Les élites Grecques  ont une responsabilité majeure dans la crise dont est victime leur pays. Elles ont creusé la dette publique en empruntant sur les marchés financiers plutôt qu’en instaurant une nécessaire justice fiscale, dans un pays où les professions libérales ne déclaraient en 2008 qu’un revenu annuel de 10 493 euros, les hommes d’affaire 13 236, tandis que celui des salariés et retraités, dont les impôts sont prélevés à la source, s’élevait à 16 123 euros. Et pourtant ce sont ces mêmes salariés et retraités qui vont subir de plein fouet les mesures drastiques imposées par les autorités monétaires européennes, baisses de salaires, suppressions d’emplois, remise en cause de la protection sociale, sous peine d’être sanctionné par les marchés. Voilà qu’apparait un autre acteur de la crise grecque : « Le marché », cet être doué d’intelligence et de sens politique qui sanctionne les Etats qui font montre de laxisme…En fait une armée de spéculateurs qui profitent le la dérégulation, voulue par l’Union européenne, pour spéculer en prêtant à 7% de l’argent que la BCE leur prête à 1% ! Ces banques, qui comme Goldman Sachs ont aidé le gouvernement grec à maquiller ses comptes pour pouvoir entrer dans la zone euro et ensuite spéculent contre lui. Et l’Union européenne dans tout cela ? Elle fait la preuve de son impuissance et de son inexistence politique. La difficulté à trouver un accord montre que la zone euro n’est pas prévue pour organiser la solidarité entre les Etats, qu’elle est faite pour bénéficier aux bons élèves qui, comme l’Allemagne, imposent à leur population une politique antisociale pour se conformer aux dogmatismes libéraux et maintenir leur excédent commercial. Quand un membre, victime de ces marchés financiers qui n’ont pas été maîtrisés malgré la crise, rencontre des problèmes, qu’il se débrouille ! Pire l’Union européenne ne veut pas intervenir seule et elle en appelle au FMI, qui intervient avec ses conseillers et prêtera, comme en Lettonie, sous réserve d’ajustements structurels, les mêmes qui ont ruinés les pays du sud et les maintiennent sous la domination des entreprises du nord et des Etats unis.

« Le problème structurel grec a certes accentué la situation et a amené la Grèce en plein milieu de la crise européenne, mais ce n’est pas lui qui l’a créé »[1]. Car la Grèce n’est pas la seule concernée… L’Espagne, le Portugal, l’Irlande et l’Italie sont aussi menacés et la France n’est pas à l’abri ! Que faire ? La reprise en main de la monnaie par les Etats, le démantèlement  des marchés financiers sont des réponses qu’apporteraient des gouvernements de gauche. Il faut que les citoyens prennent la main sur les financiers et leurs alliés politiques.                  .    

Quelques textes intéressants sur le sujet :  [1] Dimitri Konstantakopoulos

 http://konstantakopoulos.blogspot.com/search/label/Francais - Bernard Conte: « La Grèce préfigure la tiers-mondialisation de l’Europe »  http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3003 – et le dossier du Monde Diplomatique du mois de Mars 2010

(source Mouvement pour l'éducation populaire)