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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 22:15
Italie/réforme des universités: échauffourées lors de manifestations

ROME - Des échauffourées ont marqué mercredi les nouvelles manifestations contre la réforme des universités proposée par le gouvernement de Silvio Berlusconi, notamment quand des étudiants ont essayé d'envahir le Sénat.

Un groupe de protestataires a réussi à franchir les barrières de sécurité entourant Palazzo Madama, siège du Sénat, mais ils ont été repoussés par les forces de l'ordre. Des manifestants ont lancé des oeufs et des fumigènes vers l'entrée de la chambre haute, aux cris de "Démissions, démissions".

Les étudiants ont aussi tenté de forcer un cordon de sécurité lors d'un sit-in devant le Chambre des députés, où se déroulait l'examen de la réforme de l'université proposée par la ministre de l'Education Mariastella Gelmini et qui doit être votée jeudi. "Non aux coupes", "Rendez-nous notre avenir", demandaient les banderoles.

Quelques manifestants ont par ailleurs souffert de contusions lors d'affrontements avec la police, lors d'un rassemblement Piazza Santi Apostoli, dans le centre de Rome.

Confronté à la crise économique, le gouvernement italien a adopté plusieurs lois en deux années de mandat dont l'effet a été de supprimer environ 9 milliards d'euros et 130.000 emplois dans l'éducation nationale sur la période quinquennale 2009-2013.

Le leader du parti démocrate (PD, principal parti d'opposition), Pier Luigi Bersani, a rendu visite aux chercheurs et étudiants qui depuis mardi occupent le toit de la faculté d'architecture de Piazza Borghese à Rome. "Le projet de loi Gelmini est un désastre, il démantèle l'université morceau par morceau", a-t-il dit.

La réforme de l'Université prévoit notamment la fusion des établissements les plus petits, l'entrée dans les conseils d'administration d'experts externes au monde académique et réduit le mandat des recteurs.

Ses détracteurs estiment qu'elle vise surtout à faire des économies, par exemple via le non renouvellement des contrats à durée déterminée de dizaines de milliers de chercheurs.

Pour la ministre Gelmini, "les étudiants qui protestent contre les réformes risquent de défendre les mandarins, les privilèges et le statu quo". "Quelques étudiants sont instrumentalisés par les hommes politiques de gauche, qui aujourd'hui ont décidé de mettre en scène une comédie sur les toits des universités", a-t-elle ajouté.

Le 17 novembre, des manifestations avaient déjà rassemblé des dizaines de milliers d'étudiants dans les grandes villes italiennes (Rome, Milan, Florence, Palerme...).

Mercredi, d'autres rassemblement se sont déroulés dans le reste du pays: à Turin (nord), Pérouse (centre) et Salerne (sud), des chercheurs ont occupé les toits de leurs universités, tandis qu'une flash-mob a réuni plusieurs étudiants autour du rectorat de l'université de Florence.

A Pise (centre), un millier d'étudiants ont bloqué cinq ponts sur l'Arno, paralysant le trafic dans le centre-ville, tandis qu'à Sienne (centre) une centaine d'étudiants ont occupé les rails de la gare. A Palerme, 16 facultés sont occupées par les étudiants.

Londres : nouvelle manifestation d'étudiant

 

 

Lors de la précédente journée d'action des étudiants, des manifestants avaient envahi le siège du Parti conservateur.

Lors de la précédente journée d'action des étudiants, des manifestants avaient envahi le siège du Parti conservateur.AFP/BEN STANSALL

Plusieurs milliers d'étudiants manifestaient mercredi à Londres et dans le reste de la Grande-Bretagne contre la hausse des droits d'inscription, après une première mobilisation le 10 novembre qui avait donné lieu à des violences. Quelques manifestants à Londres s'en sont pris à un camion de la police, dont ils ont détruit le pare-brise à coups de barres, selon des images transmises en direct par les chaînes britanniques d'information en continu.

 

Quelques manifestants à Londres s'en sont pris à un camion de la police.

Quelques manifestants à Londres s'en sont pris à un camion de la police.AP/Anthony Devlin

Des groupes d'étudiants, fortement encadrés par la police, progressaient depuis différents points de la capitale britannique vers Trafalgar Square, place centrale de Londres, et Whitehall, les bâtiments gouvernementaux. Lors de la précédente journée d'action des étudiants, les forces de l'ordre avaient été débordées par des manifestants qui avaient envahi le siège du Parti conservateur à Londres.

 

Entre 20 000 et 50 000 personnes avaient manifesté le 10 novembre.

Entre 20 000 et 50 000 personnes avaient manifesté le 10 novembre. REUTERS/PHIL NOBLE

Le gouvernement a prévu d'augmenter fortement les frais d'inscription des universités anglaises en les portant de 3 290 livres (3 867 euros) par étudiant et par an à 6 000 livres, et dans "des circonstances exceptionnelles" à 9 000 livres. Les manifestants devaient cette fois-ci viser les bureaux du Parti libéral-démocrate, allié aux conservateurs au sein du gouvernement, et avaient prévu des sit-in et des occupations d'université dans le pays.

Les libéraux-démocrates et leur leader, le vice-premier ministre Nick Clegg, sont devenus la cible de la colère des étudiants sur la hausse des droits d'inscription aux universités, pour avoir renié leur promesse de campagne électorale de combattre toute augmentation. Entre 20 000 et 50 000 personnes avaient manifesté le 10 novembre. La police avait procédé à 66 arrestations d'arrestations, dont celle d'un étudiant soupçonné d'avoir jeté un extincteur sur des policiers du haut de l'immeuble abritant le siège du Parti conservateur.

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