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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 13:21
Un ancien de Goldman Sachs à la tête de la Banque d'Angleterre
vu dans Le Monde.fr | 26.11.2012 Mis à jour le 26.11.2012 à 18h16 Par Marc Roche
 
L'actuel gouverneur de la Banque centrale du Canada, outsider incontestable de cette succession, devrait prendre la suite de Mervyn King en juin 2013.

A la surprise générale, le chancelier de l'Echiquier britannique, Georges Osborne, a annoncé lundi 26 novembre la nomination de Mark Carney, 47 ans, actuel gouverneur de la Banque centrale du Canada, au poste de gouverneur de la Banque d'Angleterre. Le nouveau patron de la Bank of England (BoE) doit succéder à l'actuel gouverneur Mervyn King en juin 2013.

Plusieurs facteurs expliquent la nomination d'un outsider qui a stupéfié la City. Tout d'abord, Mark Carney peut se prévaloir d'une triple expérience, la banque d'affaires, la politique monétaire et la réglementation, trois domaines qui correspondent au profil recherché. En effet, à partir de l'an prochain, les attributions de la "vieille dame" seront étendues à la régulation du secteur financier et à la protection du consommateur.

 

 

Par ailleurs, après la série de scandales récents qui ont éclaboussé la City, le gouvernement entendait secouer une institution repliée sur elle-même qui a montré ses failles. C'est pourquoi les candidatures de trois poids lourds, l'actuel gouverneur adjoint, Paul Tucker, le président de la Financial Services Authority, Lord Turner et le responsable de la réforme du secteur bancaire, Sir John Vickers ont été écartées. Ainsi, Tucker, le favori des bookmakers, avait été éclaboussé par le scandale du Libor, la manipulation par un groupe de banques du taux interbancaire.

 

EXEMPLE CANADIEN

 

Ensuite, l'exemple du Canada, qui a résisté à la crise financière et au ressac économique, a influencé le grand argentier britannique. L'outil réglementaire mis au point par la Banque centrale d'Ottawa et les normes prudentielles très musclées imposées aux banques expliquent en partie ce succès.

 

Enfin, la nomination d'un étranger ne pose guère problème dans cette place financière foncièrement internationale. Si un Français dirige la bourse de Londres et un Portugais la banque Lloyds Banking Group, la nomination d'un Canadien à la tête de l'institut d'émission est plutôt bien accueillie.

 

A l'évidence, le natif de Fort Smith, petite ville perdue du Nord-ouest canadien saura facilement se couler dans le moule City. L'actuel président du Financial Stability Board parle parfaitement le français. Très soucieux d'éthique, il a qualifié de mouvement anticapitaliste Occupy de "constructif".

 

D'autant qu'en tant que ressortissant d'un pays du Commonwealth dont la reine Elizabeth II est le chef de l'Etat, Carney est sujet de la reine. Il peut se targuer d'avoir fait ses études à Oxford, d'avoir une épouse anglaise, et d'avoir fait ses premières armes dans la City.

 

C'est toutefois là que réside le seul point faible du lauréat. Pendant treize ans il a travaillé chez Goldman Sachs International à Londres. Après Mario Draghi à la tête de la banque centrale européenne, la célèbre banque américaine place un autre ancien à la tête de la vénérable banque d'Angleterre. La désignation d'un ex "Goldman boy" à cette position clé ne manquera pas d'apporter des munitions aux très nombreux adeptes de la théorie de la conspiration.

Marc Roche

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