L'entrée de l'Islande dans l'Union Européenne ne semble pas sur la bonne voie. Trois ministres islandais dénoncent les manoeuvres - fonds, négociations, etc. - de Bruxelles pour forcer la main
à Reykjavik, comme le rapporte notre blogueur européen, mais pas européiste Bastille République Nations.
Les discussions préliminaires d’adhésion de l’Islande à l’Union Européenne ont démarré dans un climat tendu. A Reykjavik, le ministre de la Justice a
dénoncé de futures négociations de longue durée pendant lesquelles son pays alignerait déjà sa législation sur les normes de Bruxelles de manière « bureaucratique et kafkaïenne »,
mais à l’issue desquelles rien n’assurait que le peuple approuverait le traité. La démarche de Bruxelles, selon Ogmundur Jonasson, du parti de la Gauche Verte, rappelle les « rêves des
vieilles puissances coloniales européennes ». Deux autres ministres (Agriculture et Pêche, et Finances) issus du même parti (associé aux sociaux-démocrates dans l’actuelle majorité) ont
refusé les 30 millions d’euros que Bruxelles s’apprêtait à verser à l’Islande au titre des « fonds de pré-adhésion ».
Selon eux, ces fonds viseraient à préparer la législation nationale avant même qu’une décision soit prise, ainsi qu’à financer une campagne de propagande en
faveur de l’adhésion. Par ailleurs, le rapport de la Commission Européenne sur l’Islande a salué des « progrès » en matière de séparation entre monde politique et monde des affaires. Au
vu des conflits d’intérêts patents qui défrayent la chronique bruxelloise, ne faudrait-il pas plutôt que l’UE adhère à l’Islande ?
Bastille République Nation un journal à connaître.
Nous avons sans doute atteint une forme de moment de vérité. La crise économique actuelle révèle tous les travers de cette construction européenne dans
sa bulle dorée, qui casse l’économie réelle, appauvrit les peuples qui la composent et ne sert que ses intérêts et ceux des puissants.
Deux poids, deux mesures
Il y a quelque chose de kafkaïen à apprendre que la Cour de Justice européenne vient de donner raison aux fonctionnaires européens pour imposer une augmentation de leur traitement de
3.7% l’an prochain. Parallèlement, la Commission Européenne se bat avec les Etats pour obtenir une augmentation de son budget de près de 6% alors que les Etats membres veulent la
plafonner à 2.9%. Si c’est la crise pour les Etats qui doivent tailler dans leur budget, ça ne l’est pas pour cette Europe !
Quelle indécence révoltante de constater que les mêmes fonctionnaires (déjà très bien payés) qui imposent aux Etats un cocktail amer de baisses de
salaires et de hausses d’impôts peuvent employer de tels moyens pour augmenter encore leur traitement alors que tout le continent se sert la ceinture. En signe de solidarité, ils devraient
avoir la décence de faire un geste de solidarité vis-à-vis de tous ces peuples qu’ils font souffrir. Mais non, les efforts ne valent que pour les autres et surtout pas pour
eux.
Une Europe coupée des réalités
Il est proprement hallucinant que les oligarques européens ne saisissent pas l’indécence d’un tel comportement. Comment ne comprennent-ils pas qu’ils sont
en train de couper la branche sur laquelle ils sont assis ? Car il est évident que les peuples vont finir par se révolter contre une construction européenne aussi cynique. Cette Union Européenne
est en train de tuer l’idée même d’Europe en exigeant des autres des efforts qu’elle refuse de faire de son côté.
En tout cas, cela nous donne une belle leçon sur les dangers d’une construction supranationale. Non seulement, elle est inefficace économiquement car une
seule politique ne peut pas convenir à des réalités différentes, mais en outre, elle entraîne une coupure de la réalité gigantesque de ses élites. Aucun dirigeant national n’aurait l’indécence de
faire de telles demandes aujourd’hui. Bref, il faut définitivement se méfier de ces constructions de l’esprit trop déconnectées de la réalité.
Comment des peuples qui subissent baisses des salaires et des prestations sociales parallèlement à des hausses d’impôts pourraient longtemps supporter le
cynisme d’une Europe qui demande plus d’argent et protège les multinationales ? Rendez-vous en janvier en Irlande pour une première réponse.
92% des paiements européens sont irréguliers (et tout le monde s’en fout)
Voilà seize ans que ça dure ! En 2009 et pour la seizième année consécutive en effet, plus de 90% du budget européen sont matériellement entachés par des irrégularités « significatives », dont
4,7 milliards d’euros d’attributions irrégulières de marchés, selon le dernier rapport de la Cour des comptes de l’Union européenne. Une douche froide au milieu du débat sur l’augmentation du
budget de l’Union pour l’année prochaine et alors que le projet d’impôt européen continue de jouer au serpent de mer.
La Commission de Bruxelles et le Parlement européen exigent en effet des Etats, malgré les programmes d'austérité nationale (eux-mêmes résultants de
nos engagements européens), d’augmenter les dépenses européennes de six pour cent pour commencer, et ce, en dépit de seize années de rapports critiques de la Cour des comptes de
l’Union…
Ce 33ème rapport annuel de la haute juridiction
financière et relatif à l'exercice 2009; porte sur 118,4 milliards d’euros de paiements (pour 142,5 milliards d’euros d’engagements). Malgré les efforts des institutions européennes,
« les paiements relevant du budget continuent d’être affectés de manière significative par des erreurs », souligne la Cour dans un bel
euphémisme, soit 92% des dépenses de l’Union. Elle estime également que « les systèmes de contrôle et de surveillance relatifs aux paiements sont,
d’une manière générale, partiellement efficaces ». (p.21) Elle stigmatise pêle-mêle les dépenses d’« Agriculture et ressources naturelles,
Cohésion, Recherche, énergie et transports, Aide extérieure, développement et élargissement, ainsi qu’Éducation et citoyenneté » Selon le Président de la Cour, « les systèmes de contrôle et de surveillance sont partiellement efficaces » lorsqu’il s’agit de « prévenir ou de détecter et de corriger le remboursement de dépenses surestimées ou inéligibles. » résume Vítor Manuel da Silva Caldeira, qui note
néanmoins une légère amélioration entre 2008 et 2009.
Moutons comptant double, sur-déclarations, clubs de golf subventionnés…
Ce qu'il
disait de votre Europe (pour en finir avec la gaulloparade)
La constitution européenne parachève la tragédie européiste que redoutait l'Homme du 18 juin
Colombey-les-deux Eglises. Encore un 9 novembre à assister au pitoyable cortège des fossoyeurs du gaullisme. Encore un défilé auto-satisfait de nos
gaullophiles de bazar, pour ce quarantième anniversaire de la mort du Général. Tous revendiquent leur part de dépouille, mais pas un qui ne lui parvient à la cheville et très peu qui ne
piétinent pas sur sa tombe. L'Europe en est le plus bel exemple.
Tout a été dit ou écrit sur l'ambition européenne du Général de Gaulle. Celui qui a réconcilié la France et l'Allemagne aurait-il signé les Traités de
Maästricht, d'Amsterdam et la Constitution européenne devenue traité de Lisbonne ?
Evidemment non.
Nul ne peut sérieusement se réclamer du gaullisme, sans avoir relu ce que le Général déclara à ce sujet, lui qui, plus "Européen" que tous les "pères
fondateurs" réunis, moins de vingt ans après le grand choc avec l'Allemagne nazie, tendit la main au chancelier et au peuple allemands afin de réconcilier nos deux pays et signer un traité
historique. Sur l'Europe, il y a bien sûr les discours et les conférences de presse, bien connus, mais il y a aussi ces mille confidences et "petites phrases" croustillantes lâchées au fil des
jours, devant un Alain Peyrefitte attentif et qui allait tout noter scrupuleusement, pour l'Histoire. En voici le recensement, avant de vous inviter, par un extrait choisi, à relire les
chapitres sur l'Europe et le monde des "Mémoires d'Espoir" (tome I), où le général de Gaulle, parvenu au soir de sa vie, fixa davantage sa ligne.
"A quelle profondeur d'illusion ou de parti pris faudrait-il plonger, en effet, pour croire que des nations européennes, forgées au long des siècles par
des efforts et des douleurs sans nombre, ayant chacune sa géographie, son histoire, sa langue, ses traditions, ses institutions, pourraient cesser d'être elles-mêmes et n'en plus former qu'une
seule ?" A quelle profondeur de mépris pour de Gaulle et pour l'Histoire, les militants de l'Europe de Maastricht à Lisbonne, vont-ils encore s'enfoncer ?
Alain PEYREFITTE, C’ETAIT DE GAULLE, Tome II, Extraits
p.11
Alain Peyrefitte (AP) : … les travaux d’Hercules sont achevés. Comment se le représenter se
reposant aux pieds d’Omphale ? Le train-train quotidien va l’assommer.
Malraux : N’en croyez rien. Il est le premier à savoir que toutes ces constructions sont
fragiles. La ruine les guette. Il doit renforcer des structures édifiées à la hâte, et c’est un travail d’Hercule aussi. L’efficacité de l’Etat, l’indépendance de la France, l’image de la
France dans le vaste univers, tout cela ne s’est fait que par une série de coups de force. Qu’il s’en aille et tout sera emporté. La IVe est toujours là, aux aguets derrière la moindres
erreur. Et les Américains, et les tenants de l’Europe médiocre, et ces bourgeois rancuniers (il avale une gorgée d’un vin précieux) qui le haïssent, ils attendent tous, comme des vautours
qui tournoient patiemment en attendant que la bête se couche pour mourir.
P. 39
Le Général : « Les Européens n’auront pas recouvré leur dignité, tant qu’ils continueront
à se ruer à Washington pour y prendre leurs ordres ».
Pompidou : « L’idée-clé de la philosophie du Général, c’est le respect de la dignité. A
l’intérieur, la dignité des individus, des ouvriers, des paysans, des classes défavorisées. A l’extérieur, dignité des peuples, si pauvres et arriérés soient-ils, et surtout s’ils le sont.
Dignité des humiliés et des offensés. »
P.42
De Gaulle : « Nous pouvons vivre comme un satellite, comme un instrument, comme un
prolongement de l’Amérique. Il y a une école qui ne rêve que de ça. Ca simplifierait beaucoup de choses. Ca dégagerait des responsabilités nationales à ceux qui ne sont pas capables de les
porter. Ils pourraient faire des discours, être ministres, escorter les Américains dans les conférences »
« C’est une conception. Ce n’est pas la mienne. Ca n’est pas celle de la France. Dans son
essence. Dans son essence (il répète plus haut, comme pour signifier que ce n’est pas une position personnelle.) Il nous faut mener une politique qui soit celle de la France. Notre
devoir est de ne pas disparaître. Il est arrivé que nous ayons été momentanément effacés. Nous ne nous y sommes jamais résignés. Nous avons aujourd’hui le moyen de ne pas le faire. Notre
substance est telle que nous pouvons être indépendants. »
« Il y a une chance à saisir pour l’Europe. La politique de l’Union soviétique et celle des
Etats-Unis aboutiront toutes deux à des échecs. C’est trop fort de café. Le monde européen, si médiocre qu’il ait été, n’est pas prêt à accepter indéfiniment l’occupation soviétique d’un
côté, l’hégémonie américaine de l’autre ».
« ça ne pas durer toujours ».
« L’avenir est à la réapparition des nations. Parmi elles, il y a la nation russe et la nation
américaine, mais ce ne sont pas les seules nations au monde ! Quand ? Après quelles péripéties ? Je n’en sais rien. Mais la politique d’indépendance que nous menons à sa
chance »
p. 43
DG « Finalement en Europe, il n’y a que nous pour être vraiment indépendants. Nous ne sommes
pas rien. On bave sur nous mais on voudrait nous imiter. C’est vrai en Europe, en Amérique latine, en Afrique, peut-être même en Asie et même de l’autre côté du rideau de fer. A condition
d’être simples, clairs, pas outrecuidants, mais fermes dans notre position. C’est là une grande politique. »
p.44
DG « Il vaut mieux l’indépendance qu’un Marché commun vassalisé. Et même, s’il fallait choisir
entre l’indépendance et le Marché commun, il vaudrait mieux l’indépendance que le Marché commun. »
p. 72
« Vous voyez ça ? La prépondérance américaine est écrasante, et la prédominance
anglo-saxonne encore plus. Tout accord avec les Etats-Unis est léonin. »
« Ce qu’on peut espérer, c’est que les Européens se mettent d’accord entre eux pour faire
quelque chose tout seuls, sans les Américains, le plus vite possible. Mais nos partenaires sont-ils vraiment européens, eux qui n’ont à la bouche que l’Europe, l’Europe, l’Europe ? Il
m’arrive de me demander si je ne suis pas le seul véritable Européen. »
p.141
DG « La presse est aux basques des Américains. La plupart de nos journaux participent du parti
pris des dirigeants de la IVe. S’abaisser, s’effacer, s’humilier, courber l’échine, voilà l’idéal. Abandonner sa défense, donner son économie, adopter la politique étrangère des autres, ça,
c’est beau ; ça, c’est irréprochable. Depuis que la France est indépendante, la presse internationale nous vomit ! Mais les peuples nous
admirent ! »
« Les nationalistes sont ceux qui se servent de leur nation au détriment des autres, les
nationaux sont ceux qui servent leur nation en respectant les autres. Nous sommes des nationaux. Il est naturel que les peuples soient nationaux ! Tous les peuples le sont ! C’est
la mission de la France que de soutenir les nationaux de tous les pays ! Il n’y a pas d’équilibre, pas de justice dans le monde, sans une forte nation française qui soit un
encouragement pour les autres nations ! »
« C’est en servant sa patrie qu’on sert le mieux l’univers ; les plus grandes figures du
Panthéon universel ont d’abord été de grandes figures de leur pays ».
p.143
AP : « IL ne se contente pas de parler au nom de la France. Il est la
France elle-même.
p. 163
« La défense de l’Europe n’est plus une question aiguë, pour la bonne raison que personne ne
se sent menacé. (…) La reconquête de l’indépendance nationale est le principal objectif de notre force nucléaire.
-AP : Vous avez évoqué une organisation européenne de défense ?
-DG : Mais non ! J’ai dit qu’il fallait une organisation politique qui comporte la coopération organisée de six Etats, c'est-à-dire la
confrontation périodique des chefs d’Etat et de gouvernement, celle de leurs ministres, une commission commune qui ne soit naturellement pas constituée avec des Jean Monnet, des apatrides
soi-disant supranationaux, mais avec des fonctionnaires qualifiés, qui resteront là plusieurs années et qui, en commun, prépareront des délibérations. Et puis un état-major pour discuter
des affaires militaires, des fabrications d’armement et tout et tout. Voilà ce que j’ai proposé. Mais je ne propose pas ce que voudraient tous les couillons, tous les laissés pour compte de
l’Europe supranationale, qui disent à la France : « A la rigueur, on peut admettre que vous fassiez des bombes atomiques, mais à condition que vous les donniez à l’OTAN, ou tout
au moins à Spaak » Voilà leur maladie. Ils peuvent courir ! »
p.284 (DG revenant d’Amérique du Sud)
DG « Les nations ne demandent qu’à s’affirmer. Elles ne seront pas toujours prêtes à abdiquer
leur souveraineté aux mains des deux super-grands. (…) C’est la vocation de la France d’exercer son influence pour favoriser son mouvement. Un jour viendra où tous les pays hostiles à la
domination des deux géants se dresseront pour défendre leur indépendance. Ce jour-là sera le nôtre. »
p. 293
DG « Et puis, l’Europe, c’était un moyen de faire des petits pays, Belgique, Hollande, ne
parlons pas du Luxembourg, les égaux des grandes puissances. Dans le conseil européen, Spaak vaut le Général de Gaulle et même davantage »
« L’Europe intégrée, ça ne pouvait convenir à la France, ni aux Français… Sauf à quelques
malades comme Jean Monnet, qui sont avant tout soucieux de servir les Etats-Unis. Ou alors à tous ces personnages lamentables de la IVe République. Ils trouvaient ainsi un moyen de se
décharger de leurs responsabilités ! Ils n’étaient pas capables de les saisir ; alors, il fallait les repasser à d’autres. Tenir leur rang dans le monde ? Pas question !
Mettons-nous sous le parapluie. Avoir une armée et la faire obéir ? Pas question ! La donner à d’autres ! Remettre le pays debout et servir d’exemple au monde ? Pas pour
eux !
« L’alibi tout trouvé, c’était l’Europe. L’excuse à toutes les dérobades, à toutes les
lâchetés : l’Europe intégrée !
« Cette Europe-là, ça ne représente pas grand-chose ! C’est une poignée de phraseurs qui
font la roue dans des conférences interminables, qui ne savent pas ce qu’ils veulent. Ils font des propositions avec l’espoir qu’elles n’aboutiront pas. Ils comptent sur d’autres pour les
torpiller. Mais entre-temps, ils se seront donnés des airs avantageux.
p. 296
« Vous savez ce que ça veut dire, la supranationalité ? La domination des
Américains. L’Europe supranationale, c’est l’Europe sous commandement Américain. Les Allemands, les Italiens, les Belges, les Pays-Bas sont dominés par les Américains. Il n’y a que la
France en Europe qui ne soit pas dominée. Pour la dominer aussi, on s’acharne à vouloir la faire entrer dans un machin supranational aux ordres de Washington. De Gaulle ne veut pas de ça.
Alors, on n’est pas content, on le dit à longueur de journée, on met la France en quarantaine. Mais plus on veut le faire, et plus la France devient un centre d’attraction. Vous nous voyez
avaler la supranationalité ? La supranationalité, c’était bon pour les Lecanuet ! »
p. 383
« La commission vous attend comme une araignée dans sa toile »
« Des sommes gigantesques vont s’accumuler et on va les confier à qui ? A des individus
qui sont nommés par les gouvernements mais qui prêtent aussitôt serment de ne pas en recevoir d’instructions et ne sont donc même pas responsables devant eux. On va inventer un pouvoir
absolument arbitraire et technocratique, avec un argent fou ; et pour le contrôler, on va avoir une institution aussi artificielle que l’assemblée de Strasbourg. C'est-à-dire
quoi ? En réalité une amicale de parlementaires qui n’ont de comptes à rendre à personne. Avant de construire une institution, nationale ou pas, il faut savoir qui sera responsable de
quoi et devant qui. »
L'extrait qui suit des "Mémoires d'Espoir" (1970) décrit très exactement ce qu'est devenue l'Union européenne dans les années 1990-2000. L'Europe de de Gaulle ou celle de Monnet répondent
à des postulats opposés : la première veut partir des réalités nationales européennes pour les faire agir de concert dans une Union ; la seconde espère "la fin des
nations" pour bâtir un super-Etat. La seconde l'a emporté, à l'initiative de ceux-là mêmes qui défilent sur les plateaux télé et au mémorial de Colombey pour s'accaparer un peu de la
mémoire du plus grand des Français.
"Ainsi commencée, la mise en œuvre du Marché commun va donner lieu à un vaste déploiement d'activités, non seulement techniques, mais aussi
diplomatiques.
En effet, l'opération, indépendamment de sa très grande portée économique, se trouve enveloppée d'intentions politiques caractérisées et qui tendent à
empêcher la France de disposer d'elle-même.
C'est pourquoi, tandis que la Communauté se bâtira dans les faits, je serai, à plusieurs reprises, amené à intervenir pour repousser les menaces qui
pèsent sur notre cause.
La première tient à l'équivoque originelle de l'institution.
Celle-ci vise-t-elle – ce qui serait déjà beaucoup ! – à l'harmonisation des intérêts pratiques des six Etats, à leur solidarité économique vis-à-vis de
l'extérieur et, si possible, à leur concertation dans l'action internationale ?
Ou bien est-elle destinée à réaliser la fusion totale de leurs économies et de leurs politiques respectives afin qu'ils disparaissent en une entité
unique ayant son Gouvernement, son Parlement, ses lois, et qui régira à tous égards ses sujets d'origine française, allemande, italienne, hollandaise, belge ou luxembourgeoise, devenus des
concitoyens au sein de la patrie artificielle qu'aura enfantée la cervelle des technocrates ?
Il va de soi que, faute de goût pour les chimères, je fais mienne la première conception .
Mais la seconde porte tous les espoirs et toutes les illusions de l'école supranationale.
Pour ces champions de l'intégration, l' « exécutif » européen existe déjà bel et bien : c'est la Commission de la Communauté économique, formée, il est
vrai, de personnalités désignées par les six Etats, mais qui, cela fait, ne dépend d'eux à aucun égard.
A entendre le chœur de ceux qui veulent que l'Europe soit une fédération, quoique sans fédérateur, l'autorité, l'initiative, le contrôle, le budget,
apanages d'un gouvernement, doivent désormais appartenir, dans l'ordre économique, à ce chœur d'experts, y compris – ce qui peut être indéfiniment extensif – au point de vue des rapports avec
les pays étrangers.
Quant aux ministres « nationaux », dont on ne peut encore se passer pour l'application, il n'est que de les convoquer périodiquement à Bruxelles, où ils
recevront dans le domaine de leur spécialité les instructions de la Commission.
D'autre part, les mêmes créateurs de mythes veulent faire voir dans l'Assemblée, réunissant à Strasbourg des députés et des sénateurs délégués par les
Chambres des pays membres, un « Parlement européen », lequel n'a, sans doute, aucun pouvoir effectif, mais qui donne à l' « exécutif » de Bruxelles une apparence de responsabilité
démocratique
A quelle profondeur d'illusion ou de parti pris faudrait-il plonger, en effet, pour croire que des nations européennes, forgées au long des siècles par
des efforts et des douleurs sans nombre, ayant chacune sa géographie, son histoire, sa langue, ses traditions, ses institutions, pourraient cesser d'être elles-mêmes et n'en plus former
qu'une seule ?
A quelles vues sommaires répond la comparaison, souvent brandie par des naïfs, entre ce que l'Europe devrait faire et ce qu'ont fait les Etats-Unis,
alors que ceux-ci furent créés, eux, à partir de rien, sur une terre nouvelle, par des flots successifs de colons déracinés?
Pour les Six, en particulier, comment imaginer que leurs buts extérieurs leur deviennent soudain commun, alors que leur origine, leur situation, leur
ambition, sont très différentes ? .
Une partie de la gauche et de la droite a renoncé à la souveraineté monétaire nationale, refuse de sortir de l’euro, et par conséquent s’est installée
dans l’ordre monétaire néolibéral. Une étude de Patrice Hemet et Jacques Nikonoff
Une partie de la gauche et de la droite a renoncé à la souveraineté monétaire nationale, refuse de sortir de l’euro, et par conséquent s’est
installée dans l’ordre monétaire néolibéral.
Une étude de Patrice Hemet et Jacques Nikonoff (Mouvement politique d’éducation populaire – M’PEP)
Les pays occidentaux traversent, depuis maintenant plusieurs années, une crise économique, financière, monétaire et sociale qui affecte fortement les
classes moyennes et populaires. Depuis la fin de l’année 2009, une crise particulière s’est ajoutée au sein de l’Union européenne et plus particulièrement dans la zone euro. Pour tout citoyen
intéressé par la « chose publique », il est naturel de vouloir connaître les analyses et les propositions formulées par les partis politiques, les syndicats et les associations
concernées face à cet événement majeur. L’ambition de cette étude est donc de livrer un panorama général de ces différents points de vue et de les commenter.
La conclusion principale de cette investigation, que nous trouvons particulièrement inquiétante, est qu’il existe un consensus implicite entre presque
toutes les organisations étudiées : Attac, CFDT, CGT, FO, FSU, MEDEF, MoDem, NPA, PCF, PG, PS, UMP, Union syndicale solidaires, Verts. De cette unanimité, hormis le Mouvement politique
d’éducation populaire et l’Arc républicain de progrès - il faut aussi retrancher Debout la République (DLR), le Mouvement républicain et citoyen (MRC), et le Front national (FN). Debout la
République se prononce clairement pour la sortie de l’euro, mais n’explique qu’assez peu la manière de faire. Le Mouvement républicain et citoyen évoque la sortie de l’euro, mais après que des
tentatives de réformer l’Union européenne auraient échoué, et avec beaucoup d’ambigüités. Le FN prétend vouloir sortir de l’euro, mais cette annonce n’est qu’une arnaque, car les conditions
mises par le FN pour en sortir annulent cette prétention. Le FN ne fait que des effets de manche. En réalité il ne veut pas sortir de l’euro. Comment, en effet, interpréter son slogan sur une
sortie de l’euro « groupée, maitrisée et rapide », si ce n’est comme la volonté de botter en touche tout en donnant l’impression que le FN reste prétendument ferme sur sa défense de
la souveraineté nationale ? Car une sortie « groupée », bien évidemment, n’a que peu de chances de se réaliser. Cette méthode ressemble à celle du gouvernement Jospin au tournant
des années 1990 et 2000 qui avait fait voter une loi sur la taxe Tobin par le Parlement, en précisant simplement que cette loi ne s’appliquerait que si les autres pays faisaient
pareil…
Ce consensus est évidemment non-dit. Il ne résulte heureusement pas d’un accord entre ces organisations qui conservent des divergences radicales et
irréductibles sur de nombreux sujets. Néanmoins, sur deux questions qui conditionnent assez largement beaucoup d’autres, le consensus est réel :
ces organisations ne voient pas de solutions nationales à la crise et renvoient tout à l’échelle de l’Union européenne ;
elles se sont installées dans le cadre de l’euro dont elles ne veulent ou n’imaginent pas pouvoir sortir.
Mise sous tutelle des budgets : faut-il fermer le palais Bourbon ?
Le principe du "semestre européen" vient d'être adopté. Quelle légitimité possèdent donc les fonctionnaires de la Commission, élus par personne, pour
valider ainsi les budgets nationaux ?
Un recul considérable de la démocratie passe inaperçu...
...c'est ce qu'auraient dû annoncer les gazettes la semaine dernière. Un site boursier nous rappelle en effet que
le principe du "semestre européen" vient d'être adopté.
Il s'agit de donner la primeur du cadrage des budgets nationaux à la technocratie bruxelloise, qui pourra valider le budget français avant examen par le
Parlement français : "Les ministres des Finances de l'Union européenne ont donné mardi leur accord pour que leurs projets de budgets nationaux soient examinés au niveau européen au
printemps de chaque année à partir de 2011, avant qu'ils ne soient adoptés par leurs Parlements."
On peut se poser la question de savoir si les Parlements nationaux conservent leur utilité. Une fois qu'un projet de budget aura reçu l'aval de
Bruxelles, l'ardeur modificatrice des pauvres députés de la région France sera bien refroidie. Il faut faire confiance aux fonctionnaires européens pour passer les budgets à la paille de fer. Comme l'écrit Boursorama : "La création du semestre
européen entre dans le cadre des efforts en cours des pays européens pour durcir leur discipline budgétaire commune, afin de tirer les leçons de la crise de la dette en Grèce qui a fragilisé
les fondements mêmes de la zone euro au printemps." L'intention est donc clairement coercitive.
Quelle qualité possèdent les fonctionnaires de la Commission, élus par personne, pour valider ainsi les budgets nationaux ? Ils sont bien payés. La grille salariale publiée (en
anglais) par Bruxelles, montre ainsi que bien peu de salaires sont inférieurs à 6000 € nets mensuels. Dans une ville où le coût de la vie est nettement inférieur à celui de Paris, sans impôt
- puisque nos braves fonctionnaires ne sont que très marginalement imposés - cela offre un certain recul en effet. Et tout en haut de la grille, n'importe quel directeur général dépasse ainsi
certainement en pouvoir d'achat le salaire de notre pauvre M. Sarkozy (certes, seul M. Sarkozy bénéficie de Carla et d'un Airbus de fonction. Ce sera sans doute pour plus
tard).
Ce détachement matériel permettra donc à nos valeureux fonctionnaires européens, nul n'en doute, de viser sans faillir lorsqu'il faudra trancher dans
les avantages sociaux des boeufs restés nationaux. Et cela ne les empêchera pas d'en demander toujours plus pour eux-mêmes, comme Lady Ashton, chef de notre diplomatie, réclamant déjà 80 postes
supplémentaires pour son service extérieur.
Votre journal habituel ne vous a pas parlé de cette infâmie ainsi mise en place ? Non. Le viol de la démocratie n'émeut plus personne, à part quelques ruminants. Nul doute qu'à propos de ce cadrage budgétaire européen, la bonne presse
vous aura enfumé, emboîtant le pas d'un Commissaire européen : "Il s'agit d'une amélioration majeure de notre architecture de gouvernance européenne", s'est félicité le commissaire
européen aux Affaires économiques, Olli Rehn."
Il faudra, pour le lecteur honnête et désireux de conserver un nom exact aux choses, s'habituer à traduire "gouvernance européenne" par "dictature
bureaucratique". Jusqu'au jour où des "tea parties" nationales viendront
rappeler aux gouvernants qui auront poussé le bouchon un peu loin, d'où procèdent, en réalité, les pouvoirs publics. Du public.
Cours de droit européen à l'attention de Pierre Lellouche
Mécontent des critiques européennes à l'encontre de la France sur le dossier des Roms, le secrétaire d'État aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, a
jugé bon de bomber le torse. Quitte à piétiner le droit européen. Il va quand même falloir que Pierre Lellouche se mette à lire les différents articles des Traités auxquels il a dit "oui" et
comprenne ce que «transfert» de compétences signifie. Une tribune de Jean-Sébastien Lefebvre pour Slate.
«On est en train de dresser le procès européen de la France pour la façon dont une circulaire est rédigée», a lancé Pierre Lellouche à destination de ses homologues des 27 en marge d'une réunion à Bruxelles, le
lundi 13 septembre. S'il est vrai qu'en ce moment, la France en prend pour son grade entre les critiques du Parlement européen, celles de la Commission et des différents États
membres, cela n'est pas sans raison. Il existe en effet le droit européen, ce que le secrétaire d'État semble ignorer si l'on s'en réfère à ses déclarations. Petite mise au point. Point par
point.
«Le gardien des traités, c'est le peuple français»
N'importe quel étudiant en Etudes européennes vous dira que Pierre Lellouche n'a pas lu l'article 17 du Traité de l'Union européenne:
«La Commission promeut l'intérêt général de l'Union et prend les initiatives appropriées à cettefin. Elle veille à l'application des
traités ainsi que des mesures adoptées par les institutions en vertu de ceux-ci. Elle surveille l'application du droit de l'Union sous le contrôle de la Cour de justice de l'Union
européenne.»
Aucune mention du peuple français. Non pas que la Commission n'a que faire de l'opinion des citoyens de la République, mais cela n'est
pas son rôle. Elle est l'héritière idéologique de la Haute Autorité de la Communauté européenne du Charbon et de l'Acier, créée en 1950. Son travail doit être marqué par l'indépendance, se plaçant au-dessus des intérêts nationaux dans un objectif clair: garantir le bon fonctionnement de
l'ensemble.
«La Commission exerce ses responsabilités en pleine indépendance.»
Soyons clair: le peuple français n'est gardien de rien du tout, n'étant pas forcément très objectif sur l'interprétation des lois. Il se
contente de ratifier les traités, d'élire ses représentants au Parlement européen, ainsi que d'envoyer son chef d'État au Conseil européen.
«La France est un grand pays souverain»
Il n'est pas question ici de remettre en cause la taille du pays, même si, aux yeux du droit, la taille a peu d'importance. Quant au terme
«souverain», s'il est indéniable que la France reste compétente dans de nombreux domaines, il va quand même falloir que Pierre Lellouche se mette à lire les différents articles des Traités
(l’ensemble des traités est consultable ici) et comprenne ce que «transfert» de compétences signifie. Au hasard: article 4 du Traité
sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) qui attribue une compétence partagée entre l'Union européenne les États membres concernant le domaine de «l'espace de liberté, de
sécurité et de justice», ce qui correspond justement au débat autour des expulsions des Roms. Remarque: il existe même des compétences exclusives de l'UE comme la pêche ou l'union douanière (voir article 3 du TFUE) Donc pas tant souveraine que ça la France. Grande ou
pas.
«Nous appliquons notre loi»
Bien sûr. Mais dans les limites du droit... européen et ce, depuis 1965 et l'arrêt Costa de la Cour de Justice des Communautés
européennes. Autrement dit: le droit communautaire prime sur le droit national. Ce dernier se doit donc d'être en accord avec les décisions prises à Bruxelles et les Traités en vigueur.
Cela explique pourquoi la France avait dû modifier sa Constitution juste avant le référendum de 2005 (en vertu de l'arrêt Simmenthal de 1978). En plus d'avoir un droit national «euro-compatible», la France se doit d'appliquer l'ensemble des législations européennes en transposant les
directives européennes. La loi française, c'est donc un peu la loi européenne aussi.
«Je ne suis pas d'accord avec son interprétation»
Cette phrase fait référence au Traité dont le peuple français serait le gardien. Sauf qu'encore une fois, il s'attribue une tâche qui n'est pas
la sienne. Toujours selon les textes, ce travail d'interprétation est confié à la Cour de Justice de l'Union européenne. Article 19 du Traité sur l’Union européenne:
«Elle assure le respect du droit dans l'interprétation et l'application des traités.»
Si le secrétaire d'État continue à douter quant à la mise en pratique de la liberté de circulation (conditionnée à quelques limitations
selon un protocole de 2004), il peut toujours faire appel aux juges de la CJUE et leur demander leur avis. D'ailleurs, il est fort probable que la Commission européenne fasse de
même.
«A la Commission, on ne peut pas dire que l'on croulait sous les initiatives»
Attaque classique mais non correcte. La Commission européenne et l'UE en général sont les institutions références dans la recherche de solutions
pour l'intégration des Roms. Interrogée par Euractiv.fr, la Commission a d'ailleurs démenti
les accusations de secrétaire d'État français.
«La Commission a fait beaucoup pour les Roms, et nous continuons à jouer notre rôle, qui est de rappeler aux États membres que leur compétence
dans cette matière est de fournir des actions concrètes pour intégrer les Roms.»
Parmi les fonds européens, 17,5 milliards d’euros sont actuellement dédiés à cette question.
«Nous avons organisé un sommet sur les Roms début avril. A l'époque, moins de cinq ministres avaient répondu à
l'appel.»
Parmi ceux présents, Pierre Lellouche qui avait déclaré à cette occasion que:
«La France considère inacceptable les
discriminations envers les populations roms(…) L'action du gouvernement français en faveur des citoyens européens roms repose sur le principe clair de non
discrimination: les Roms doivent être traités avec le même respect que les autres citoyens de l'Union européenne. Une conduite inverse irait contre nos valeurs et nos principes
constitutionnels.» (ndla: traduction depuis l'espagnol).
Il est aussi judicieux de rappeler que lors de sa Présidence en 2008, la France n'a pas jugé bon d'inscrire ce dossier parmi ses
priorités. Comme quoi, cela ne devait pas être si urgent.
Guy Verhofstadt devrait «se calmer». «Il n'a pas raison sur les Roms et il devrait s'occuper de la Belgique»
Balayer d’un revers de la main les critiques de Guy Verhofstadt au nom de sa nationalité est quelque peu
déplacé dans un contexte européen. Surtout que l'ancien Premier ministre belge n'exerce plus aucun mandat national dans son pays. Par contre, il a été élu député européen en juin
2009. De plus, en tant que président du groupe politique des Libéraux (Alde, le troisième le plus important au Parlement en nombre d'élus), il représente
également six eurodéputés français. Prendre position sur un dossier comme celui-ci
correspond donc tout à fait à son champ d'action. Belge ou pas.
Venant de passer quelques deux mois en Espagne, avant de me rendre dans les prochaines semaines en Belgique, je voulais vous faire part à chaud de mes
impressions. Il est toujours enrichissant d’avoir une vision externe d’ événements qui se passent dans son propre pays comme celle interne sur les événements de son pays d’accueil.
Mon propos n’est qu’une suite de réflexions qui se sont forgées, jour après jour, sur les évènements plutôt négatifs hélas et tels que je les ai vécus et ressentis en
Espagne.
L’Espagne est une Monarchie Parlementaire, c’est donc une démocratie. A ce sujet, il m’est souvenu qu’un de nos anciens Présidents de la République,
partisan acharné de la communauté européenne, avait titré l’un de ses ouvrages de « Démocratie Française » pour ne pas avoir à valoriser la République Française, ses principes d’équité
sociale et ses éléments fondateurs.
A cette époque, la nuance ne m’avait pas parue d’ importance capitale et pourtant elle l’était surtout venant de celui qui, de par sa fonction, était
en principe le garant de nos institutions. Déjà l’héritage des valeurs revendiquées par la République Sociale était en phase de délaissement et de renonciation comme l’on dit dans le Notariat.
C’était l’époque de la « Bof génération » qui bien manipulée par les médias n’avait d’autre ambition que de jouir sans entraves du fruit des conquêtes sociales acquises de haute lutte
par ses prédécesseurs tout en ne s’impliquant pas réellement dans la vie sociale et politique de son pays.
C’est sur cette indifférence organisée qu’à été façonnée la voie royale du mondialisme ouverte dès le début des années 1970 sous couvert du terme
ambigu de libéralisme, liberté politique pour les uns de tendance libertaire, liberté économique et sans entrave pour les autres nommés « libertariens ».Deux conceptions
politiques qui n’ayant rien à voir l’une avec l’autre, mais dont l’ambigüité du terme même de « libéral » a suffit à berner nombre de nos concitoyens.
Sur cette ambigüité cette génération n’a pas su percevoir une constante de l’évolution de la politique et du progrès social et qui s’appelle la
vigilance. Cette constance s’est trouvée amenuisée par ceux qui pensaient que tout était définitivement gagné alors qu’au contraire la permanence du progrès impose en permanence un
effort d’analyse politique qui se traduit inévitablement par des luttes sur le plan politique, social et même moral et par la défense d’un élément essentiel de protection du citoyen et du
vivre ensemble qui se nomme l’Etat.
C’est sous le couvert de la construction européenne, présentée comme l’horizon indépassable de lendemains chantants pour tous, que l’on a commencé à
s’attaquer à l’état protecteur que les libéraux économiques ont qualifié d’Etat providence ainsi qu’à l’ensemble des droits sociaux.
Dès que l’on baisse la garde, ou qu’on se laisse endormir par des pseudos vérités qui paraissent d’évidence, généralement en y ajoutant une dose de
culpabilisation des plus modestes pour les présenter à la dictature de l’opinion comme des nantis ou des naïfs, on perd de vue cette tradition historique qui est que tout progrès social
doit toujours être défendu sous peine de recul.
Notre bof génération post soixante huitarde n’a pas pris conscience de cette situation, trop occupée à jouir d’un présent gagné par d’autres et sans prendre
conscience, en bon élève qu’elle était d’une nouvelle manière d’apprendre l’histoire, qu’elle participait à la déconstruction dans les esprits comme dans les faits du lien fondamental qui existe
entre les causes, les événements, et les conséquence de ceux ci au regard des réalités historiques et par suite à une manipulation sans précédent des esprits se traduisant par
l’acceptation d’un recul social généralisé.
De l’instruction publique, laïque et obligatoire, on est passé à l’éducation nationale, afin non plus d’instruire de futurs citoyens éclairés mais
« d’éduquer » nos enfants pour en faire d’excellents administrateurs ou serviteurs du nouveau système qui se mettait en place. Ce système mondialiste s’est doté de son cheval de
Troie à travers la construction européenne essentiellement de type libéral économique, puisqu’elle n’est aucunement démocratique sur le plan politique, et ne constitue de fait qu’un appendice
du monde anglo-saxon et plus encore du monde américain. Les américains ont ainsi disposé de deux fers au feu pour imposer leur modèle, la Grande Bretagne sans l’euro, l’Allemagne avec
l’euro, pour le cas ou il faudrait jouer du curseur dans l’un ou l’autre sens.
Accentuant l’interdépendance internationale liée à la globalisation des échanges économiques, l’abaissement des frontières , le déploiement de la
concurrence, il en a résulté un affaiblissement des Etats assignés désormais à leurs seules fonctions régaliennes ainsi qu’à un renforcement des grands groupes transnationaux se jouant des lois
sociales tout en faisant jouer de la concurrence entre ces derniers. Ils ont appelé cela la concurrence libre et non faussée et dans leur cynisme mercantile ont déclaré que les lois
sociales restaient de la compétence exclusive de chacun des Etats sachant très bien par là que le nivellement ne pouvait s’opérer que par le bas.
Il reste donc peu de chose de l’intervention étatique dans ce type d’économie ouverte et les prédateurs ont tout loisir d’imposer aux Etats, ou de ce qu’il
en reste, comme à leurs dirigeants complices ou non la conduite d’une politique économique et par voie de conséquence sociale.
Quant à la politique monétaire, il y a bien longtemps que nos gouvernements ont abdiqué leur seuil d’intervention en confiant aux banques privées le soin de
devenir prêteur de l’Etat en se substituant à la banque de France (loi du 3 janvier 1973) et ce au détriment des finances de l’Etat lui-même et de ses contribuables, car les banques privées
prélèvent leur dime sur chacune des opérations de prêt, comme au niveau européen, en confiant à une banque centrale, qui n’a de compte à rendre à personne, le soin de gérer une monnaie unique
avec interdiction statutaire de prêter en direct aux Etats membres, les banques privées étant là pour cela avec pour conséquence l’aggravation des déficits des Etats membres. Avec un tel système,
pour s’attaquer aux déficits une seule solution, réduire ou annihiler les avantages sociaux.
Le Parti socialiste français, qui comme ses homologues européens (voir le Manifesto), a adopté l’économie de marché a de facto renoncé à ses capacités
d’intervention au nom de la liberté du commerce à l’échelle internationale. Il a d’ailleurs parfaitement intégré le système en plaçant deux ses membres, DSK et Pascal Lamy, a des postes
importants de ces institutions dont la charge est d’organiser le capitalisme mondial.
Il ment donc quant il affirme sans vergogne que la réforme des retraites présentée par Sarkozy/Fillon est parfaitement injuste, qu’il fait
défiler dans la rue ses affidés, sans réaliser d’autres propositions que celle de dire il faut faire autrement tout en précisant qu’une réforme est tout de même nécessaire mais sans dire laquelle
et comment.
Par ailleurs, fruit de la lutte contre les pouvoirs de l’Etat, dans un pays comme le nôtre, la lutte contre la citoyenneté à la Française a été l’une des
préoccupations majeures des libéraux, qu’ils soient capitalistes ou membres du PS au pouvoirs. Un des moyens a consisté, sous couvert de défense des droits de l’homme, au renforcement
des communautarismes régionaux, sociaux, religieux. N’a-t-on pas vu des hommes politiques défiler à la Gay pride, se rendre au Bourget, etc et s’étonner quelques années plus tard de la présence
de femmes voilées sur notre sol.
Par ailleurs, le renforcement des communautarismes, (jeunes contre anciens, français de souche contre français d’adoption, religion contre religion ou
contre agnostique et athée, région contre région, privé contre public, etc..) n’ont t’ils d’autres objectifs, en dehors du diviser pou mieux régner, que d’enfermer les individus dans une sorte de
minorité d’appartenance ? Chacun sait que c’est en sortant de son cercle d’origine qu’on accède à une majorité citoyenne de même qu’un enfant doit sortir de son cercle familial pour accéder
à sa véritable majorité afin de vivre de manière autonome la vie qu’il se choisit. En enfermant les individus dans des communautés d’appartenances ne cherche t’on pas à les infantiliser
civiquement ?
La démocratie et la République ne se confondent pas. Dans l’Europe en construction il y a des monarchies avec des sujets et, la république avec des
citoyens, ce qui n’est ni la même chose ni de nature identique. Le choix du titre de son ouvrage par cet ancien Président de la République n’était donc pas si anodin que cela. La
conception française de République laïque gênait et gêne les adeptes de la construction européenne, il fallait donc la réduire à une simple démocratie et de préférence non laïque.
Cette déconstruction est en cours, au besoin avec le développement des communautarismes qu’ils soient ethniques (division de la Tchécoslovaquie, dépeçage de l’ex-Yougoslavie, affaire de la
Belgique), régionaliste développement des régions et Daniel Cohn Bendit n’a-t-il pas proposé dans le cadre européen la création d’une région unique Basque (France-Espagne) en attendant le
développement de cette même proposition pour d’autres régions , et enfin, le pire de tous, par le développement du communautarisme religieux.
Comment expliquer dés lors, si ce n’est qu’avec la volonté de réduire nos préceptes de république laïque, que nos représentants Ministériels
participent aux différentes manifestations organisées par les instances religieuses, tels le diner du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France ou bien encore aux Journées du
Bourget organisées par l’UOIF ?
Notre actuel Président qu’on n’ose à peine qualifier de République a fait pire en tenant les discours de Latran ou de Ryad et en allant faire pénitence au
Vatican et en se prosternant il y a quelques jours encore devant le représentant ringard, conservateur et passéiste d’une religion que même certains de ses adeptes disputent et qui ne
concerne de toute manière aucunement les préceptes républicains et les fonctions d’un Président d’une République laïque comme la nôtre se devrait de défendre.
Si la démocratie implique la souveraineté du peuple (Montesquieu) et non d’une partie du peuple (l’aristocratie), la République y ajoute le sens de la
Res-publica, la chose publique, c'est-à-dire celle de l’intérêt général qui doit toujours l’emporter sur l’intérêt particulier. Nos anciens du Conseil National de la Résistance
l’avait parfaitement compris leurs adversaires également.
L’Espagne est donc une démocratie et par ailleurs un pays à structures communautaire et régionale, et certaines régions en demandent toujours plus dans cet
enfermement puisque chaque région tente de tirer à elle la couverture des avantages économiques en regardant la région voisine comme une rivale potentielle. Nous sommes donc loin en
théorie de notre République Une et Indivisible même si en pratique les socialistes français majoritaires dans la plupart de nos régions ont été incapables d’éviter la mise en
concurrence économique de la région dont ils avaient la charge se traduisant ainsi par des délocalisations interrégionales dans notre propre pays.
L’Espagne est à la veille de consultations importantes, locales, Régionales et Nationales. J’ai été étonné par la similitude formelle adoptée par le PSOE
(Parti socialiste ouvrier espagnol) pour la désignation de ses candidats aux élections avec la méthode utilisée par le PS Français. J’en ai conclu qu’il ne pouvait s’agir d’une coïncidence
mais bel et bien d’une volonté délibérée d’adopter et au besoin d’imposer cette méthode déjà utilisée aux USA.
C’est ainsi que j’ai constaté que le PSOE procédait régionalement à des primaires, comme si il y avait eu concertation du parti socialiste espagnol avec les
autres PS de l’Europe et tout particulièrement le PS Français concernant la mise en application de cette procédure. J’ajoute que le Parti populaire (droite) en a fait de même.
J’ai constaté que, à l’occasion de ces primaires, pendant que l’on parlait dans les télévisions espagnoles des qualités de tel ou tel candidat
on ne parlait pas du fond des problèmes posés à un pays qui possède près de 20% de chômeurs.
J’en suis arrivé à me conforter que l’idée de ces primaires ne constituait qu’un moyen technique destiné à occulter les problèmes de fond et à
faire admettre aux électeurs une pensée préétablie, fruit de l’économie de marché mondialisée, figée dans un consensus mou sans véritable droite et sans véritable gauche, imposée de facto
par un ordre économique mondial réservant à une sphère politique complice des sujets insignifiants et devant l’âpreté des problèmes d’une marginalité consternante et de
circonstance.
Le formalisme de ces élections n’est apparu finalement comme un masque destiner à occulter les véritables problèmes de fond régionaux, nationaux et
internationaux ainsi que le fonctionnement réel de notre monde en présentant la crise comme une donnée indépassable tout en donnant l’illusion d’un fonctionnement démocratique des institutions
mais dont les citoyens sont finalement exclus.
Le choix des termes employés en Espagne comme en France, du style « Les réformes nécessaires », « la modernisation indispensable de notre
économie et des retraites » etc.., sont destinés à nous inculquer l’idée qu’il n’y a pas d’autres choix possible et ne sont en réalité que des trompes l’œil en vue de la mise en œuvre d’une
régression sociale généralisée. Bref, la mise en œuvre par les politiques eux mêmes du suicide du politique sans aucun relativisme, puisque sans véritable débat, et soumis à l’insu de leur plein
grès au diktat uniforme de l’économique au service des puissants.
Pour conforter mes impressions premières et concernant les problèmes de fond, J’ai été étonné par la similitude des politiques nationales engagées par le
PSOE en Espagne avec celle de Sarkozy/Fillon en France et que nous dénonçons chez nous régulièrement.
Je résume :
Blocage des salaires et des pensions, diminution des salaires pour les fonctionnaires,
Réforme des pensions, passage de 10 à 15 ans pour le calcul de leur montant, et de 65 à 67 ans pour l’âge du départ en retraite, blocage des pensions.
Limitation du droit de grève et mise en place d’un service minimum dans les transports
Fermeture des mines des Asturies,
Fermeture de chantiers navals en Andalousie
Augmentation de près de 5% de l’Electricité au 1er Octobre,
Augmentation du gaz
Réduction des dépenses des soins
Etc…
Comme si la politique menée par les socialistes de Zapatéro ne constituait que l’autre face de Janus de celle quasi identique menée chez nous par
Sarkozy et son Gouvernement. Ces gouvernements l’un de droite, l’autre de gauche, sont donc aux ordres du nouvel ordre mondial et appliquent à la lettre une politique non décidée et choisie par
le peuple.
Le peuple espagnol ne s’y trompe pas et le président du gouvernement espagnol a été conspué lors des cérémonies de la fête nationale le 10 Octobre. Le
Gouvernement et certains médias ont indiqué qu’il s’agissait d’éléments d’extrême droite…peut être, il n’empêche que le mécontentement est grand et comme en France s’est traduit par une grève
nationale le 29/09/2010.
Le 11 Octobre, lendemain de la fête nationale, Zapatero a été plus loin en demandant à Rajoy, le leader du Parti Popular (de droite), son aide pour
faire passer sa réforme des retraites. Le 12, il proposait au même Rajoy un protocole pour la cérémonie de la Fête Nationale destiné à éviter toute manifestation d’hostilité. Lequel Rajoy qui
n’en demandait pas tant a dit qu’il n’était pas pour la limitation de la liberté d’expression…On croit rêver.
Le 16 Octobre des militaires, en civil, manifestaient et protestaient contre la précarisation de leur carrière, à un policier en tenue, qui lui
était de service et ne manifestait pas, j’ai joué les faux naïfs en lui demandant ce qui se passait. Il m’a répondu, en me citant son cas personnel, que rien que pour lui son salaire allait
diminuer de 200 euros mensuels.
Si devant ces constatations, il ne s’agit pas là d’une alliance plus que circonstance mais bel et bien d’une collaboration destinée à mettre en place
une politique antisociale et généralisée, alors qu’est ce que c’est ?
Face à l’ensemble et la concordance de ces événements il faut bien se poser les questions de fond.
Les primaires utilisées par les PS ne sont t’elles là que pour mieux annihiler toutes propositions des autres forces de la Gauche non Européiste,
non adepte du sacro saint Marché, afin de les empêcher de contester le modèle dominant dont se satisfont les partis socialistes dits de Gouvernement ?
Les PS (gestionnaires) ne sont ils qu’une pale copie d’une alternance interchangeable de partis de droite, tous dits de gouvernement, mais qui
par essence ou par choix de modèle de société sont en fait les uns comme les autres très conservateurs.
Le parti socialiste n’a-t-il pas adopté comme son nouveau dogme l’économie de marché, dont on sait qu’elle satisfait les libéraux économiques et les
conservateurs, en ne profitant qu’aux nantis et privilégiés et ce au détriment des plus faibles et des plus humbles, comment ose t’il encore dans ces conditions se présenter comme
socialiste ?
Par suite, les partis socialistes n’en sont ils réduits quant au fond à n’être que les adeptes de la même politique voulue par la droite et donc les
complices d’un système qu’ils dénoncent dans les paroles mais qu’ils accompagnent en fait dans les actes et ce par la mise en place de politiques de régressions économique et sociale et ce d’une
manière aussi efficace, et peut être même plus en profitant de l’ambigüité liée à leur image de marque historique, que ne le feraient les partis conservateurs eux mêmes? (Espagne, Grèce,
Portugal..)
Ayant été présent lors de la Grève (huelga) Générale du 29/09/2010 contre la politique antisociale du Gouvernement de Zapatero, je me suis amusé à
collationner les grandes grèves nationales en Espagne au cours de ces 25 dernières années. A l’exception d’une seule, toutes ont été faites contre des gouvernements socialistes proposant avec
constance des politiques sociales régressives, telles les grèves des:
20 Juin 1985, Gouvernement Socialiste,
14 décembre 1988, Gouvernement Socialiste,
28 mai 1992, Gouvernement Socialiste
27 février 1994, Gouvernement Socialiste,
10 Juin 2002 Gouvernement Parti Populaire (Aznar),
29 Septembre 2010, Gouvernement Socialiste.
Bien évidemment et comme en France le ferait un Ministre de droite, le Ministre du Travail Espagnol a contesté le soir de la grève du 29 Septembre, et
devant l’ensemble des diverses chaines des télévisions du pays, les chiffres de participation des manifestants en tentant de minimiser leur importance…On se serait cru à Paris avec Luc Chatel,
sauf que là on était à Madrid avec un Ministre Socialiste.
Si l’UMP (France) d’un côté, et le PSOE (Espagne) de l’autre, malgré les arguments opposés de leurs leaders pendant les campagnes électorales finissent, une
fois élus, par pratiquer grosso modo la même politique que celle de leur adversaire, on peut se poser légitimement la question de la validité de la supposée démocratie européenne
.
A quoi servent dans ces conditions les élections et que représente encore aujourd’hui la politique d’Etats souverains au sein de l’Union
Européenne ?
Les responsables nationaux des formations politiques ne sont ils devenus que les simples instrumentaires d’une même politique décidée par une
aristocratie de l’argent, non élue, et qui a pour seul objectif de placer des intérêts particuliers comme prioritaires au lieu et place de l’intérêt général de la majorité des
citoyens des Etats membres. D’ailleurs, dans une république comme la notre comment est-ce concevable que des parlementaires (intérêt général) s’inscrivent dans le même temps en qualité d’avocats
d’affaires (intérêt particulier). Ne devrait t’il pas y avoir une loi pour interdire ce genre de pratique au moins pendant la durée du mandat de parlementaire ?
Les membres de la commission de Bruxelles ne sont ils pas l’ exemple concret de cette oligarchie qui détient par confusion des pouvoirs exécutifs et
législatifs, en contradiction totale avec l’idée même de séparation des pouvoirs (Montesquieu), et propre à toute démocratie digne de ce nom sans même parler d’institution républicaine qui a en
sus, je viens de le rappeler, pour objet principal « la « Res publica » c’est à dire l’intérêt général et non quelques intérêts particuliers avec pour conséquence
qu’aujourd’hui notre République Française, n’existe plus de facto que sur le papier dans cette construction européenne.
Le parlement européen lui-même, parlement au rabais sans véritable pouvoir législatif et des institutions comme la banque centrale européenne, qui n’a de
compte à rendre à personne, sans aucun contre pouvoir, ou bien encore la Cour de Justice européenne qui s’arroge le droit de rendre des arrêts qui s’imposent aux parlements nationaux
impliquant un véritable retour au Gouvernement des Juges ce contre quoi s’étaient révoltés, en sus des injustices, nos anciens de 1789, ne sont t’ils pas la marque d’une régression civique
organisée et généralisée.
Le 18 Janvier 1999 la France a, à Versailles, abandonné une grande partie de sa souveraineté en procédant à la modification de sa constitution pour ratifier
le traité d’Amsterdam. La constitution était pourtant fort claire.. « La souveraineté appartient au peuple », nulle part il n’était indiqué qu’elle appartenait aux
représentants du peuple. Aux représentants du peuple on leur avait donné par délégation le droit de procéder au législatif, au besoin même de modifier la constitution, mais pas au point
d’attenter à la souveraineté du peuple Français qui demeure et demeurait de sa compétence exclusive.
Aujourd’hui ce n’est plus le cas puisque depuis les parlementaires, qui ont confondu pouvoir et souveraineté, ont réitéré cette façon de procéder par la
ratification du traité du Lisbonne alors que pour une fois consultés les Français s’étaient prononcés par référendum pour le « non » au traité constitutionnel.
Le hasard une fois encore, mais est ce un hasard, a fait qu’ UMP et PS se sont retrouvés en grande majorité d’accord pour cet acte de forfaiture de
modification de la constitution pour mieux adopter le traité de Lisbonne que le peuple dans ses grandes lignes avait rejeté.
Les tartuffes du PS qui se sont convertis aux lois du marché tout en continuant de se revendiquer de la classe ouvrière ne sont en réalité que des libéraux
économiques de la pire des espèces, ils avancent masqués, afin de mieux servir des intérêts qui ne sont pas ceux du peuple. Non seulement ils ont abandonné notre souveraineté mais plus grave ils
ont attenté à la République elle-même et à l’esprit républicain en substituant à l’idée d’émancipation celle de soumission à un ordre qu’ils prétendent inéluctable avec ces phrases terrifiantes
d’un Président de la République « Contre le chômage on tout essayé » ou celle d’un premier ministre « je ne peux rien ».
A cause d’eux, les peuples nationaux ne disposent plus de leur propre souveraineté, si ce n’est qu’au niveau formel ce qui est le cas de la France
d’aujourd’hui. Alors posons nous les bonnes questions qui tire les ficelles et dans quel but, où sont les vrais pouvoirs, si formellement ils ne sont plus que les instruments d’une
régression sociale généralisée quel jeu joue le PS dans toute cette affaire ?
Enfin, en Espagne comme en France, on parle d’inscrire dans la constitution le fait de ne pas dépasser tel pourcentage en matière de déficit public.
Si tel était le cas, et sans nier la nécessité de lutte contre les déficits non productifs, on peut dire que le débat politique en Europe serait mort…Il ne resterait qu’un vague débat économique
au sein d’un plan comptable préétablit et pour lequel il n’y aurait plus besoin de personnel politique, si ce n’est que pour prétendre au prébende d’ un régime spécial de retraites fort
avantageux qu’il s’est bien gardé d’aligner sur le régime général qu’il impose aux autres. Quelques experts comptables et commissaires aux comptes suffiraient alors afin de mettre en forme et en
œuvre le budget souhaité par Bruxelles. C’est ainsi que ce constitue l’Europe en Espagne comme en France.
Bref, nous voilà revenus à un système que Montesquieu qualifiait de tyrannie. Quel recul pour nous Français sans que le PS ne trouve rien à y redire et pire
s’en fait le complice.
Joseph Goebbels qui a été le premier a déclarer que les nations étaient dépassées car trop petites et que l’Europe Germanique constituait la seule
perspective sera satisfait post mortem. Les libéraux ont besoin d’espace pour faire leurs profits et, en Espagne comme en France et ailleurs, des journalistes qui communiquent plus qu’ils
n’informent, comme l’émission UMPS journalière « C dans l’air » ont préparé leur grille de lecture afin de nous faire avaler qu’il est normal dans ce monde en crise que ce soient les
salariés qui en paient la note.
Jacky Eouzan
Chargé des Relations extérieures de République et Socialisme
Le casse-tête de la Suisse face à l’Union européenne
Union européenne | La Confédération veut réinventer la voie bilatérale, aujourd’hui
embourbée, et préserver la législation nationale. La stratégie se fonde sur cinq principes auxquels le Conseil fédéral n’entend pas déroger. A Berne, les réactions des partis sont très
contrastées. A Bruxelles, c’est le silence radio.
L’impasse. Le constat est implacable. Les relations entre la Suisse et l’Union européenne doivent être repensées, pas révolutionnées. Mais il n’est pas
question d’adhésion «pour laquelle il n’existe pas de majorité au Conseil fédéral», a souligné Micheline Calmy-Rey. La ministre des Affaires étrangères est venue délivrer ce message, hier à
Berne, avec la présidente de la Confédération, Doris Leuthard. Le Conseil fédéral s’est réuni hier après-midi en séance spéciale et a examiné toutes les variantes possibles.
«La seule voie possible»
«Aujourd’hui, le principal enjeu de la politique européenne consiste à maintenir les conditions de notre prospérité, tout en réservant notre liberté
d’action et de décision aussi grande que possible», a synthétisée Micheline Calmy-Rey. Pour le coup, le gouvernement a décidé de poursuivre dans la voie bilatérale – «la seule possible» – et
constitué un groupe de travail interdépartemental chargé d’analyser tous les scénarios «sans en exclure aucun», a souligné pour sa part Doris Leuthard. Les conclusions de ce groupe sont attendues
avant la fin de l’année.
«Le statu quo n’est pas réaliste!»
Le gouvernement a par ailleurs approuvé deux mandats de négociations avec l’Union européenne: sur le contrôle des produits chimiques (REACH) et sur la
coopération entre les autorités de surveillance de la concurrence. Illustration de la mécanique actuelle – «Le statu quo n’est pas réaliste!» a appuyé Micheline Calmy-Rey – où malgré les
anicroches, le courant habituel des adaptations se poursuit.
Mais les blocages aussi guettent. Et Doris Leuthard de rappeler le dossier agricole où l’UE exige de la Suisse qu’elle reprenne un droit des consommateurs
différent qui mettrait à mal notre souveraineté. C’est bien là le cœur de la problématique. Les 120 accords actuels qui couvrent des champs aussi différents que la libre circulation des personnes
ou l’harmonisation des données statistiques – sont réadaptés au fur et à mesure que le droit européen évolue.
Et des négociations sont en cours sur des objets importants tels que l’approvisionnement électrique. «Dans les faits, nous observons parfois une réduction
de notre champ de souveraineté réel», n’a pas manqué de souligner Micheline Calmy-Rey.
«Un bilatéralisme nouvelle formule»
Trouver une solution globale qui règle ces accrocs institutionnels et juridiques en satisfaisant la Suisse et l’UE constitue donc la très difficile équation
que la Suisse veut et doit résoudre. Tout comme l’UE d’ailleurs, dont le président de la commission européenne José Manuel Barroso a estimé acceptable la piste d’un bilatéralisme nouvelle
formule. Les deux conseillères fédérales n’ont pas voulu parler d’accord cadre ni voulu privilégier une piste plus qu’une autre. Elles s’en tiennent, pour l’instant, aux points cardinaux de la
politique de négociation.
Participer à la prise de décision avec l’UE et se réserver le droit de ne pas appliquer la décision: une gageure pour le Conseil fédéral? Les deux
conseillères fédérales citent en chœur l’accord Schengen/Dublin. Un domaine essentiel pour la sécurité et la circulation des personnes, où, selon elles, désormais la Suisse participe au plus haut
niveau au processus de décision.
Rappelez vous, la concurrence libre et non faussée devait faire baisser les prix, foutaise des partisans de l'Europe libérale, une fois encore ce sont les usagers qui vont faire les frais de la
fausse concurrence voulue par les libéraux de l'UMPS, et ce sont les actionnaires qui vont se goinfrer sur le dos des investissements financés par l'ensemble de nos concitoyens...Un vol
manifeste...
Electricté : 2,7 millions de foyers pénalisés par EDF
Matthieu Chaumet - Marianne |
Depuis le début du mois d’août, une nouvelle augmentation des tarifs de l’électricité était annoncée comme imminente. Elle entrera en vigueur le 15 août. Après une hausse de 1,9 % en 2009, les
particuliers paieront 3 % en plus cette année. Derrière cette moyenne, se cache une variation de tarifs à géométrie variable.
(wikimedia commons)
C’est désormais officiel, la croissance est de retour. Plus 3,4 % pour les… tarifs de l’électricité. Paru au Journal officiel vendredi 13 août, cette
augmentation entrera en vigueur à compter du dimanche 15 août. Elle se répartit comme ci : plus 3 % pour les particuliers et entre 4 et 5,5 % d’augmentation pour les PME et les gros
industriels.
Pour les particuliers, soit pas moins de 27,5 millions de foyers résidentiels, les variations sont fluctuantes. Trois classes de clients émergent de
cette nouvelle grille de tarifs. Tout d’abord les chanceux, toujours minoritaires dans ce type de rééquilibrage. Ils sont un peu moins de 10 %, et bénéficieront d’une baisse des tarifs
plafonnée à 2 %. Vient ensuite la majorité des usagers, 80 %, qui paieront une augmentation comprise entre 0 et 5,7 %. La dernière tranche, celle des moins bien lotis, 10 % du total,
subiront une hausse des tarifs comprise entre 5,7 et 8 %. Derrière cette hausse se profile le bras de fer que se livrent les deux anciens associés EDF et GDF devenu GDF Suez. Car, parmi ces
2,7 millions de clients particuliers les plus touchés par la hausse des tarifs, nombreux sont les abonnées à l’électricité adeptes du chauffage au gaz. C’est la subtilité des tarifs. En
fonction des puissance souscrite lors de l’abonnement, on s’aperçoit qu’à surface et foyer équivalent, un client tout électricité et un autre chauffé au gaz, ne subissent pas des variations
de tarifs équivalentes.
Les clients qui se chauffent au gaz déjà frappés par les dernières augmentations du prix du gaz, (+14 % en tout depuis le 1er avril dernier) vont
sans doute goûter avec une certaine amertume la présente hausse des tarifs de l’électricité. De quoi avoir envie de passer au tout électricité, tant le chauffage au gaz a perdu en
attrait.
Une aubaine pour EDF. De là à croire que la compagnie d’électricité pénalisent ses clients utilisant le chauffage au gaz pour les pousser à passer au
tout électricité, il n’y a qu’un pas.
Du côté d’EDF et du gouvernement l’augmentation moyenne de 3,4% serait toute justifiée. Elle répond à un soucis d’ « équité ». Soit faire payer les
clients des tarifs correspondant davantage à leur consommation réelle. Comme autre justification, l’antienne de la compétitivité et des nouveaux investissements. Voilà ce qui pousserait EDF à
ponctionner plus d’argent au client. Pour faire passer la pilule, la communication officielle de l’Etat et d’EDF rappelle la chance infinie des Français, qui paient l’électricité la moins
cher d’Europe.
Pour EDF, le coup est réussi. Le 4 août, la bourse réagissait positivement à l’annonce de l’augmentation prochaine des tarifs de l’électricité. L’action
EDF bondissait de 5 %. Tout cela devrait permettre à EDF d’améliorer son bénéfice d’exploitation de près d’un milliard d’euros. Reste à savoir où il sera investi ou distribué.