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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 11:19

Vu dans la Libre Belgique

 

"François Hollande, dans le comportement et l'attitude, a été le plus présidentiel des deux"

   
Pour la plupart des éditorialistes jeudi, le seul débat entre les deux candidats avant le second tour "ne devrait pas provoquer de séisme électoral", le favori des sondages François Hollande ayant de plus "marqué des points" quant à sa stature présidentielle.

 

Dans L'Est Républicain, Rémi Godeau estime que "ce rendez-vous qualifié de crucial, ne devrait pas provoquer de séisme électoral".

Philippe Waucampt (Le Républicain Lorrain) a assisté à "un beau combat qui ne modifiera pas vraiment le rapport des forces dimanche", et note que "François Hollande, dans le comportement et l'attitude, a été le plus présidentiel des deux, jouant en quelque sorte le coucou du nid sarkozien".

 

François Hollande "avait pour objet de montrer qu'il était capable d'avoir une stature présidentielle ; il a sur ce terrain marqué des points", affirme Patrick Pépin dans Nord Eclair.

 

Nicolas Demorand de Libération fait partie de ceux estimant que "la dynamique propre du débat aura permis d'éviter la juxtaposition des langues de bois, le choc des slogans creux. Et, à ce jeu-là, François Hollande a marqué bien des points".

Si le débat ne change rien, Daniel Ruiz (La Montagne) pense que "s'il est un point sur lequel les lignes ont sans doute bougé, c'est sur l'image d'un François Hollande +taille patron+".

 

"Sur la forme, cela ressemblait fort à un match nul, Hollande ayant un vrai talent dialecticien. Sur le fond, c'est une autre affaire. Au total, cela ressemblait néanmoins à un dialogue de sourds ayant peu de chances de faire bouger les lignes", observe Hubert Coudurier du Télégramme.

 

"Aucun des deux candidats ne s'est effondré et chacun est resté dans son positionnement idéologique", constate de son côté Patrice Chabanet (Journal de la Haute-Marne).

 

Francis Brochet du Progrès a vu "un débat de crise, entre deux candidats de haut niveau."

 

Dans Ouest-France, Michel Urvoy pense "ce débat aura pour principal effet d'ancrer les convaincus dans leur certitude".

 

Certains tels Jean-Claude Souléry (La Dépêche du Midi) jugent que "François Hollande l'a emporté". "En jouant la défensive - ce qui n'est pas son fort - le candidat sortant semblait déjà sorti. On verra dimanche. Mais, hier soir, il a perdu", conclut-il.

 

Seul Le Figaro sous la plume de Paul-Henri du Limbert croit encore la victoire du candidat-président : "tous les dirigeants qui, en Europe, depuis 2008, ont dû affronter un scrutin majeur se sont retrouvés dans cette position. Et tous ont perdu. Mais ils n'avaient pas face à eux François Hollande, son langage daté et sa gauche disparate."

 

François Martin du Midi Libre sait comment "les Français, sans doute confortés dans leurs convictions, trancheront à leur manière le débat".

Vu dans la tribune de Genève

Hollande garde l'avantage par sa gestuelle rassurante

Par Christine Talos. Mis à jour à 10h02

Selon le spécialiste du langage corporel Rabah Aiouaz, Nicolas Sarkozy n'a pas réussi à mettre KO son rival socialiste qui a souvent pris l'avantage sur le président sortant lors du débat télévisé de mercredi soir.

 

1/6Le débat télévisé d'entre-deux-tours de la présidentielle opposant François Hollande à Nicolas Sarkozy a rassemblé 17,79 millions de téléspectateurs mercredi soir sur les sept chaînes qui le diffusaient.

 

Pour ce spécialiste du comportement non verbal qui a décrypté la gestuelle des deux duellistes, le président sortant a asséné de nombreux coups, sans jamais faire vraiment mouche. «Même s'il s'est montré plus calme que d'habitude, son corps n'a jamais cessé de gesticuler dans tous les sens, signe qu'il cherchait la solution pour déstabiliser son adversaire, sans jamais la trouver», estime-t-il. Son regard partait aussi dans tous les sens, ce qui renforce son sentiment que le président tentait en vain de faire mouche.

François Hollande rigide

Pourtant François Hollande n'a pas fait des merveilles non plus en termes de communication non verbale, juge Rabah Aiouaz. Tout le haut de son corps est resté très droit, rigide, il a économisé ses mouvements, mais il n'a dégagé aucune émotion négative. Son visage est souvent resté de marbre.

Ce qui fait dire au comportementaliste que le candidat socialiste n'a pas pris de risques inutiles. «Il fallait qu'il reste calme, qu'il garde le contrôle, et de ce point de vue, l'exercice était réussi. Il avait une stature plus présidentiable, à l'image d'un Mitterrand ou d'un Valéry Giscard d'Estaing, qui n'étaient pas réputés non plus pour avoir la bougeotte.»

Sarkozy lui a aligné les émotions négatives à coup de lèvre retroussée (signe de colère) et de poings fermés (tension) . Trois points ont en outre frappé le synergologue dans son comportement. D'abord, le fait qu'il s'adresse très souvent aux journalistes plutôt qu'à son adversaire. Pour lui, cela signifie qu'il cherchait leur approbation, donc qu'il avait besoin d'aide pour convaincre, ce qui n'est guère positif en termes de crédibilité.

Sarkozy se rebiffe face à l'autorité de Hollande

Deuxième point marquant: Sarkozy a souvent gardé sa main gauche sous la table. Cette main étant celle qui souligne l'identité d'une personne, Rabah Aiouaz estime que président tentait de cacher des choses, de ne pas se dévoiler. Enfin, Sarkozy tirait très souvent sur sa veste. En langage corporel, ce geste veut dire qu'il n'acceptait pas de voir son autorité remise en question par son adversaire.

 

Du côté du candidat socialiste, Rabah Aiouaz l'a senti peu sûr de lui lors des questions sur l'immigration. «Comme Sarkozy auparavant, il a commencé à ce moment-là à s'adresser furtivement aux journalistes pour convaincre. » En revanche, il regardait Sarkozy droit dans les yeux sur les questions liées à la fiscalité, signe qu'il savait de quoi il parlait, estime-t-il. Sarkozy était lui sur la défensive, le corps en retrait, pour parler de l'Allemagne notamment. «Ses propos n'étaient à ce moment pas en adéquation avec sa pensée profonde. »

 

Pour Rabah Aiouaz, François Hollande, qui a souvent cillé des yeux sous les attaques du président - signe de déstabilisation - a compris que la meilleure défense était l'attaque. Du coup, à l'image d'un boxeur, il a balancé des coups - son corps se penchait en avant - avant de se remettre aussitôt sur la défensive, le corps en retrait.

En conclusion, le synergologue estime que les deux candidats, complètement à l'opposé dans leur personnalité, étaient finalement d'une complémentarité parfaite. Alors qui choisiront les Français le 6 mai? Sarkozy spontané, énergique mais instable? Ou Hollande, calme, le regard franc et droit mais très (trop?) rigide? Rabah Aiouaz estime que le socialiste conserve l'avantage. «Quand il y a crise, les gens ont tendance à s'abriter derrière la personne qui dégage le plus de solidité», conclut-il.

Réponse dimanche soir à 20 heures.

 

 

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