LES VÉRITABLES ENJEUX DE LA BATAILLE DES RETRAITES PRÉSERVER LE DROIT DE BIEN VIVRE PENDANT SA
RETRAITE
>>> Profiter tranquillement de sa retraite après une vie de labeur n’est pas un luxe. C’est un dû.
Cela ne se discute même pas, sous aucun prétexte, dans une société aussi riche que la France.
Surtout pour les travailleuses et travailleurs qui ont occupé des emplois pénibles. Il est tout à fait normal, puisque nous vivons plus longtemps, de consacrer aux retraites une part plus
importante de la richesse nationale :
5% du PIB en 1970 ; 12% en 2010 ; 20% en 2050. Et alors ?
DÉJOUER L’OPÉRATION POLITICIENNE DE SARKOZY QUI, APRÈS SA DÉFAITE ÉLECTORALE, VEUT UNE REVANCHE
SOCIALE
>>> Comme le Parti socialiste n’est pas clair sur la question des retraites, et que d’un autre côté les syndicats ne sont pas unis sur des
revendications précises et fortes, Sarkozy pense pouvoir infliger un échec au mouvement social. Cela lui permettrait de se remettre dans la course pour 2012 en divisant la
gauche.
INTERDIRE AUX BANQUIERS, ASSUREURS ET FINANCIERS DE FAIRE MAIN-BASSE SUR NOS RETRAITES POUR
SPÉCULER
>>> Les banquiers, assureurs, financiers enragent car ils ne parviennent pas à mettre la main sur toutes les cotisations retraites.
Elles représentent des centaines de milliards d’euros qui pourraient être placées sur les marchés financiers pour spéculer. Et leur rapporter beaucoup d’argent ! Pour parvenir à convaincre les
Français, comme dans les autres pays, ils racontent n’importe quels bobards et tentent de faire peur ! Ils disposent pour cela d’une armée d’ « experts » et de « journlistes
».
METTRE EN ÉCHEC LA VOLONTÉ DES CLASSES DIRIGEANTES D’ORGANISER L’INSÉCURITÉ DES RETRAITÉS APRÈS CELLE DES
SALARIÉS
>>> En 1997, le Fonds monétaire
international (FMI) a estimé qu’il fallait réduire tous les dispositifs publics qui ne génèrent pas d’épargne, afin de « forcer les gens à épargner pour leur retraite en orientant les fonds de
manière stable et permanente vers les investissements dans le secteur privé ». Il ajoutait « qu’un système de retraite en répartition peut déprimer l’épargne nationale parce qu’il crée de la
sécurité dans le corps social ».
Mais avec la crise financière, tous les fonds de pension dans le monde, qui fonctionnent avec de l’épargne, sont au bord de la faillite ! Repousser l’âge légal de départ à la retraite ne repousse
pas l’âge de fin d’activité puisque les employeurs se débarrassent des « vieux » travailleurs. Le but est de les faire partir au même âge, mais avec une pension plus faible. C’est le moyen de les
« obliger » à épargner !
IMPOSER UN NOUVEAU PARTAGE DES RICHESSES FAVORABLE À LA POPULATION
>>> Le financement des retraites ne dépend que du partage des richesses.
La richesse nationale est produite par le travail. Chaque année, il faut répartir cette richesse produite entre les deux facteurs de production que sont travail et capital. La répartition
dépendra du rapport de forces entre capital et travail (la lutte des classes !).
Ces trente dernières années, la part de la rétribution du travail a baissé de 10% (170 milliards d’euros chaque année). Il faut les récupérer pour financer, notamment, les retraites (on nous
parle de 115 milliards d’euros en 2050). La richesse dépend aussi de la productivité : en 1960, 3 millions d’agriculteurs nourrissaient 40 millions de Français ; 600 000 en nourrissent
aujourd’hui 60 millions (au prix, hélas, de la « malbouffe » !).
Il n’y a donc aucun problème pour passer de 1,8 cotisant pour 1 retraité en 2010, à 1,2 en 2050. En 1982, les dividendes versés aux actionnaires ne représentaient-ils pas 3,2% du PIB et 8,5% en
2009 ? C’est beaucoup trop, il faut les faire baisser ! Et il faut que les cotisations sociales patronales ne pénalisent pas l’emploi dans les petites entreprises.
AVANCER VERS LA SUPPRESSION DU CHÔMAGE ET DE LA PRÉCARITÉ EN DÉVELOPPANT DES PRODUCTIONS ET SERVICES PERMETTANT DE RÉPONDRE
AUX BESOINS SOCIAUX, TOUT EN ORGANISANT LA CONVERSION ÉCOLOGIQUE DE L’ÉCONOMIE
>>> Le chômage et la précarité privent de recettes les régimes de protection sociale. Il faut donc supprimer le chômage et la précarité ! C’est
possible en imposant le « droit opposable à l’emploi ». Financé par un meilleur partage des richesses, il permettra à la fois la relocalisation de l’économie, la conversion écologique du mode de
production, et la création d’emplois dans les secteurs non-marchands pour répondre aux besoins de la population. Le financement des retraites ne doit pas conduire au développement de l’économie
marchande actuelle sans tenir compte de la crise écologique. Il ne faut pas augmenter le gâteau (le PIB), il faut changer de gâteau !
Passer de productions futiles à des productions utiles, de productions nuisibles à des productions saines. Les retraités ne dépendent absolument pas du travail des « actifs ». D’abord, les 15
millions de retraités, par leur consommation, créent des millions d’emplois ! Ensuite, ils sont eux-mêmes « actifs », car ils travaillent et créent de la valeur, mais d’usage, non marchande.
Le PIB contient déjà environ 20% d’activités non-marchandes, qui sont essentiellement des salaires (des fonctionnaires, des salariés des associations…). Il faut réorienter l’économie à partir du
financement de salaires.
DÉSOBÉIR À L’UNION EUROPÉENNE ET PRENDRE DES MESURES PROTECTIONNISTES UNIVERSALISTES POUR DÉVELOPPER NOTRE SYSTÈME SOCIAL ET
LE PROMOUVOIR À L’ÉTRANGER
Chacun devrait méditer les propos de l’ancien gouverneur de la Bundesbank, Hans Tietmeyer, en 1999, peu après le lancement de l’euro, expliquant le rôle de
l’Union européenne :
« La concurrence entre les systèmes de protection sociale sera plus forte, pas seulement vis-à-vis du monde non européen, mais aussi à l’intérieur de l’Europe… Il faut de la concurrence entre les
systèmes fiscaux, tout comme entre les systèmes de protection sociale nationaux. » Cela signifie que si on se contente simplement d’augmenter les cotisations sociales des entreprises, on met en
difficulté l’emploi face à la concurrence étrangère. Il faut donc sortir de cette logique concurrentielle qui tire vers le bas la protection sociale.
Pour cela, il n’y a pas d’autre choix que de désobéir à l’Union européenne, et même envisager d’en sortir, pour prendre des mesures protectionnistes dans un cadre universaliste (Charte de La
Havane) et interdire les délocalisations.
Alors il sera possible d’augmenter les cotisations sociales patronales sans pénaliser l’emploi.
SOUMETTRE LE PARTI SOCIALISTE À LA « QUESTION SOCIALE »
>>> Le PS a largement participé à la casse des retraites quand il était au pouvoir (Livre Blanc de Rocard, 1991).
Aujourd’hui il est embarrassé. Il a tenu un certain discours de gauche pendant la campagne des régionales, et postule à reprendre le pouvoir en 2012. Il doit donc, de son point de vue, adopter
une « posture responsable ». C’est-à-dire plier devant les milieux d’affaires sans en donner l’impression à l’électorat. Martine Aubry dit qu’il faut se préoccuper de l’emploi des « séniors
».
Mais pour quoi faire ? Pour qu’ils travaillent plus longtemps et empêchent les jeunes d’occuper leur place ? C’est de la précarité et de l’emploi des femmes et des jeunes dont il faut s’occuper !
Le succès de la gauche en 2012 dépendra en partie de la lutte d’aujourd’hui sur les retraites : plus ces luttes seront fortes, plus le PS proposera un programme de gauche !
DÉVELOPPER LE « TRAVAIL LIBÉRÉ » QUE FONT LES RETRAITÉS, PRÉMICES D’UN SOCIALISME DU XXIE SIÈCLE
>>> Les retraités travaillent ! Ils disent n’avoir « jamais autant travaillé », et qu’ils sont même « heureux de travailler » !
Pour comprendre, distinguons le travail de l’emploi. Le travail est l’activité de production de biens et de services qui permet de répondre aux besoins individuels et collectifs. L’emploi est le
cadre, souvent juridique, dans lequel on exerce un travail. Les retraités travaillent, mais ils n’ont pas d’emploi !
Ils travaillent à rendre la vie plus douce aux autres, à leur famille, leur voisinage, dans les associations. Ils réinvestissent leur qualification professionnelle et sociale sous des formes
différentes, non-marchandes. Mais ce travail ne s’exerce pas sur le « marché du travail », ils n’ont pas de lien de subordination avec un employeur qui les exploite, ils décident de ce qu’ils
font, c’est un travail émancipé, c’est un embryon de contrôle des citoyens sur l’économie. Leur pension est un salaire à vie, inaliénable, sans contreparties.
L’enjeu de la bataille des retraites c’est aussi celui du travail libéré de l’exploitation et des nuisances.
L’activité des retraités préfigure un socialisme du XXIe siècle, sans « marché du travail », sans salariat,
>>>
Source Mouvement Politique d’Education Populaire
République, laïcité, internationalisme, vers un socialisme du XXIè siècle
MPEP 89 36 45 68 05 … 17 19 19 19 20