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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 09:16

Le triple quoi ?

by Patrick Le Hyaric

Depuis quelques jours on entend de la part des responsables gouvernementaux une toute nouvelle musique. Hier, le Président de la République a imposé une contre-réforme des retraites, imposé l’austérité, parce qu’il fallait, paraît-il,  que la France maintienne une notation « triple A » pour son budget.

Aujourd’hui, il explique que ce ne serait pas si grave.

Cette notation, décidée par trois agences, créatures des fonds financiers et des banques, est tout à fait arbitraire. Mais, quand un pays perd cette note, il paie plus cher les intérêts pour les emprunts qu’il contracte. Dit autrement, plus de recettes d’impôt ou de résultats de la croissance sont accaparés par le secteur bancaire.

Ainsi, la combinaison de la récession, c’est-à-dire d’une croissance négative, la perte du triple A et l’asphyxie des banques qui ont accumulé de la dette des Etats, est en train d’amener les pays et l’Union européenne au bord d’un précipice dont on ne voit pas le fond.

Il est de notre responsabilité de dire franchement que ceci menace gravement la vie quotidienne des familles. Cette effarante combinaison va jeter encore plus de personnes dans le fossé de l’exclusion sociale, du chômage et des difficultés à vivre.

Il faudrait réagir énergiquement pour briser les reins des prédateurs rapaces de la finance.

C’est tout le contraire que fait le pouvoir. Le Président de la République déclarant, ces derniers jours : « Si les agences de notation devaient nous retirer le « triple A », ce serait une difficulté de plus mais pas insurmontable ». Puis, Alain Juppé dit : « Ce ne serait pas un cataclysme ». Quand mentent-ils ?

Le 29 octobre, M. Sarkozy expliquait à la télévision : « Nous avons le triple A, c’est-à-dire que nous sommes considérés comme un pays bien géré ». Et il a demandé à nos concitoyens de se serrer la ceinture pour garder ce sésame. Le voilà pris en flagrant délit de mensonge et de  tromperie.

Nos gouvernants discrédités n’ont pas le souci de l’intérêt général. Aucun souci des classes populaires qui souffrent de plus en plus. Il y a urgence sociale ! Y répondre passe par une nouvelle répartition des richesses favorables aux travailleurs pour relancer l’économie et sortir de la crise. C’est la proposition du Front de gauche, avec Jean-Luc Mélenchon. Les salaires, les revenus paysans et ceux des petits artisans et commerçants, combinés à une nouvelle politique du crédit à très bas taux d’intérêt et à une réforme profonde de la fiscalité sont les seules voies pour s’en sortir. Il faudrait avoir le courage non plus de « rassurer » les marchés financiers, mais de les mettre au pas.

C’est le peuple qui doit, en toute circonstance, être souverain et ne pas être soumis à la dictature de la finance. En tout, qu’il s’agisse des droits sociaux, de l’efficacité économique ou de la défense de nos intérêts nationaux et de l’emploi, le pouvoir actuel c’est le « triple zéro ».

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