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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 11:34
Le commandant de « La Méduse » au gouvernail du TK Bremen

La tempête « Joachim » vient de traverser la partie septentrionale de la France d’Ouest en Est. Provoquant comme chaque fois moult dégâts, coupures d’électricité et paralysies du trafic ferroviaire pour cause d’arbres et autres obstacles tombés sur les voies. Avec de surcroît une sans doute nouvelle « marée noire » puisqu’un cargo battant pavillon maltais - de pure complaisance s’il en fût ! C’est cela l’Europe… - n’a rien trouvé de mieux que quitter le port de Lorient pour aller mouiller au nord de l’Ile de Groix en attendant de meilleurs conditions météorologiques avant de cingler vers l’Angleterre ! Ce doit être un très fin marin car il restera à expliquer comment il a pu perdre le contrôle de son navire et dériver ainsi jusqu’à la côte.

Il faut n’avoir point deux sous de jugeotte pour ainsi s’aventurer en mer à l’annonce d’une tempête particulièrement redoutable lors même que tous les autres bateaux et navires restaient au port ou rentraient dare-dare s’y réfugier. Sa cargaison devant sans nul doute ne souffrir d’aucun retard : je lus en effet qu’il était chargé de ballast !

Mais ainsi vont les contraintes financières - peut-être encourait-il des pénalités de retard - quand les impératifs de rentabilité et la compétitivité prennent le pas sur les règles les plus élémentaires de sécurité et Dieu sait que la mer fut depuis toujours cruelle aux marins sans qu’une faute humaine s’y ajoutât. Mais que valent la vie des hommes - ils mirent en péril celle des pilotes d’hélicoptères qui ont réussi à hélitreuiller tout les membres de l’équipage en dépit de conditions fort dangereuses pour ce genre d’opérations - ou l’environnement ?

 

Même prétendu « mini » - mais est-ce bien vrai ? Sinon aurait-on déclenché le plan Polmar ? - la marée noire n’en paraît pas moins catastrophique puisque la fuite d’hydrocarbures constatée sur l’une des cuves a formé une nappe d’1 km sur 5 m, se dirigeant vers la plage d’Erdeven - entre Lorient et la presqu’île de Quiberon - où le navire s’est échoué avec une brèche côté bâbord. Ce qui signifie à l’évidence que cette avarie n’est nullement due à l’échouage.

Le déversement d’hydrocarbure ruinera les ostréiculteurs de la rivière d’Etel au plus mauvais moment - juste avant les fêtes - lors même que j’entendis sur France Info il y a deux ou trois jours les ostréiculteurs de plaindre d’un virus qui décime les parcs. Nathalie Kosciusko-Morizet - ministre de l’Environnement - est allée sur place le vendredi 16 décembre 2011 constater les dégâts, déplorant un « absurde gâchis environnemental » (Le Parisien 16 déc. 2011).

 

C’est bien joli de dénoncer l’impéritie d’un capitaine et demander une enquête mais serons-nous plus avancés pour autant ? Les marées noires se suivent et se ressemblent. Comment ne pas penser à la catastrophe du bien mal nommé « Prestige » en novembre 2002 ? Les ostréiculteurs de Marennes et Oléron la payèrent au prix fort, encore une fois au moment des fêtes de fin d’année. Pour l’historique des marées noires, je ne peux que vous recommander l’ancien site (conservé) de l’Ami Pierrot (qui sévit maintenant sur Voyage par l’image en pays bretons).

 

Le capitaine du TK Bremen est sans nul doute aussi incapable que naguère le fut le commandant de La Méduse. Je suis depuis peu particulièrement horripilée par la nouvelle tournure de phrase usitée par les politiciens et reprise bien évidemment par les journalistes : « être en capacité de »… Pourquoi faire simple quand on peut compliquer ? Cela n’ajoute rien à la compréhension et c’est parfaite hérésie pour moi qui cherche tout au contraire, pour la pureté et la simplicité du style, à éradiquer une foule de prépositions, pronoms et autres petits mots qui alourdissent la phrase. Etre capable ou incapable me paraît amplement suffisant.

 

A quoi sert-il donc qu’il y ait des capitaineries dans les ports, s’ils n’ont pas pouvoir d’empêcher les capitaines inconscients de prendre la mer avant une tempête ? Il en existe même une sur le port de Marseillan : au bord de l’Etang de Thau. Mais je sais par un ami de Florensac qui a ses aîtres dans un petit chantier naval que les tempêtes peuvent y être aussi redoutables qu’en pleine mer.

Lait Beu

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