu'étaient nos usages et nos prétendues lois, sinon le code de l'impertinence et le la bassesse, où le mépris des hommes était soumis à une espèce de tarif, et gradué suivant des règles aussi bizarres que multipliées ? Mépriser et être méprisé, ramper pour dominer ; esclaves et tyrans tour à tour ; tantôt à genoux devant un maître, tantôt foulant aux pieds le peuple: telle était notre destinée, telle était notre ambition à nous tous tant que nous étions, hommes bien nés ou hommes bien élevés, honnêtes gens ou gens comme il faut, hommes de loi et finan­ciers, robins ou hommes d'épée. Faut-il donc s'étonner si tant de marchands stupides, si tant de bourgeois égoïstes conservent encore pour les artisans ce dédain insolent que les nobles prodiguaient aux bourgeois et aux marchands eux-mêmes ? Oh ! le noble orgueil ! la belle éducation ! Voilà cependant pourquoi les grandes destinées du monde sont arrêtées ! voilà pourquoi le sein de la patrie est déchiré par les traîtres ! voilà pourquoi les satellites féroces des despotes de l'Europe ont ravagé nos moissons, incendié nos cités, massacré nos femmes et nos enfants ! Le sang de trois cent mille Français a déjà coulé ! Le sang de trois cent mille autres va peut-être couler encore, afin que le simple laboureur ne puisse siéger au Sénat à côté du riche marchand de grains, afin que l'artisan ne puisse voter dans les assemblées du peuple à côté de l'illustre négo­ciant ou du présomptueux avocat, et que le pauvre, intelligent et vertueux, ne puisse garder l'attitude d'un homme en présence du riche imbécile et corrompu ? Insensés, qui appelez des maîtres, pour ne point avoir d'égaux, croyez-vous donc que les tyrans adopteront tous les calculs de votre triste vanité et de votre lâche cupidité ! Croyez-vous que le peuple, qui a conquis la liberté, qui versait son sang pour la patrie, quand vous dormiez dans la mollesse ou que vous conspiriez dans les ténèbres, se laissera enchaîner, affamer, égorger par vous ? Non ! Si vous ne respectez ni l'humanité, ni la justice, ni l'honneur, conservez du moins quelque soin de vos trésors, qui n'ont d'autre ennemi que l'excès de la misère publique, que vous aggravez avec tant d'imprudence ! Mais quel motif peut toucher des esclaves orgueilleux ? La voix de la vérité, qui tonne dans les coeurs corrompus, ressemble aux sons qui reten­tissent dans les tombeaux, et qui ne réveillent point les cadavres.

Vous donc, à qui la liberté, à qui la patrie est chère, chargez-vous seuls du soin de la sauver, et puisque le moment où l'intérêt pressant de sa défense semblait exiger toute votre attention est celui où l'on veut élever précipitamment l'édifice de la Constitution d'un grand peuple, fondez-la du moins sur la base éternelle de la vérité ! Posez d'abord cette maxime incontestable : que le peuple est bon, et que ses délégués sont corrup­tibles ; que c'est dans la vertu et dans la souveraineté du peuple qu'il faut chercher un préservatif contre les vices et le despotisme du gouvernement. [...]

Il est un moyen général et non moins salutaire de diminuer la puissance des gouvernements au profit de la liberté et du bonheur des peuples.

Il consiste dans l'application de cette maxime, énoncée dans la Déclaration des droits que je vous ai proposée: la loi ne peut défendre que ce qui est nuisible à la société ; elle ne peut ordonner que ce qui lui est utile.

Fuyez la manie ancienne des gouvernements de vouloir trop gouverner; laissez aux individus, laissez aux familles le droit de faire ce qui ne nuit point à autrui; laissez aux communes le pouvoir de régler elles-mêmes leurs propres affaires en tout ce qui ne tient pas essentiellement à l'administration générale de la République ; en un mot, rendez à la liberté indi­viduelle tout ce qui n'appartient pas naturellement à l'autorité publique, et vous aurez laissé d'autant moins de prise à l'ambition et à l'arbitraire.

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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 15:38

Ces gouvernements socialistes qui privatisent

by Chien Guevara

Jean-Marc Ayrault a affirmé, dimanche 5 mai au 20 heures de TF1, que le gouvernement envisageait de réduire la participation de l'Etat dans le capital "d'un certain nombre d'entreprises publiques" pour consacrer ces sommes à l'investissement.

L’annonce du premier ministre modulée par le ministre

"Nous envisageons que dans un certain nombre d'entreprises publiques où le taux de participation de l'Etat est très important nous puissions dégager une partie pour financer de l'investissement. Pas pour boucher les trous du budget", a déclaré le premier ministre. Jean-Marc Ayrault a donné l'exemple des 20 milliards d'euros qui seront nécessaires pour financer l'installation du très haut débit pour Internet sur tout le territoire.
Pour autant, cette décision du gouvernement français ne marque pas "le retour des privatisations", a indiqué lundi le ministre de l'économie, Pierre Moscovici. "C'est une gestion fine du capital de l'Etat, en conservant son rôle d'Etat stratège, a déclaré le ministre sur I-Télé. Ce qui est crucial aujourd'hui, c'est la relance de notre économie, la croissance, la création d'emplois, et pour cela il faut tout faire pour investir et le faire sans creuser les déficits."
Le ministre a refusé de dévoiler le nom d'entreprises qui pourraient être concernées, mais a affirmé que l'idée générale pouvait être "de jouer ici où là ; cela peut être réduire les taux de participation, cela peut être vendre des participations non stratégiques". Il a exclu que les cessions portent sur l'ensemble du capital, l'ensemble des participations de l'Etat représentant un peu plus de 60 milliards d'euros.
« Nous envisageons que dans un certain nombre d’entreprises publiques où le taux de participation de l’Etat (dans leur capital) est très important, nous puissions dégager une partie pour financer de l’investissement. Pas pour boucher les trous du budget », avait déclaré dimanche le Premier ministre.

Rappels de définitions

La privatisation est l'opération consistant à transférer par la vente d'actifs, une activité, un établissement ou une entreprise du secteur public au secteur privé. La privatisation est dite partielle si seulement une partie du capital est vendue. L'opération inverse de la privatisation est la nationalisation.
Les objectifs, souvent idéologiques, de la privatisation peuvent être multiples :
- réduire l'interventionnisme de l'Etat dans l'économie,
- ouvrir à la concurrence un domaine d'activité jusqu'alors en situation de monopole,
- donner plus de souplesse aux entreprises (nomination des dirigeants, prises de décision),
- apporter des recettes supplémentaires à l'Etat (mais ces recettes n'ont lieu qu'une seule fois)

Les adversaires des privatisation considèrent que certains secteurs d'activité n'ont pas vocation à appartenir au secteur privé, mais doivent rester dans le giron de l'Etat ou de la collectivité :
- Les secteurs stratégiques comme l'eau, l'électricité.
- Les secteurs où les infrastructures représentent un investissement tel que celui-ci ne peut être réalisé que par l'ensemble de la collectivité : réseau ferré, réseau d'accès de télécommunication, autoroute, distribution postale. Les excès du libéralisme en matière de privatisation ont montré leurs limites dans ces domaines : électricité en Californie, réseau ferré en Angleterre.
- Les secteurs de monopole de fait : aéroports.
- Les secteurs d'intérêt général.

A l’inverse, la nationalisation est l'opération de transfert à la collectivité nationale des moyens de production privés : entreprises, terres, etc.
La nationalisation d'une entreprise consiste pour un Etat à entrer dans le capital de celle-ci à plus de 50% afin d'en prendre le contrôle direct. Elle peut s'opérer soit par une indemnisation des propriétaires privés (ex : nationalisations du gouvernement Maurois en 1982) soit par une confiscation sans contreparties financières (ex : lors d'une révolution, pendant ou après une guerre, comme dédommagement après un préjudice, etc.)
Exemples de motivations des nationalisations :
- accroître le patrimoine et la puissance publics,
- prendre le contrôle des ressources naturelles et en tirer davantage de bénéfices,
- réorienter la production et ses moyens dans le cadre d'une planification économique,
- défendre l'intérêt national et la sécurité des approvisionnements dans un secteur économique considéré comme stratégique,
- défendre l'intérêt collectif dans un monopole "naturel",
- donner le contrôle de l'outil de production aux ouvriers.

La privatisation n’a pas de camp

A la lecture de ces définitions, il semblerait donc que les privatisations viendraient de gouvernements « capitalistes », et donc de droite, alors qu’un gouvernement socialiste devrait s’appliquer à nationaliser.
Certes sous le gouvernement Chirac, TF1, la Société Générale, Matra ou le groupe Suez, sont partis dans le domaine privé ; puis sous le gouvernement Balladur, ce fut le tour de Rhône Poulenc, d’Elf Aquitaine, de l’UAP, la SEITA, et Total.
Mais paradoxalement, au jeu des privatisations, la droite ne fait pas mieux que la gauche. En effet, c'est le gouvernement de Lionel Jospin qui, pour l'heure, a été le plus prolifique en la matière.
Entre 1997 et 2002, les socialistes ont cédé pour environ 27 milliards d'euros de participations publiques.
Un chiffre qui, en cette période de crise et de dette grimpante, a de quoi faire rêver notre gouvernement actuel, et qui ne peut que nous faire deviner les intentions échappées de la bouche de Jean-Marc Ayrault, et vite reformulées par Pierre Moscovici.

Les socialistes, rois de la privatisation ?

Déjà avant le gouvernement Jospin, Michel Rocard , en 1990, avait ouvert le capital de Renault (rien que ça !).
Ensuite, sous le gouvernement de Lionel Jospin, le record historique a été atteint (merci, messieurs les dirigeants actuels, de ne pas essayer de le battre, SVP !) :
- Air France, 1999, ouverture du capital.
- Autoroutes du sud de la France (privatisation partielle)
- Mars 2002 : mise en bourse de 49 % du capital, recette : 1,8 milliard d'euros.
- Crédit lyonnais, 12 mars 1999 (décret)
- France Télécom, 1997, ouverture du capital, 42 milliards de francs.
- Octobre 1997 : mise en bourse de 21 % du capital
- Novembre 1998 : mise en bourse de 13 % du capital
- Eramet, 1999.
- GAN, 1998.
- Thomson Multimédia
- 1998, ouverture du capital.
- 2000, suite.
- CIC, 1998.
- CNP, 1998.
- Aérospatiale (EADS), 2000, ouverture du capital.
L'ensemble des privatisations sur la période 1997-2002 aurait rapporté 210 milliards de francs en cinq ans.


Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, qui songe à « réduire la participation de l'Etat dans le capital d'un certain nombre d'entreprises publiques », a tout de même déjà agi en la matière :
- Mars 2013 : cession de 3,12 % du capital de Safran, ce qui a rapporté 448,5 millions d’euros à l'État qui détient encore 27,08 % du capital.
- Avril 2013 : cession de 3,66 % du capital d'EADS, ce qui a rapporté 1,2 milliard d'euros à l'État qui s'est engagé à céder encore 0,4 à 0,5 % du capital.
- Avril 2013 : Arnaud Montebourg se déclare en faveur de baisse de la participation de l'État dans certaines entreprises et évoque en particulier, sans les citer, EDF et GDF Suez.
- Mai 2013 : Jean-Marc Ayrault envisage une baisse du taux de participation de l'État dans le capital de certaines entreprises.
Vu que le processus était déjà engagé avant que notre premier ministre ne l’évoque, les paris sont ouverts : « quelles vont être les prochaines victimes de « réductions de taux de participation » de l’état ?


Rappels de définitions (bis) et conclusions

Le socialisme est une doctrine politique et économique qui vise, à l'inverse du modèle libéral, à réformer le système de propriété privée des moyens de production et d'échange et à l'appropriation de ceux-ci par la collectivité.
Les valeurs fondamentales du socialisme sont : l'absence de classes (au moins à ses origines), l'égalité des chances, la justice sociale, la répartition équitable des ressources, la solidarité, la lutte contre l'individualisme, l'intérêt général partagé et prévalant sur les intérêts particuliers...

Dans la théorie politique marxiste, le socialisme est la période de transition entre l'abolition du capitalisme et l'avènement du communisme avec la disparition de l'Etat. Pendant cette période, la "dictature du prolétariat" s'exerce par l’intermédiaire de l'Etat sur l'ensemble de la société.
Chez les non marxistes, le socialisme est la dénomination générale des doctrines des partis de gauche qui cherchent à rénover l'organisation de la société en vue de la justice sociale et de l'émancipation individuelle de chacun dans le respect de la dignité.

Historiquement, le libéralisme est une doctrine politique, apparue au XIXe siècle, qui réclamait la liberté politique, religieuse, économique, etc., dans l'esprit des principes de 1789. L'anglais John Locke (1632-1704), qui a fait de l'individu et de ses droits inaliénables (liberté, propriété...) le centre et l'origine des relations sociales, en fut l'un des précurseurs.
En matière politique, le libéralisme est, de nos jours, une attitude qui défend la démocratie politique et les libertés individuelles. (opposé : totalitarisme).
En matière économique, le libéralisme est une doctrine qui défend la libre entreprise et la liberté du marché. Le principe fondamental du libéralisme est qu'il existe un ordre naturel qui tend à conduire le système économique vers l'équilibre. La loi de l'offre et de la demande, par exemple, conduit à l'équilibre entre la production et la consommation sous réserve de liberté des marchés et de libre concurrence, seules censées garantir l'ajustement optimum des ressources disponibles (offre) à la demande. S'il peut agir librement, l'homme en tant que premier agent économique peut atteindre cet ordre naturel. Les intérêts de l'individu et de la société sont alors convergents.
Le libéralisme économique s'oppose au contrôle par l'Etat des moyens de production et à l'intervention de celui-ci dans l'économie, si ce n'est pour coordonner les entreprises ou garantir un marché équitable (opposé : étatisme, dirigisme, socialisme, communisme).

Les variantes du socialisme sont nombreuses. Leur caractéristique commune est moins la remise en cause de la propriété privée que la recherche d'une plus grande justice sociale. Ces mouvements s'opposent sur d'autres sujets fondamentaux comme le rôle de l'État, le parlementarisme, la démocratie directe...
- Historiquement, des formes de "socialisme" sont apparues dans l'Antiquité et au Moyen Age (Anabaptisme), mais c'est au XIXe siècle, en réaction aux conséquences sociales et économiques néfastes de la "révolution industrielle", qu'est né le socialisme moderne.
- Le socialisme utopique dont le but est de rendre le monde plus heureux (Début du XIXe), avec Fichte, Saint-Simon, Proudhon, Owen...
- Le socialisme scientifique ou marxisme, théorisé par Karl Marx et Friedrich Engels, qui nécessite la lutte des classes et la suppression du capitalisme.
- Le communisme russe (ou bolchevisme) développé par Lénine, avec la suppression de la propriété privée.
- Le socialisme réformiste (par opposition à révolutionnaire) rejetant la violence et s'appuyant sur l'Etat pour réaliser la transformation sociale.
- Le socialisme autogestionnaire ou libertaire, partisan de la suppression immédiate de l'Etat et qui, au sein de la classe ouvrière, défend l'autogestion et le fédéralisme (Cf. anarchisme).
- Le socialisme démocratique, apparu après la Seconde Guerre mondiale, est issu du socialisme réformiste. Il préconise des réformes sociales pour améliorer la situation des salariés et de ne transférer à la collectivité (nationalisation) que les moyens de production les plus importants. On le retrouve dans les partis "socialistes", "travaillistes", "socio-démocrates" européens.

Le projet global du libéralisme, mis en oeuvre à partir des années 80, consiste à transformer la société pour qu'elle réponde pleinement aux exigences du capitalisme :
- libre circulation des capitaux,
- mise en concurrence des travailleurs et nivellement par le bas des salaires et droits sociaux,
- suppression de services publics,
- suprématie absolue de l'économie.
Le libéralisme est devenu le fondement des grandes instances mondiales, comme l'OMC ou le FMI qui par leur supranationalité échappe à toute légitimité démocratique. Il est le seul modèle enseigné dans les grandes écoles où aucune autre vision n'est étudiée. Il est la seule logique des grandes entreprises et du capitalisme et tend à devenir la seule référence des gouvernements, de droite comme de gauche.
Présenté comme loi naturelle, le libéralisme devient alors intouchable, ce qui lui permet d'échapper aux aléas électoraux du jeu démocratique.

Alors, socialistes, nos dirigeants ? Laissez-moi rire !

Sources :
Pour l’actualité :    http://www.leparisien.fr/
     http://www.liberation.fr/
     http://www.lemonde.fr/
Pour les définitions :   http://www.toupie.org
Pour l’historique et les chiffres : http://fr.wikipedia.org

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 16:13

Pour Moscovici : un ministre, parce qu’il est ministre, ne peut pas être un “salopard” !

A gauche pour de vrai ! nous avons entendu le mot « salopard » au moment même où il a été prononcé par Francois Delapierre à l’encontre du ministre Pierre Moscovici. Il nous a mis mal à l’aise ce mot. Il nous a dérangé. Excessif, exagéré, impoli, inconvenant…Oui, notre surmoi personnel a fonctionné à plein. Et nous n’étions pas seuls. D’autres réagissaient comme nous. Puis le mot et ses effets ont décanté. Pas tout de suite. Mais ce jour où Pierre Moscovici a dit aux lecteurs du “Parisien” :

” quand on est ministre de son pays, ça vaut pour un ministre de droite, comme ça vaut pour un ministre de gauche, il n’est pas un salopard”.

“Salopard” a alors raisonné autrement. La révolution citoyenne et l’ensemble du propos de Delapierre ont agit comme une grille de lecture permettant le décodage du mot, dans un contexte politique, d’abord politique, uniquement politique.

Un ministre, au sens de Moscivici, est donc intouchable parce qu’il est ministre. Il ne peut être dérangé, bousculé car il est ministre, car il est sacré. Et on ne touche pas au sacré dans la Ve République. Si on estime que le job n’est pas bien fait, on vire à la prochaine élection. Mais entre temps c’est carte blanche, open bar et libre accès à tous les excès. Il faut la ténacité bien trop rare de ceux qui osent affronter le sacré, s’attaquer au totem, aller à l’assaut de la forteresse, hier comme aujourd’hui, pour que la désacralisation s’opère et que le ministre redevienne un citoyen de la république.

Un ministre est un citoyen avant d’être ministre. Surtout lorsque l’on prône la révolution citoyenne. Comment pourrait-elle avoir lieu si, chaque fois qu’un peuple entreprend de s’emparer du pouvoir, on lui renvoie froidement qu’on n’y touche pas ni aux hommes qui l’occupent et qui l’incarnent ? Car ils seraient sacrés ces hommes, des totems vivants, naturellement vertueux et moraux du simple fait de leurs fonctions ! C’est ce que dit Pierre Moscovici. Il ne peut pas politiquement mal se comporter, mal penser car il est ministre de la Ve République. Qu’il pense à droite ou qu’il pense à gauche, qu’il accepte que l’on taxe à 6,75% le dépôt des petits épargnants chypriotes ou qu’il valide un second plan car l’injustice du premier a été mise à nue, ce n’est pas la question. La question est qu’il est ministre. Et on n’abaisse pas un ministre au rang de salopard. Ça ne se fait pas, c’est irrespectueux, inconvenant, en dehors des codes de l’usage admis entre gens de bonne fortune.

La révolution de 1789 aurait-elle eu lieu si, au moment d’affronter les nobles et le roi le peuple s’était dit “les élites sont sacrées, on n’y touche pas” ? Le roi lui même aurait-il été arrêté dans sa fuite si les quelques gars se trouvant sur sa route ne l’avaient empoigné physiquement ? La révolution aurait-elle été à son terme si les “convenances” avaient été respectées, et des courbettes faites au roi divin plutôt que son arrestation ?

La désacralisation est l’élément indispensable, incontournable de la révolution citoyenne. Le conservatisme organise le sacré, entretien l’intouchabilité. Ce qui compte par dessus tout pour le conservateur est la conservation du système. Alors on active à plein le surmoi collectif, on actionne le levier de la culpabilité. Les mots doivent être propres, mesurés. Ils doivent être ceux utilisés 17 heures par jour par le détenteur sacré d’un ministère. Pas question d’amener un ministre au niveau du peuple. Il doit rester sur son terrain, celui qu’il maitrise et qui lui donne l’avantage.

Les réactions démesurées provoquées par ce “salopard” ont révélé à quel point le vide politique a gagné la Ve République. On attendait une réponse politique à la dénonciation que faisait François Delapierre d’une oligarchie et d’une finance internationale sans limite. On a eu en réponse la rhétorique du ministre intouchable. Ce mot « salopard » a eu plus d’impact, plus de vertus qu’il n’y paraît. Il a occupé toute la planète médias durant une semaine, forçant le ministre à descendre d’un étage et répondre aux questions jusque là non posées sur la politique économique menée en Europe aux côtés de ses 16 collègues de l’Eurogroup. Ce “salopard” révèle, bien plus qu’il n’y paraît, l’état de déliquescence de notre Ve République. Il crée une faille qui rend possible une révolution citoyenne. Pas celle de 1789. L’histoire ne se répète jamais à l’identique. Mais cette révolution des esprits qui désacralise les intouchables, qui renverse les totems et les tabous qui officient en protecteur de l’oligarchie. Cette révolution de la pensée qui permet la révolution des urnes. Car elle conduit à se libérer de la peur d’un 21 avril, pour oser la gauche, oser un système pour le peuple et voter Front de Gauche.

Sydne93

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 08:13

Affaire Bettencourt : communiqué d’Anticor

Posted: 28 Mar 2013 07:00 AM PDT

AFFAIRE BETTENCOURT :
AGIR CONTRE LA CORRUPTION, POUR L’ETAT DE DROIT.

Anticor dénonce les attaques et les menaces visant le Juge Jean-Michel Gentil, qui, avec deux de ses collègues, a eu l’audace de considérer que M. Nicolas Sarkozy était un justiciable comme les autres.

Sans préjudice de toute appréciation sur le fond du dossier, l’arrogance, l’injure et le mépris pour la justice manifesté par certaines personnalités politiques, n’ont rien qui mérite l’estime.

Car l’égalité devant la loi et la séparation des pouvoirs sont des principes qui fondent la République. Ils sont inscrits dans la Déclaration des droits de l’homme de 1789. Un ancien président de la République, comme tout citoyen, ne peut être au-dessus des lois.

Trop souvent, la justice a été entravée. L’idéal d’une République “irréprochable” ou “exemplaire” s’est éloigné. L’appel à agir contre la corruption, signé par Anticor et par de nombreux magistrats spécialisés en matière économique et financière, dont M. Gentil, garde toute son actualité. Il est temps pour le gouvernement de rassurer sur sa détermination à faire de la France un pays exemplaire. Le combat contre la crise impose aussi de lutter contre tous ceux qui détournent ou accaparent frauduleusement la richesse.

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 08:41

Plus de 1 200 militants, responsables et élus socialistes lancent un appel :

le3.6 mars un projet de loi issu de l’accord

Dans cet avant projet :

 le refus de mobilité deviendrait une cause de licenciement.

 un contrat intermittent serait créé alors quÊil faut, au contraire, renforcer le CDI.

 des accords dÊentreprise pourraient imposer, sous peine de licenciement, la baisse des salaires

et/ou lÊaugmentation du temps de travail en reprenant ainsi la loi du député UMP Warsmann.

 les licenciements économiques collectifs seraient plus faciles et plus rapides.

 lÊinversion de la hiérarchie des normes permettrait que des accords dÊentreprises soient moins

favorables que le droit du travail.

 les recours au juge contre des licenciements collectifs, comme devant les prudÊhommes,

seraient limités.

Il faut renforcer les droits des salariés, pas les brader

La gauche a été élue pour sÊattaquer à la crise, faire reculer le chômage et

la précarité au travail, interdire les licenciements boursiers, permettre la

reprise dÊentreprises vouées à la délocalisation ou à la fermeture. Ce sont

ces lois protectrices qui sont attendues et rien dÊautre. Il y a urgence pour

les salariés, il y a urgence pour la gauche aussi.

La place de la gauche cÊest dÊêtre aux côtés des salariés contre les reculs

sociaux, pour le progrès social et contre les exigences patronales et aux

côtés de la jeunesse contre la précarité.

Nous continuerons notre action avec toutes celles et tous ceux qui refusent

les reculs annoncés du droit du travail, qui veulent répondre aux urgences

sociales et militent pour un emploi pour tous.

sAymnednicdaetrs lmeapjroorjietatidreesl…oi, améliorer le Code du travail, écouter les il n’y a rien de plus urgent quand on est socialiste !

Pour renforcer les droits des salariés, le NON socialiste au Medef

Plus de 1 200 socialistes ont signé, et vous ?

http://nonsocialisteaumedef. tumblr.com

@nonPSauMedef

www.facebook.com/nonsocialisteaumedef

 

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 19:19

 Republique-et-Socialisme.jpg



Paris le 26 Mars 2013

  

Communiqué de République et Socialisme

Pas de faux procès. Retrouvons le sens de la gauche !

 

Jean-Luc Mélenchon a déclaré ce week-end que « Pierre Moscovici ne s’exprimait pas EN français mais dans la langue de la finance internationale ». On lui fait pour cela un procès en antisémitisme.

C’est bien souvent qu’on a utilisé ce procédé pour refuser le vrai débat, aujourd’hui celui des buts et des résultats de la politique conduite par un gouvernement, élu à gauche, pour mener une autre politique que celle de Sarkozy.

 

Au moment où, l’Europe -et le gouvernement français en acceptant ses oukazes au lieu de les refuser- veulent s’en prendre à notre sécurité sociale et s’attaquer une nouvelle fois à notre système de retraite, au moment où les salariés français voient remettre en cause la protection offerte par le contrat de travail, chacun a bien compris, au-delà des procès indignes, que ce que Jean-Luc Mélenchon reproche  au ministre de l’économie, c’est de se préoccuper plus des intérêts de la Finance mondialisée que de ceux des travailleurs, fussent-ils français ou étrangers.

 

République et Socialisme regrette cette exagération du verbe qui nuit au débat serein comme à notre force commune de conviction, mais veut, en même temps affirmer que l’accusation faite à l’encontre de JL Mélenchon est grave et inadmissible. Avec le verbe haut que nous lui connaissons et ses talents de tribun, Jean-Luc a tendance à se caricaturer lui-même faisant ainsi le jeu de nos adversaires qui souhaitent le voir entrer, malgré son patriotisme et son républicanisme affichés, dans la case de l’extrême gauche laissée en déshérence depuis l’éclatement du NPA.

 

République et Socialisme condamne  les propos tendant à masquer la réalité au peuple et invite la gauche à retrouver son véritable sens, à œuvrer à une amélioration des conditions  sociales plutôt qu’à sombrer dans le quolibet, l’insulte et maintenant les faux procès. Exacerber les divisions au sein même de la gauche fragilise le rapport de forces entre les intérêts des salariés et ceux des détenteurs de capitaux. Cela ne peut que conduire à une dévalorisation de la politique et faire le lit des extrêmes.

 

République et Socialisme appelle toutes les composantes de la gauche notamment le Parti Socialiste, le Front de Gauche, le Parti Radical de Gauche et les écologistes à débattre sereinement et fraternellement des politiques alternatives à l’austérité. Ce n’est qu’à cette condition que la gauche sera de nouveau elle-même ; ce n’est que lorsque la gauche, dans son ensemble, aura renoué avec la République et le Socialisme, qu’elle pourra renouer avec sa base électorale, être en phase avec le peuple français, avec les salariés.

 

C’est à cela que nous entendons œuvrer.

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 08:54
Le vide de la pensée solférinienne éclate entre anathèmes et menaces
Mardi 26 Mars 2013
  Nathanael Uhl

Le Parti socialiste est mort, le parti solférinien est né. Ce constat, nous avons été un certain nombre à le dresser, dès novembre 2008, lequel a justifié notre sortie de ce marais nauséabond de références morales, d’alignement idéologique sur le libéralisme, de refus du débat. Depuis son arrivée au pouvoir, entre le choix assumé d’approfondir les politiques au service de l’oligarchie : du rapport Gallois à l’Accord national interprofessionnel et le refus du débat sur ses orientations, il a tombé le masque. Il fait le choix de la schlague contre le peuple pour faire passer, de force, ses décisions nocives.

Pierre-laurent-au-congres-du-parti-de-gauche

S’il reste considéré comme de « gauche » par une partie notable de l’électorat, le constat est brutal : il mène la politique qu’exigent les possédants. Ce n’est pas une découverte, loin de là. Mais aujourd’hui, il assume le choix de la brutalité face à celles et ceux qui, dans le camp de la gauche, n’acceptent ni ses renoncements ni ses oukases. Il a fait donner, dans un premier temps, son petit artificier aux mains brûlées, Luc Carvounas, pour essayer de semer le sel de la division entre formations du Front de Gauche. Malgré l’échec patent de la tentative, celui qui n’a jamais gagné une élection sur son nom a récidivé le week-end passé :

Le Parti de Gauche est une formation de la gauche française, mais je ne dirais pas que c’est une formation importante de la gauche française. Il ne représente ni beaucoup de militants ni beaucoup d’élus locaux. (…) Le Parti communiste est, lui, une formation importante, qui a une histoire importante avec le Parti socialiste.

Pierre-laurent-au-congres-du-parti-de-gauche

Là encore, il a raté sa cible et je me rappelle, pour y avoir assisté, les sourires complices entre Mélenchon et Pierre Laurent et le bonheur manifeste de ce dernier à assister aux travaux du congrès du Parti de Gauche. « Caramba, encore raté ! » Il faudra donc aller plus loin dans l’outrance pour empêcher l’électeur de penser à des politiques alternatives. Ce sera le story telling de la haine. Une manœuvre initiée par l’ancien ami personnel de Jean-Luc Mélenchon, lequel lui a manifesté un soutien sans faille même aux pires heures et qui finit par une accusation d’antisémitisme. Je détaille le procédé dans une note publiée ce jour dans le blog que j’ai ouvert chez Ragemag, je n’y reviens pas. Sachez juste qu’elle vient de très haut puisqu’un conseiller du président de la République a osé tweeter :

L’attaque du Parti de gauche contre @pierremoscovici relève de la rhétorique maurrassienne qui a creusé le lit au pire racisme.

Parti-de-gauche-nous-on-peut

Le constat est impitoyable, au final : le Parti solférinien n’a plus rien à dire. Pour tarir la possibilité d’une alternative, il doit donc « tuer le Front de gauche », selon les mots d’une secrétaire fédérale solférinienne en Seine-Saint-Denis. Elle dit tout haut la lettre de mission que l’oligarchie a confié à Harlem Désir, Jean-Marc Ayrault et jusqu’à « Maintenant la gauche ». Ce dernier rogaton de feu « la gauche du PS » fleurit dans les terres où le Front de Gauche se développe. Il n’y a là nulle coïncidence. En tenant une rhétorique « anti austéritaire », les militants de « Maintenant la gauche » tentent de venir sur notre terrain pour détourner, au nom du vote utile, la classe ouvrière de son organisation naturelle.

Je me trompe ? Je vais trop loin ? J’attends de voir les « hérauts » de l’autoproclamée « gauche » du parti solférinien enrayer les assauts cannibales dirigés par Bartolone et son fils spirituel en Seine-Saint-Denis ou dans le Val-de-Marne. Permettez que je juge sur pièces. J’ai passé le temps de croire au père noël. Si la politique menée par le gouvernement vous déplaît tant, vous qui vous parez du beau nom de « camarades », quittez donc le Titanic de Solférino. Il vous insulte autant que nous, autant qu’il insulte l’intelligence de l’ensemble de la classe ouvrière chaque minute qui passe.

Comme l’a si bien dit Martine Billard, dans son discours au congrès :

Ce n’est plus le temps des hésitations. Ce n’est plus le temps des longs discours. Si nous n’allons pas de l’avant, c’est l’extrême-droite qui le fera. Oui, il y a une course de vitesse engagée entre eux et nous. Oui, nous devons la gagner, pour la République, pour la France, pour notre peuple.

Et à celles et ceux qui ne voient pas dans les attaques répétées du Parti solférinien et de ses stipendiés éditocrates la preuve ubuesque de notre influence grandissante, je veux conclure en citant Marceau Pivert, leader de la gauche de la SFIO en 1936 :

Tout est possible, maintenant, à toute vitesse. Nous sommes à une heure qui ne repassera sans doute pas de sitôt au cadran de notre histoire. Alors, puisque tout est possible, droit devant nous, en avant, camarades !

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 13:43
Ce qu’a VRAIMENT dit Mélenchon...

Le co-président du Parti de gauche n’a pas tenu les propos qu’on lui prête depuis 24 heures pour l’accuser de tenir un « discours des années 30 » et d’avoir versé dans « l’antisémitisme » en parlant de Pierre Moscovici. Voici la bande son de ses propos.

Depuis hier, toute la planète solferinienne s’enflamme pour un mot de trop que Jean-Luc Mélenchon aurait prononcé sur Pierre Moscovici. J’emploie à dessein le conditionnel car les « confrères » [1] qui ont décidé d’aboyer sur les réseaux sociaux avec la meute, et ont même pris la tête de celle-ci (Jean-Michel Aphatie et Jean Quatremer), ne pouvaient se fonder sur une seule source. Ils auraient mieux fait de s’informer avant de commenter. Mais c’est un réflexe de journaliste, qui se perd.

Le propos rapporté par l’AFP, qui a déclenché la tempête d’indignation, n’est pas exact. Jean-Luc Mélenchon n’a pas dit que Pierre Moscovici « ne pense pas français » et « pense finance internationale », comme le rapporte l’AFP.

Il a dit que Pierre Moscovici « ne pense plus en français ». Cela change beaucoup de choses que le contexte éclaire encore.

En marge du congrès du Parti de gauche à Bordeaux, Jean-Luc Mélenchon tenait hier après-midi (samedi), un point de presse. Celui-ci a duré 1h30. Au cours de cette discussion, l’ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle a beaucoup parlé de l’euro, comme l’a bien rapporté Stéphane Alliès de Mediapart. Et longuement du traitement infligé par l’eurogroupe à Chypre, « un événement immense ». Puisque contre ses propres règles, et notamment la protection des dépôts bancaires jusqu’à 100.000 euros, les 17 pays membres de la zone euro avaient décidé la semaine dernière deponctionner tous les dépôts bancaires pour éponger les dettes des banques.
Au cours de cette discussion, Mélenchon est revenu sur une phrase du discours tenu, le matin même, par François Delapierre [2] : « 17 salopards » ? 
« C’est une très belle expression qui renvoie à un film que vous connaissez… » 
Des journalistes lui font remarquer que dans le film les salopards étaient douze. Voici une retranscription fidèle de la suite des propos de Mélenchon :

« Le fond de l’affaire est le suivant, qu’a fait le Français dans la réunion ? Il s’est pris pour un petit intelligent, économique, vachement responsable, qu’a fait des études à l’Ena, qui sait comment on doit organiser la rectification des comptes d’une nation, gna gna gnagna gna gna gna… Ben va dans une administration, tu représentes pas le peuple français quand tu fais ça ! Il faut dire : « Non, pas question. Je refuse. Je ne suis pas d’accord. » Pourquoi ? Pas en se disant « les Grecs, je sais pas quoi », mais en se disant « mais demain c’est moi ». Comment le même homme demain à la même table si on lui dit « mais M. Moscovici vous n’avez pas fait ci, vous n’avez pas fait ça, vous avez accepté telles dépenses sociales et tout… » Comment il va pouvoir dire « non » vu qu’il a déjà dit « oui » pour les chypriotes ? Donc il se met dans leurs mains. Donc c’est un comportement irresponsable. Ou plus exactement c’est un comportement de quelqu’un qui ne pense plus en français… qui pense dans la langue de la finance internationale. Voilà. »

Vous pouvez vérifier par vous même :

Ce que reproche Mélenchon à Pierre Moscovici ce sont bien ses actes politiques, dans le cadre de ses fonctions. Pas autre chose.

Et si le PS entend autre chose, c’est évidemment pour des raisons inavouables.

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