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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 11:13

 

Voici notre quatrième mise à jour de l’abécédaire de ses promesses non tenues, réalisé une première fois en décembre 2008, une seconde fois en mai 2010, et une troisième en mai dernier. L'exercice touche à sa fin. En mai 2010, les communicants de l'Elysée avaient déjà publié un premier feuillet d'auto-justification publié par les communicants de l'Elysée, réactualisé l'an passé.

Il y a un an, Nicolas Sarkozy promettait une année utile aux Français pour 2011. Il n'a finalement rien fait sauf campagne planqué et en coulisses.

Toutes les citations qui suivent sont malheureusement de Nicolas Sarkozy. Elles émanent de son propre abécédaire des promesses à tenir, que l'UMP a retiré du Web fin 2010. Rassurez-vous, quelques blogueurs en ont conservé la trace exhaustive, comme Yann Savidan, le Sarkopithèque ou Intox2007).

Accès à la propriété
« Depuis des années, on vous dit qu’on ne peut rien contre la crise du logement. (...) Je veux permettre à chaque ménage d’être propriétaire, parce que la propriété est le rêve de chacun d’entre nous.» En 2007, le candidat Sarkozy voulait une France de propriétaires. Il vantait même les vertus du crédit hypothécaire, quelques semaines seulement avant la gigantesque crise des subprimes aux Etats-Unis. « Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement

Votées dès 2007, les premières mesures de soutien à la propriété, via la défiscalisation des premières années d'intérêts d'emprunts se sont révélées inutiles, coûteuses et anachroniques. La France manque de logements, pas de crédits immobiliers. Cette défiscalisation a entretenu une bulle financière. A l'automne 2010, la mesure est supprimée, au profit d'un dispositif de prêt à taux zéro accessible à tous... même aux plus riches.

Afrique
« Je favoriserai le développement des pays pauvres, en cessant d'aider les gouvernements corrompus, en mettant en place une Union méditerranéenne avec les pays du Sud, en donnant la priorité à l'Afrique. Je m'intéresse à l'Afrique et je la respecte. » Le 26 juillet 2007, Nicolas Sarkozy a prononcé l'un des discours les plus humiliants à l'égard de l'Afrique. Son « homme africain » n'était « pas assez entré dans l'histoire.» Son conseiller spécial, non élu mais très bavard, Henri Guaino, en était l'auteur. Sarkozy, pendant et après sa campagne, a aussi consolidé la Françafrique, ces réseaux occultes, hors diplomatie, qui mélanges gros intérêts privés et petites corruptions individuelles. Son Union pour la Méditerranée lui a permis d'embrasser Bachar el-Assad, le boucher syrien qui, trois ans plus tard, tua plus de 400 manifestants contestataires.
En 2011, les printemps arabes ont surpris la Sarkofrance. Michèle Alliot-Marie passait ses vacances de Noël en Tunisie invitée par un proche du régime quand les émeutes démarraient. Trois jours avant la chute de l'autocrate Ben Ali, en janvier, MAM proposait encore du matériel répressif au régime. Le nouvel ambassadeur français sur place, un jeune dénommé Boillon, fut menacé d'expulsion après des déclarations narcissiques et hors propos. En Egypte, même ignorance française. Sarkozy s'est rattrapé s'attaquant militairement à la Libye de Kadhafi, un ancien soutien.

Agriculture
« Je soutiendrai l’agriculture et l’industrie agroalimentaire » En 4 ans, Sarkozy a beaucoup parlé de l'agriculture. Il a tout promis mais n'a pas fait grand chose. Depuis sa déculottée aux élections régionales en 2010, il a multiplié les déplacements en terre agricole. Et nos paysans ont tout entendu: identité nationale (avec un discours répété deux mot pour mot à 6 mois d'intervalles en 2009), désert médical, prêts bonifiés pour les nécessiteux (50 millions d'euros, quel effort!), défense du bois, revalorisation des tarifs de rachat d'électricité, défense des éleveurs contre les algues vertes. L’agriculture avait subi la crise de plein fouet, plus tôt que les autres, à cause de la flambée des prix de l'énergie. De Salon en Salon, il se glisse dans la peau d'un Chirac immobile qui flatte les croupes et les égos.

En février 2008, pour son premier Salon de l'agriculture, Sarkozy promet de réformer la PAC par anticipation, pour redistribuer les aides aux plus fragiles. Il n'en sera rien. En 2009, son ministre Bruno Le Maire avait commencé par une bourde, en suggérant que les producteurs de fruits et légumes remboursent des aides européennes. Le Monarque avait promis la garantie des prix aux producteurs. En 2010, il n'impose qu'un engagement glissant de modération de marges sans prix d'achat plancher. La grande distribution est ravie. Le G20 français devait déboucher sur une nouvelle régulation des marchés. Il n'en sera rien. En 2011, le secteur des fruits et légumes est toujours en crise. En fin d'année, le gouvernement supprimait deux des plus grosses aides agricoles pour 2012, le remboursement partiel de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (140 millions d'euros), et l'exonération des parts départementales et régionales de taxe foncières sur les terres agricoles (200 millions d'euros).

« Il ne faut pas penser à l'agriculture à un an seulement des élections » commenta un agriculteur, lucide, lors de l'une de ses dernières visites.

Allocations Familiales
« J’aiderai les familles à chacune des étapes de leur existence. En particulier, j’allouerai des allocations familiales dès le premier enfant. » Dès avril 2008, les familles en furent pour leurs frais, en apprenant que les bonifications accordées pour les adolescents ne seraient plus versées dès les 11 ans, mais après 14 ans. A compter de 2012, les conditions d'accès aux allocations dépendant des revenus (complément familial, prime de naissance ou d’adoption, allocation de base de la prestation d’accueil du jeune enfant) sont durcies. Leurs calculs intègrera les indemnités journalières d’accidents du travail et de maladies professionnelles. En revanche, Nicolas Sarkozy n'a pas voulu supprimer les allocs de base aux ménages aisés.

Allocations chômage
« Comme souvent en France, en matière de chômage ou en matière de minima sociaux, on indemnise chichement, mais longtemps. Alors qu'il faudrait indemniser fortement, mais brièvement pour que chacun soit incité à reprendre rapidement un emploi. Je propose que l'allocation chômage ne puisse pas être inférieure au salaire minimum, mais que nul ne puisse refuser plus de trois offres d'emploi correspondant à ses compétences. » Les allocations chômage n'ont pas été réévaluées comme promis. Un demandeur d'emploi sur deux n'est pas indemnisé par pôle emploi; 700.000 se rabattent sur le RSA. En octobre 2008, au plus fort de la crise, le dispositif de l'offre raisonnable d'emploi a été adopté : trois offres refusées déclenchent une suspension des allocations chômage pendant 2 mois. En 2010, l'agence désinscrivait un demandeur d'emploi sur deux.

Autorité
« Je ne crois pas à la République sans un minimum d'ordre, l'ordre républicain, je ne crois pas qu'on peut tout faire, je crois à la justice, mais je crois aussi à la fermeté. » Depuis qu'il est élu, les violences aux personnes, et même les incivilités aux représentants de l'ordre n'ont cessé d'augmenter. La césure entre police et population devient préoccupante. Par petites touches, différents ministres de l'intérieur ont tenté de réintégrer la police de proximité.

Banlieues
« Si je suis élu je mettrai en œuvre un grand plan Marshall de la formation pour tous les jeunes de nos quartiers, pour qu’aucun ne soit laissé de côté, pour que chacun puisse tenter sa chance, pour que chacun ait un emploi.» Le plan Marshall n'a pas eu lieu. Nommée secrétaire d’Etat à la Ville en mai 2007, virée en novembre 2010, placardisée un mois plus tard comme inspectrice de l'IGAS, Fadela Amara a peu tenté mais tout avalé. Comme son chef, elle a confondu la parole avec l'action: site web participatif (en juin 2007), «plan anti-glandouille » (août 2007), plan « Banlieues Espoirs » en février 2008 soi-disant doté d'un milliard d'euros. Au final, elle s'abrita derrière le plan ANRU (34 milliards d’euros) pour la rénovation urbaine mis en place … en 2004. En décembre 2010, son remplaçant, l'ancien communiste devenu centriste Maurice Leroy prévient : « Je ne suis pas Merlin l'Enchanteur, je n'ai pas de baguette magique. » Depuis 2009, Sarkozy a réduit les dépenses fiscales et sociales consacrées à l'activité dans les quartiers défavorisés, tout comme les crédits nationaux alloués aux actions locales.

Bouclier Fiscal
« Pour redonner confiance aux investisseurs, (…) il faut d’abord réconcilier la France avec la réussite. Or, au-delà de notre culture collective, nous savons que l’une des difficultés concrètes est fiscale. C’est pour cela que j’ai toujours défendu l’idée d’un bouclier fiscal qui limite à un pourcentage donné les prélèvements qui peuvent s’accumuler, une année donnée, sur le revenu d’un même contribuable. Je crois à un bouclier fiscal à 50 % intégrant la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Autrement dit, nul ne paiera au fisc plus que la moitié de ce qu’il a gagné.»
Pendant 3 ans, Nicolas Sarkozy a expliqué que le bouclier fiscal existait en Allemagne. En 2010, au nom de la convergence fiscale franco-allemande, il l'a carrément supprimé. Mesure phare du paquet fiscal de 2007, l’abaissement du bouclier fiscal de 60% à 50% des revenus, ajouté à l’intégration de la CSG et de la CRDS dans son assiette, n’a pas produit les effets escomptés : les exilés fiscaux ne sont pas revenus en masse en France. Les investissements étrangers en France n’ont pas varié. Au printemps 2010, le bouclier fiscal devient un boulet électoral, le symbole de cette présidence des riches. Il est supprimé. Sarkozy se cache derrière l'harmonisation fiscale avec l'Allemagne pour justifier la pirouette. Et promet une grande réforme de la fiscalité.... du patrimoine. En mars 2011, François Baroin présente le projet. Les Très Riches auront un dernier cadeau : le bouclier ne sera supprimé qu'en 2012 (1000 contribuables se partageront 370 millions d'euros), mais l'ISF sera assoupli dès 2011, pour 1,3 milliard d'euros.

Capitalisme

« Je n’accepte pas, et des milliers d’entrepreneurs avec moi, que le travail salarié et l’esprit d’entreprise soient bafoués par les rémunérations et les privilèges excessifs que s’octroie une toute petite minorité de patrons. Je n’accepte pas qu’au niveau mondial, pour des raisons de pur profit, on joue avec les salariés et avec les usines comme on déplace des pions sur un jeu de société. » Contre les délocalisations, Sarkozy s’est réfugié derrière des incantations. Sur la régulation du capitalisme mondial, ses discours aux accents gauchistes ont fait rire à l’étranger. L'année 2011 devait être décisive puisque la France organisait les G8 (à Deauville) et G20 (à Cannes). Il n'en fut rien. La crise européenne a occupé toutes les énergies. Les marchés financiers, pas davantage régulés depuis le Grand Sauvetage de 2008, faisaient payer à une Europe sans tête l'incohérence de sa politique économique.

Chaque année depuis 2007, le Monarque promit aussi qu’il édictera une loi sur le partage de la valeur ajoutée. Finalement, en mars 2011, il s'est rabattu sur une ridicule prime dite « de 1000 euros », d'un montant variable et négocié par entreprise, elle sera réservée aux entreprises qui augmentent leurs dividendes et exonéré de cotisations sociales. Comme elle réduit les résultats, elle réduit la participation.

Carte scolaire
« Je remplacerai la carte scolaire par une obligation de mixité sociale, géographique et scolaire des effectifs, qui pèsera sur les établissements. » Sarkozy a simplement supprimé la carte scolaire, mais de la façon la plus inefficace et hypocrite qui soit : les parents seront servis parmi les 10 établissements qu'ils auront choisi... Rien que ça. Le résultat est terrible. Les établissements les plus défavorisées sont gravement déstabilisés. Et se plaignent, en vain. L'obligation de mixité sociale n'a jamais été proposée, votée, ni appliquée.

Chômage
« Depuis vingt-cinq ans, on vous dit que le plein emploi est impossible et que le chômage est une fatalité. Rien n’est plus faux. » La défiscalisation des heures supplémentaires, mise en œuvre en octobre 2007, a accéléré la destruction de l’emploi intérimaire. En avril, le gouvernement ajoutait la diminution des indemnités chômage pour les sans-emploi qui refuseraient plus de « deux offres raisonnables », effectif depuis octobre 2008. La crise achève de détruire les espoirs d’une reprise de l’emploi.

Le chômage n’a cessé d'augmenter en Sarkofrance (+5% en 2011). On compte plus de 5 millions de chômeurs. Et quelques 500 000 personnes sont toujours « sorties » des statistiques chaque mois, alors que les offres collectées dépassent à peine les 250 000. Pire, le nombre de fins de droits s’est accru et Sarkozy a ignoré le problème pendant 6 mois. En avril 2010, il lâche une aumône (460 euros par mois), un « filet de sécurité exceptionnel » à celles et ceux qui accepteront une formation ou un contrat aidé. En 2011, la part du travail à temps partiel augmente, tout comme le chômage longue durée et des seniors (+15% en 2011) affectés par l'allongement du départ à la retraite. Dès janvier, les crédits de la politique de l'emploi ont été réduits de 15%. Le nombre de contrats aidés chute, par décision du Monarque. Désavoué, Sarkozy promet un sommet pour l'emploi le 18 janvier 2012, avec des « mesures fortes » sur la flexibilité de l'emploi. Il craint un chômage officiel à 10% en mai prochain, un record décennal !

Croissance
« Ma stratégie économique, c’est de libérer les forces de travail en France pour créer ce point de croissance qui nous permettra de résoudre les questions de déficit.»
De 2007 à 2009, le gouvernement Sarkozy a systématiquement menti, en surévaluant systématiquement ses prévisions de croissance. L’éclatement de la bulle spéculative des subprimes et l’inflation du cours des matières premières a plongé le monde et la France dans la récession. La France a résisté grâce à un modèle social que Sarkozy voulait détruire. En 2010, Sarkozy joue enfin la prudence, pour un an, en promettant 0,75% contre finalement 1,5% obtenu. Mais pour 2011-2013, il faut déchanter. Les conjoncturistes prévoient 1,7% à 2%. La Sarkofrance s'accroche à 2-2,5%. Personne n'y croit. En août, il faut réviser à 1%. En décembre, l'INSEE prédit une récession jusqu'au printemps 2012.

Déficits publics
« La maîtrise de nos finances publiques est un impératif moral autant que financier. Les jeunes générations ne peuvent accepter que les générations actuelles vivent à leur crédit .»
Avant même le déclenchement de la crise mondiale au second semestre, les déficits publics s'envolent et la promesse d'équilibre budgétaire en 2012 devient obsolète. En juin 2007, Nicolas Sarkozy obtient de Bruxelles un report d'un an du délai de retour à l'équilibre budgétaire. C'est le même Sarkozy qui réclame une fausse règle d'or.

Le paquet fiscal de l’été 2007, prévu à 15 milliards d’euros, en coûte toute de même près de 10 milliards pour aucun résultat. En mars 2008, Fillon suspend la promesse de réduire de 68 milliards d'euros pendant la mandature les prélèvements obligatoires. Hors effet de la crise, Nicolas Sarkozy a gâché quelques 23 milliards d'euros de recettes fiscales depuis 2007, dénonce la Cour des Comptes. Le déficit public est passé de 3,4 % du PIB en 2008 à environ 8 % en 2009. A bout de souffle (budgétaire), Sarkozy a quand même lancé un « Grand Emprunt » de 23 milliards d’euros fin 2009, pour des « grandes » priorités.

Pour 2011, la non-reconduction du grand emprunt et du plan de relance devrait permettre de descendre à 5,7%. Pour 2012, ce sera « difficile », prédit Baroin. Depuis octobre, les 3 agences de notation ont placé le Triple A français sous surveillance. Sarkozy et Fillon découvrent, sur le tard, les vertus de la discipline budgétaire.

Dette
« Je m'engage à ramener la dette en dessous des 60% du PIB d'ici 2012.» En 2011, la dette publique s'élève à 81% du PIB. Elle frôle les 1700 milliards d'euros. On la prévoit à 84%en 2012 . Sarkozy a tout promis, même n'importe quoi. Depuis 2007, la dette publique a cru de 450 milliards d’euros. C'est plus forte hausse jamais enregistrée depuis la guerre. La crise a bon dos.

Droits de l'Homme
« Je veux être le Président d’une France qui se sente solidaire de tous les proscrits, de tous les enfants qui souffrent, de toutes les femmes martyrisées, de tous ceux qui sont menacés de mort par les dictatures et par les fanatismes.»
Dès juin 2007, Sarkozy est allé réconcilier la France avec la quasi-totalité des dictatures du monde, au nom d'intérêts commerciaux bien compris. Qui n'a pas sa centrale nucléaire ou ses avions Dassault ? La diplomatie française est désormais raillée pour sa partialité, tantôt donneuse de leçon, tantôt complice silencieuse de ses dictatures-partenaires commerciaux.

En décembre 2007, il laisse le colonel Kadhafi poser sa tente à Paris. Il embrasse Vladimir Poutine avec son fils Louis. En août 2008, il est l'un des rares dirigeants occidentaux à se rendre à l'inauguration des J.O. de Pékin. L'UMP se jumelle avec le Parti Communiste chinois quelques mois plus tard (?). Début 2009, il tarde à sortir du silence face aux exactions israéliennes à Gaza.

En août 2010, la France est fustigée par l'ONU, la Commission européenne, le Conseil européen et même la Cour européenne des droits de l'homme à cause de sa chasse aux Roms. A l'automne, ses courbettes devant le président chinois de visite en France frappent les esprits, Sarkozy a même fait placer des figurants chinois dans les rues de Paris et de Nice. En décembre puis janvier, Sarkozy rate le printemps arabe, et préfère soutenir jusqu'au bout les autocrates Ben Ali et Moubarak. En mars, il tente de se refaire une virginité politique sur le dos (bombardé) de Kadhafi en Libye. En septembre, il se pointe à Benghazi et à Tripoli, puis abandonne la Libye à son sort.

Ecole
« Je veux que l’école soit un lieu de travail, d’autorité et de respect. » En janvier 2010, des meurtres d'élèves en plein établissement, une triste première depuis 30 ans, rappellent qu'on manque d'encadrement et provoquent grèves et protestations de parents et de professeurs. (Cf. « Education »)

Education
« Dans les quartiers où s'accumulent tous les problèmes de l'exclusion et du chômage, je propose de créer des classes de quinze élèves dans les collèges et les lycées.» Ou encore : « Il faut d'abord que nos enseignants exercent leur métier dans de bonnes conditions. Ils sont la clé de la réussite de tous les élèves.» Depuis 2007, Nicolas Sarkozy a utilisé deux d'arguments pour légitimer une réduction inédite du nombre d'enseignants au sein de l'Education Nationale: la baisse supposée du nombre d'élèves depuis 2005, et les nécessaires économies budgétaires. A l'approche du prochain scrutin électoral, l'examen du dernier budget de l'Education nationale concocté par le gouvernement Sarkozy a permis de constater l'ampleur de la tartufferie. Depuis 2007, Nicolas Sarkozy a réduit d'environ 15.000 les postes dans l'enseignement chaque année. Pourtant, les élèves sont en augmentation constante depuis 2006 dans le primaire (+59.000 en 5 ans), comme au collège (+41.000) . A l'inverse, leur nombre semble fondre aux deux extrémités, en maternelle et au lycée (-67.000). Dans les deux cas, les moyens et programmes ont été drastiquement allégées. Surpris ?

Egalité d'accès aux soins
« Je propose de renforcer l’aide à l’acquisition d’une complémentaire et d’améliorer les remboursements des soins dentaires et optiques. » Dès janvier 2008, Nicolas Sarkozy instaura de nouvelles franchises médicales. Il multiplia les déremboursements médicaux (cf. « santé »). Last but not least, les mutuelles de santé furent taxées d'une contribution exceptionnelle en 2010, puis un relèvement de 3,75% à 7% de la taxe spéciale sur les conventions d'assurance pour les mutuelles solidaires en 2011 qu'elles répercutèrent sur leurs membres.

Enseignement supérieur
« Leurs moyens seront portés au même niveau que dans les pays les plus en pointe sur le sujet, mais cela s’accompagnera de réformes de fond. Je donnerai aux universités volontaires une autonomie réelle. (...) Pendant les cinq prochaines années, je ferai donc de l'augmentation des dépenses consacrées à l'enseignement supérieur [5 milliards d'euros supplémentaires d'ici 2012) et à la recherche (15 milliards d'euros supplémentaires, pour atteindre l'objectif de 3 % du PIB en 2012) une priorité. » La réforme de l'université est l'un des rares trophées exhibés par Nicolas Sarkozy en cette fin de mandat. Au 1er janvier 2012, 80 des 83 universités françaises seraient autonomes. Un bonheur n'arrivant jamais seul, le Grand Emprunt décidé en janvier 2009 devait octroyer 5 milliards d'euros à l'enseignement supérieur... La réalité est plus grise. Sarkozy a toujours survendu ses réformes... quand elles existaient.

Les universités obtinrent une relative autonomie: leurs présidents, nommés par l'Etat central, étaient libres de gérer quelques affections de postes ou de mobiliers, contraints par des dotations publiques limitées. En 2009, le collectif Sauvons la Recherche dénonçait un de la recherche « artificiellement gonflé par des astuces de présentation », qui stagne depuis 2007. Fin 2011, la tartufferie se révèle. La France, « cinquième économie du monde » comme aime à le rappeler Nicolas Sarkozy, figure toujours à la 14ème place des pays de l'OCDE, avec 2,2% du PIB consacré à la Recherche en 2010, et 2,21% estimés pour 2011. Ce résultat est d'autant plus détestable que le PIB français a décru en 2009 à cause de la crise.

Et une à une, les universités les plus fragiles sont laissées autonomes ... avec leurs déficits, suite aux réductions budgétaires.

Environnement
« Le développement durable doit devenir une dimension essentielle de toute l’action publique. Ce n’est pas un choix, c’est une urgence, une nécessité.» En janvier 2007, Nicolas Sarkozy signe le pacte écologique de Nicolas Hulot. Il se fait plaisir. En mai, il créé un super-ministère du développement durable (mais sans l’agriculture ni l’énergie); en octobre 2007, il organise un Grenelle de l’environnement où il met sur un même pied d'égalité pollueurs et écolos. Les ONG déchantent. Dès décembre, José Bové fait la grève de la faim pour obtenir un moratoire contre la culture d'un maïs transgénique. Sarkozy vend du nucléaire partout, même aux pires dictatures. Le malus-bonus écolo pour l'acquisition de voitures début 2008 fait patienter jusqu’à la « première loi Grenelle », un catalogue de bonnes intentions dont le financement fut reporté à l'examen d'une seconde loi votée en octobre 2009 par le Sénat.

En décembre 2008, Sarkozy obtient in extremis un compromis minable sur l'engagement européen à l'horizon 2020 (à peine 4% de réduction des émissions carbone sur son territoire). La loi de finances 2010 est légèrement teintée de vert pour faire bonne figure, mais le plan de relance de 2009 a dédié davantage de moyens financiers aux infrastructures polluantes (autoroutes, etc) qu’au développement durable. En décembre 2009, la Sarkofrance se plante à Copenhague. Le sommet éponyme est un fiasco, et la taxe carbone franco-française, forfaitaire et injuste, est retoquée en décembre par le Conseil Constitutionnel avant d’être abandonnée. « L’environnement, ça commence à bien faire » explique Sarkozy aux agriculteurs en mars suivant. En mars 2011, l'accident de Fukushima au Japon, provoqué par un tremblement de terre suivi d'un tsunami qui fit près de 30.000 morts, ne déclenche aucune prise de conscience : Sarkozy défend l'exception nucléaire française et refuse tout débat sur ses risques. Il promet une évaluation des centrales françaises. On attend.

Europe
« L’Europe doit nous permettre de faire à plusieurs ce que seuls nous faisons moins bien: notamment la politique migratoire et le développement, la politique industrielle et la recherche, le développement durable.» La politique européenne est l'un des pires échecs de Nicolas Sarkozy.
Le traité simplifié de Lisbonne, ratifié en janvier, retoqué par un référendum irlandais en juillet, fut charcuté en décembre suivant. La présidence française de l’Union européenne n’a pas servi la cause européenne. Sarkozy a joué la France, contre l’Europe ; il a commencé par troubler le couple franco-allemand avant de tenter de le conforter.
En décembre 2009, il a voté, avec Merkel, pour un Président sans charisme ni autorité. L’Europe est restée un nain politique, révélant son impuissance à chaque occasion: crise financière de l’automne 2008, récession économique ensuite, sommet de Copenhague en décembre 2009, défaillance de la Grèce en avril 2010 puis de l'Irlande. Depuis le printemps 2010, la politique européenne de Sarkozy se résume à suivre l'Allemagne. La France est sous surveillance des marchés et des agences de notation. En 2011, les sommets européens, toujours qualifiés de « décisifs », se succèdent comme autant d'épisodes d'une mauvaise série. En juillet 2011, le fabuleux (nouveau) plan de sauvetage de la Grèce doit attendre encore 4 mois pour être ratifié. En décembre, il est remplacé par un nouveau plan. Sarkozy et Merkel nous promettent un nouveau traité pour dans 6 mois.

Finances
Il n'avait rien promis en 2007. Il promettait encore des subprimes à la Française. En 2008, crise oblige, le Monarque s'est trouvé d'autres boucs-émissaires, plus détestables encore, les banquiers irresponsables et traders sans morale, accusés d'avoir précipité le capitalisme au bord du gouffre. Sarkozy a grondé, crié, promis. Suppression des paradis fiscaux ? Ils sont toujours là, ils ont simplement changé de nom. Restriction des bonus de traders ? La « super-taxe » a été adoptée très tardivement ( décembre 2009), sous la contrainte de l’exemple britannique. Limitée à l'année 2010, elle ne rapportera que 360 millions d'euros. Régulation de la finance ? Sarkozy a repris à son compte quelques mesures britanniques bien timides exigeant l’étalement des versements de bonus aux traders.

En 2011, la régulation de la finance est évacuée de l'agenda sarkozyen.

Fiscalité
« Je ferai tout pour réduire la fiscalité qui pèse sur le travail. (...) Je rapprocherai la fiscalité des entreprises de la moyenne européenne ». En février 2009, sous la contrainte de manifestations monstres, Sarkozy lâche 2,6 milliards d’euros d’allègements et aides sociales, dont la suppression du deuxième tiers de l’impôt sur le revenu. Les déficits publics sont tels qu’on imagine mal comment éviter, évidemment après 2012, une vaste cure d’austérité.
Le paquet fiscal de l’été 2007 a permis de défiscaliser certains investissements dans les PME innovantes. C’est bien la seule mesure « économique ». Pour le reste, la France compte toujours 500 niches fiscales, pour un coût annuel de 74 milliards d'euros. Début 2010, la Cour des Comptes accuse Sarkozy d’avoir plombé de 6 milliards d'euros d'exonérations fiscales supplémentaires annuelles le budget de l'Etat dès 2009, soit 0,3 points de PIB. En 2010, la baisse de la TVA sur la restauration ajoute 2,5 milliards d'euros de perte fiscale. Sarkozy protège les riches et les niches (qu’il plafonne en pourcentage des revenus imposables, ce qui signifie qu'un gros revenu aura droit à une grosse niche...) et exonère un peu plus les droits de succession. En 2010 puis en 2011, il redresse bien quelques taux marginaux sur les hauts revenus et le capital, qui ne représentent que 15% de l'effort. En 2011, Sarkozy accepte, enfin, de supprimer le bouclier fiscal. Mais il compense d'un joli cadeau, un allègement de l'ISF pour un milliard d'euros. Pour 2012, les foyers à plus de 500.000 euros de part fiscale annuelle paieront une contribution exceptionnelle et temporaire de 3%.

Président des Riches il est, président des Riches, il restera.

Golden Parachutes
« Si je suis élu président de la République, je ferai voter dès l'été 2007 une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes. » Cette mesure ne fut jamais votée, ni même proposée. Pire, Sarkozy a inventé le golden parachute pour ministre qui peut désormais automatiquement récupérer son mandat de député ou à sa sortie du gouvernement. Depuis 2007, Christian Estrosi, Michèle-Alliot-Marie, Roger Karoutc

Gouvernement resserré

« Si je suis élu, mon gouvernement sera limité à 15 ministres pour être plus efficace. »
A chaque remaniement, le gouvernement a grossi de nouveaux secrétaires d’Etat jusqu'à compter 40 membres, sans compter le nombre record de collaborateurs les cabinets ministériels (+400 personnes dès 2007). En novembre 2010, Sarkozy réduit son équipe à 30 membres, et allège la taille des cabinets. Autant de hauts fonctionnaires qui repartent dans leur corps d'origine ou, pour certains plus chanceux, pantoufler dans de grandes entreprises privées. En février 2011, nouveau remaniement. Il fallait virer Michèle Alliot-Marie, cramée par ses vacances en Tunisie en pleine révolution. Le gouvernement remonte à 33 membres. Il fallait un secrétariat aux Français de l'Etranger qui éliront leurs premiers députés en juin 2012...

Identité nationale
« J’aime cette France de toutes les couleurs et de toutes les religions où s’entremêlent tant d’histoires, de souvenirs et de cultures. J’aime cette France de la diversité, des différences et des mélanges
Grand ministère régalien créé en mai 2007 avec Brice Hortefeux, l’identité nationale est devenue un funeste débat, lancé le 2 novembre 2009. Dérapages verbaux, mise en scène préfectorale ridicule, propositions inutiles, et surtout, succès électoral du Front National. Eric Besson est prié de se taire. 


En 2008, Brice Hortefeux avait fait adopter un pacte européen interdisant les régularisations massives. Début 2009, son successeur Besson flanche avec la polémique sur le délit de solidarité réactivé par le film Welcome de Philippe Lioret. L'immigration, thème majeur de Sarkozy en campagne, reste une diversion qui n’intéresse plus grand monde. Sous couvert de quelques nominations symboliques au gouvernement (Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara), depuis évacuées, Sarkozy s'est permis ce que jamais la France n'a connu depuis la France de Vichy: création d'un ministère de l'Identité nationale, regroupement familial durci jusqu'aux tests ADN, tests de Français, quotas ethniques par métier, rafles et traques jusque dans les écoles, industrialisation de la rétention, affaiblissement de la Cimade dans la gestion des CRA, tribunaux pour étrangers, rafles ciblées de Roms et gitans. En juin 2009, Sarkozy se saisit de la burqa et fait voter une loi pour 200 cas symboliques. Besson trouve péniblement ses 27 000 sans-papiers à expulser (dont 17 000 à Mayotte), mais aussi 5 000 « aidants ». Le coût des expulsions est évalué à 25 à 27 000 euros l’unité.
Le 30 juillet 2010, Nicolas Sarkozy prononce l'un des plus détestable discours de sa mandature. A la faveur d'un braquage de casino suivi d'émeutes dans une banlieur de Grenoble et du saccage d'une gendarmerie après la mort d'un rom, il lance une traque aux camps de roms qui scandalise l'Europe entière jusqu'au Vatican, promet la déchéance de nationalité pour les étrangers récemment naturalisés coupables de meurtres de fonctionnaires, et assimile publiquement insécurité et immigration. Marine Le Pen progresse dans les sondages au point qu'on s'inquiète qu'elle évince Sarkozy du 1er tour de la présidentielle.
En février 2011, Claude Guéant devient ministre de l'intérieur et absorbe le ministère de l'identité nationale. La course au Front national est relancée. Il promet de réduire l'immigration légale, déclare comprendre ces Français qui ne se sentent plus chez eux.

Infirmières bulgares
Le soir de son élection le 6 mai 2007, salle Gaveau, Nicolas Sarkozy avait promis que la France serait la terre d'accueil de toutes les femmes opprimées. Il cita notamment les infirmières bulgares, emprisonnées en Libye depuis 4 ans et menacées d'exécution par Kadhafi. Le 26 juillet 2007, Sarkozy triomphait. Sa femme Cécilia ramenait les infirmières dans leur pays. En 2011, on découvrit que Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, avait opéré un rapprochement curieux avec la Libye du colonel Kadhafi dès 2005. Avec l'aide de Ziad Takieddine, Claude Guéant et Brice Hortefeux, il avait fait vendre un sophistiqué système d'espionnage informatique français à la dictature libyenne. En juillet 2011, le patron du fournisseur Amesys était décoré de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy.

Insécurité
La lutte contre l’insécurité est l’ADN politique de Nicolas Sarkozy. C'est aussi son plus gros échec. 2007 exceptée, les violences aux personnes ne cessent de progresser depuis 2002. La police souffre d’une politique du chiffre inutile et stressante. Et, « révision des politiques publiques » oblige, les effectifs des forces de l’ordre sont réduits. En 2012, on comptera moins d'effectifs policiers et gendarmes qu’en 2002… Sarkozy et ses proches tentent des parades tous azimuts. Le 30 juillet 2010, Sarkozy indigne la France et le monde en liant immigration et insécurité. Le « voyou de la république » promet 30 ans de prisons contre les meurtriers de policiers et la déchéance de nationalité pour les immigrés criminels (une mesure qu'il abandonnera en mars dernier). Michèle Alliot-Marie créée, en janvier 2008, des « unités territoriales de quartier », une police de proximité qui n’avoue pas son nom, supprimée en 2010. En mars 2011, Guéant relance des « patrouilleurs ».

Logement
« Enfin, je souhaite mettre en place concrètement le droit au logement opposable. Une personne qui travaille doit pouvoir se loger autrement que dans sa voiture ou dans un camping. »
Le 18 décembre 2006, le candidat Sarkozy promettait de résoudre le problème des SDF d’ici à 2008. Près de 350 d'entre eux meurent toujours de froid chaque année. En janvier 2008, Fillon lance un plan pluri-annuel pour prévenir les expulsions locatives et un programme de «réhabilitation des centres d'hébergement et d'augmentation des capacités.» En mars 2010, Benoist Apparu, son secrétaire d’Etat au Logement, préfère créer une « hotline » téléphonique. Le droit au logement opposable, qui fêtait sa seconde bougie à l’automne dernier, est resté lettre morte pour plus de 80% de ses bénéficiaires potentiels.

Pauvreté
« S’agissant des personnes pauvres, je mettrai en place la réforme proposée par Martin Hirsch, président d’Emmaüs France : la création d’un revenu de solidarité active au profit de ceux qui reprennent un emploi.»
Grande (et unique) mesure sociale de la mandature, le Revenu de Solidarité Active a été mis en œuvre en juillet 2009, avec deux ans de retard. Son financement (1,3 milliards d’euros) ne concerne que les classes moyennes, bouclier fiscal oblige. L’ampleur du flicage requis pour contrôler les bénéficiaires ne lasse pas de surprendre. En 2009, ces derniers étaient 1,1 million, dont plus de 500 000 émargeaient avant au RMI. La pauvreté n’a pas reculé pour autant. Martin Hirsch quitte le gouvernement en mars 2010. En mars 2011, le dernier rapport de l'INSEE sur les inégalités de revenus note que la part de très pauvres a augmenté. En décembre, le gouvernement coupe 153 millions d'euros de dotations publiques à la lutte contre la pauvreté, dont 28 millions pour le SAMU Social.

Pouvoir d'achat

Cf. "Travailler plus pour gagner plus."

Prisons
« Je suis également partisan d'une grande loi pénitentiaire permettant à notre démocratie de définir ce qu'elle attend de ses prisons et de se donner les moyens de sa politique dans ce domaine. » La rénovation des prisons et des conditions de détention est l'un des grands échecs de la présidence Sarkozy. Les records de surpopulation sont dépassés de mois en mois. Le 5 mai 2011, Michel Mercier, garde des Sceaux depuis novembre, promet 6 milliards d'euros d'investissement pour 70.000 places supplémentaires d'ici 2018. Un avant, sa prédécesseur Michèle Alliot-Marie avait déjà promis un « plan sans précédent ».

Protection des sources journalistiques
« Je suis prêt à inscrire le droit de tous les journalistes à la protection de leurs sources dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et à étendre à leur domicile les garanties prévues pour les locaux d'une entreprise de presse.» Une loi ambigüe fut votée. Mais trois ans après cette promesse du candidat Sarkozy, le président Sarkozy dépêchait ses services secrets espionner deux journalistes du Monde. L'affaire Woerth/Bettencourt, qui révéla les relations troubles entre le trésorier de l'UMP et l'héritière de L'Oréal, menaçait l'Elysée. L'espionnage subit par les journalistes était digne d'un mauvais roman. Claude Guéant, devenu ministre de l'intérieur, évoqua des « repérages téléphoniques ».

Récidive
« Je souhaite qu’on créé des peines planchers pour les multirécidivistes, parce que 50 % des délits, c’est 5 % des délinquants. » déclarait le candidat Sarkozy en mars 2007. C'était faux, mais personne ne releva. Dès le mois d'août 2007, Rachida Dati, éphémère créature sarkozyenne placée à la Justice, faisait voter la loi contre la récidive. Elle instaurait des peines planchers pour les majeurs récidivistes, l'exclusion de l'excuse de minorité pour les récidivistes de 16 à 18 ans, et l'injonction de soins. Comme cela ne suffisait pas, Nicolas Sarkozy ajouta la rétention de sûreté pour les délinquants condamnés à 15 ans de réclusion ayant purgé leur peine, un décret anti-cagoule en juin 2009, une loi anti-bandes , l'extension du fichage généralisé, l'autorisation des milices privées, et, en 2011 des citoyens assesseurs dans les tribunaux correctionnels. Un dispositif coûteux et inutile.

Ce grand fatras répressif ne servait pas à grand chose. Jamais les agressions contre les personnes ne furent aussi nombreuses (cf. « Insécurité »).

République irréprochable
Ce mandat fut celui de tous les excès : augmentation du traitement présidentiel de 172% en janvier 2008 ; nouvel Airbus présidentiel pour 176 millions d'euros ; dérapage des frais de la Présidence ; multiplication des voyages d'ordre privé; légions d'honneur qui dérangent, nomination personnelle des patrons de l'audiovisuel; grâce présidentielle pour Marchiani ; arbitrage favorable pour Bernard Tapie (200 millions d'euros de coût); nomination de proches à la tête de banques (Dexia, Banques Populaires), ou ailleurs ; cumul des salaires pour le patron d’EDF; relations d'affaires avec Jacques Servier; réunions du Premier Cercle des donateurs ; 

nomination (avortée) du fiston à la tête de l'EPAD ; voyages en jet ou yacht privé prêtés par des amis; déplacements électoraux clandestins ... Que reste-t-il ? En juillet dernier, Sarkozy a dû rappeler à ses ministres qu'il valait mieux qu'ils payent eux même leurs dépenses personnelles...

Lui continue de sillonner la France en jet ou en hélicoptère pour des réunions évidemment électorales. Le second meeting de Toulon, le 1er décembre, est estimé à 260.000 euros. On nous assure que l'UMP a réglé l'acheminement des 5.000 militants UMP de la région.

Retraites

« Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer, de même que les 35 heures continueront d’être la durée hebdomadaire légale du travail. Que ce soit un minimum, cela me va très bien. Ce que je n’accepte pas est que cela soit aussi un maximum.» Après 6 mois de grossières manipulations (fuites dans la presse aussitôt démentie, concessions mineures, estimations financières floues, publication retardée des bilans de la Dares, etc), la réforme des retraites fut adoptée le 27 octobre 2010. Elle est injuste et insuffisante. Elle cumule un allongement de la durée de cotisations (accepté par quasi-tous les partis), un recul de l'âge minimal de départ de 60 à 62 ans, et de l'âge maximal pour une retraite pleine de 65 à 67 ans. La pénibilité est confondue avec l'invalidité physique médicalement constatée à 60 ans : 10% minimum mais à condition d'avoir été exposé au moins 17 ans à des facteurs de risques professionnels. La disposition exclut les travailleurs non salariés.
Dès 2007, Sarkozy a dégradé le régime par petites touches: suppression des pré-retraites de 57 à 60 ans, revalorisation a minima des pensions (moins que l'inflation en 2008), et … défiscalisation des intérêts d'emprunts immobiliers et des heures supplémentaires qui ont creusé le besoin de financement des caisses des retraites de quelques 2,5 milliards d'euros par an... Sarkozy n’aura tenu qu’une promesse, celle de revaloriser de 25% en 5 ans le minimum vieillesse de 700.000 retraités... Pour les 11 autres millions, les déremboursements médicaux a grevé leur pouvoir d'achat.

Depuis novembre dernier, Sarkozy fait un service après-vente mensonger : sa réforme n'a pas résolu le problème : il y a toujours 16 milliards d'euros de déséquilibre annuel, les perspectives de rééquilibre sont basées sur des hypothèses de croissance farfelues, et, dès 2013, il faudra se remettre à l'ouvrage. En septembre 2011, François Fillon décide d'avancer d'une année les reports d'âge.

Santé
« Je ne pense pas qu’il y ait matière à beaucoup d’économies dans la santé. Compte tenu de l’allongement de la durée de la vie, du progrès médical et de l’aspiration bien naturelle de nos concitoyens à vivre en bonne santé, l’investissement dans la santé sera forcément majeur. »
Depuis 2007, la part des dépenses de santé financées par la Sécurité sociale a été réduite de 77% à 75,8% (2010). Cette dégradation a été compensée par les mutuelles privées. Le 1er janvier 2008, Sarkozy créé de nouvelles franchises médicales entrent pour économiser quelques 650 millions d'euros par an sur le dos des malades. S’ajoutent environ deux cents déremboursements de médicaments supplémentaires et une augmentation de 5% du tarif des mutuelles cette année. En 2011, mille autres médicaments perdent 5 points de remboursements. Le forfait hospitalier augmente de 2 euros. Sarkozy doit rassurer les marchés.


Seniors

« Je mets d’ailleurs les entreprises devant leurs responsabilités. On doit garder les quinquagénaires dans les entreprises »
Les entreprises avaient jusqu’au premier janvier pour conclure un plan d’emploi des seniors, sans contraintes ni engagements. En mai 2008, les pré-retraités de 57 à 60 ans (qui bénéficiaient de la Dispense de Recherche d'Emploi) devraient pointer prochainement au chômage. La suppression de la DRE fut finalement reportée de 2009 à 2011 pour cause de crise. A l'inverse, les ruptures conventionnelles de contrat de travail depuis 2009 ont surtout servie de pré-retraite déguisées. Bilan: fin 2011, le nombre de plus de 50 ans inscrits à pôle emploi frôlait les 865.000 (en catégories A, B et C), soit +350.000 depuis novembre 2007.

Soins optiques et dentaires
« Je propose un meilleur remboursement par l’assurance-maladie des soins optiques et dentaires. Ces soins, indispensables à une vie digne et de qualité, sont aujourd’hui très mal remboursés ». Aucune amélioration de leur prise en charge n'a été décidée ni actée depuis que Nicolas Sarkozy a été élu.


Travail le dimanche
Nicolas Sarkozy, travaille lui-même rarement le dimanche, mais il aime faire du shopping sur les deux côtés des Champs-Elysées. Adoptée à l’été 2009, la loi sur le travail le dimanche n’a servi à rien si ce n’est fragiliser un peu plus le petit commerce
 de proximité.

Travailler plus pour gagner plus
En 2011, l'UMP et Sarkozy expliquent que le pouvoir d'achat des Français a résisté malgré la crise. Ils négligent deux choses : primo, la résistance française est due à la qualité du système social et public national. Secundo, le candidat avait promis du vent : votée dans l'urgence dès juillet 2007, la loi TEPA exonérait les heures supplémentaires d'impôt et de cotisations sociales. Effet d'aubaine, les entreprises ont pu en profiter. Le marché de l'intérim s'est effondré dès le mois d'avril 2008. En 2007 déjà, les Français n'ont pas travaillé plus. Le pouvoir d'achat a-t-il cru pour autant ? Non. L'envolée des prix de l'énergie et des matières premières, conjuguée à une faible augmentation des salaires, a sabordé l'efficacité du dispositif. En 2008, le pouvoir d'achat des Français a baissé, le chômage technique s'étend, les destructions d'emploi se multiplient. En 2009, la crise est là. Mais Sarkozy s'obstine. Comme nous l'écrivions voici presque deux ans, on ne cherche pas à travailler plus, mais à travailler tout court. Fin 2011, Nicolas Sarkozy pense à développer le chômage partiel, c'est-à-dire le partage du temps de travail. Travailler moins pour travailler tous ? Quelle ironie !

Ami sarkozyste, où es-tu ?

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 11:07

 

Quelques heures avant, un conseiller élyséen avait fini par lâcher quelques informations sur l'ampleur du coup que Nicolas Sarkozy voulait faire sur l'emploi, le 18 janvier prochain. On en salivait presque, tout y était ou presque. Tout ce que Nicolas Sarkozy n'a ni osé ni voulu faire depuis qu'il a été élu voici 4 ans et 7 mois: « une modulation de l’impôt sur les sociétés en fonction de la taille de l’entreprise ; la suppression des 35 heures et une flexibilisation très forte, à la hausse comme à la baisse, du temps de travail dans les entreprises qui s’engageraient à maintenir en contrepartie l’emploi ; un financement de la protection sociale via la CSG et la TVA pour faire contribuer plus fortement les importations et les revenus du capital à la protection sociale ; la suppression ou le relèvement de nombreux seuils.»

Samedi 31 décembre, 20 heures, le Monarque apparut à l'écran. Au fil du temps, il avait abandonné tout désir de paraître moderne. La crise l'avait rapetissé dans le costume finalement trop grand de ses prédécesseurs. Il était habillé en noir. On lui avait plaqué un décor vert des jardins de l'Elysée dans le dos. Il garda les sourcils froncés. Ses cheveux avaient visiblement été teints dans la matinée.

On retrouva, ce samedi, un condensé sans surprise des arguments du moment.

Réécrire l'histoire

Nous serions passé à côté du pire, cette crise « qui en trois ans a conduit à plusieurs reprises l'économie mondiale au bord de l'effondrement ». Une crise qui, évidemment, n'est pas de sa faute mais des trente dernières années (au moins !): « Cette crise qui sanctionne 30 années de désordres planétaires dans l'économie, le commerce, la finance, la monnaie, cette crise inouïe, sans doute la plus grave depuis la Deuxième Guerre mondiale, cette crise n'est pas terminée ». Nicolas Sarkozy est le perdreau de l'année...

Avec lui, tout reste possible (« nous devons, nous pouvons garder confiance dans l'avenir ») car il est sur le pont, toujours et encore : « Mon devoir est de faire face et de vous protéger. Vous pouvez être sûrs que j'assumerai jusqu'au bout et en totalité, les lourdes responsabilités que vous m'avez confiées et que je n'aurai de cesse d'agir au nom de l'intérêt général.» D'ailleurs, si la France a si bien résisté, c'est sans doute grâce « au courage et au sang-froid » des Français, « à la solidité de nos institutions », « à notre protection sociale qui garantit la solidarité dans l'épreuve » (tiens, ce n'est plus de l'assistanat ? Où est passé Laurent Wauquiez ?), mais c'est surtout grâce à lui, « grâce aux réformes que nous avons accomplies ces dernières années ». Mais quelles sont donc ces réformes qui nous ont permis de résister à la crise ? Ami sarkozyste, aide-nous...

Il n'y a pas d'alternative sinon la catastrophe. Evidemment... « Ce qui se passe dans le monde, annonce que l'année 2012 sera celle de tous les risques mais aussi de toutes les possibilités. De toutes les espérances, si nous savons relever les défis. De tous les dangers, si nous restons immobiles. Différer les choix parce qu'ils sont difficiles est la pire des options. Quand on décide trop tard, le prix à payer est plus cher. Les souffrances plus grandes.» Car, si en 2012, vous ne le choisissez pas pour un second mandat... « le destin de la France peut une fois encore basculer ».

Réécrire le présent

Au passage, le Triple A, c'est pas si important que ça... « Je le dis pour que chacun l'entende, ce ne sont ni les marchés, ni les agences qui feront la politique de la France ». Et il enchaîne avec l'incroyable: nos comptes sont déjà redressés. On se frotte les yeux. Il a dit ça ? Oui, oui. Il l'a dit.

L'homme qui valait 400 milliards d'euros de dette supplémentaire a bien dit: « Le problème posé n'est pas celui d'un nouveau train de réduction des dépenses pour l'année qui vient. Ce qui devait être fait a été fait par le Gouvernement. »

Rassurez-vous, le candidat Sarkozy a un projet. Il a même trois priorités pour son prochain quinquennat: la solidarité (ne pas laisser de « côté ceux qui souffrent déjà des conséquences douloureuses d'une crise dont ils ne sont pas responsables ») et l'emploi (« Nous devons changer notre regard sur le chômage »), le financement de notre protection sociale « qui ne peut plus reposer principalement sur le travail, si facilement délocalisable » (bienvenue à la TVA sociale!) et - ne riez pas - « dérèglements de la finance ». Rooooooo... Nicolas Sarkozy nous sert cette soupe depuis l'automne 2008... Il en avait même fait l'objet de « sa » présidence du G20 l'an dernier...

Pour finir, le Monarque a encore « confiance dans les forces de la France. »

Qui a encore confiance en lui ?

Juan Sarkofrance

NDLR : Il a confiance dans les forces de la France...C'est la même formule qu'a employé Zapattero avant se barrer....J'ai confiance dans les forces de ce pays a t'il déclaré avant de déserter...Quant on a signé le traité de Lisbonne, imposé comme s'apprête à le faire Sarkozy, la règle d'or pour en finir une fois pour toute avec les droits sociaux, effectivement nous on a plus confiance en eux.

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 12:02

 

L’expérience du Titanic

Bien que le capitaine (d’origine hongroise) ne soit ni un vrai marin ni un vrai marrant, le navire flotte encore. Mais l’équipage n’a plus confiance. Dans le carré des officiers, on songe à évacuer le navire bientôt.

Suite au naufrage du Titanic le 15 avril 1912, deux commissions d'enquête sont organisées pour tenter de déterminer les causes de ce drame qui avait entraîné la mort de 1 500 personnes, afin d'éviter qu'un tel événement se reproduise. Les deux commissions font en effet un grand nombre de recommandations.

Les navires devront désormais être équipés de canots de sauvetage en nombre suffisant pour tous les passagers.

Des exercices d'évacuation devront avoir lieu régulièrement (le manque d'organisation de l'équipage a en effet conduit à ne pas remplir entièrement les canots.

C’est après avoir étudié ces documents, que les membres du gouvernement se préparent au naufrage du «  Sarkozy 1°  ».

Des exercices d’évacuation ont lieu tous les mercredis et on soigne les canots de sauvetage. Sortir vivant de la catastrophe et conserver un emploi. Mais plus sur la même galère. D’ici 2017, un autre capitaine aura é-Copé le bateau France  ?

Je peux vous dévoiler les canots de secours attribués au gouvernement.

François Fillon embarquera dans la deuxième circonscription de Paris, à cheval sur trois arrondissements.

Frédéric Lefebvre, actuellement secrétaire d'Etat au commerce devrait embarquer dans la première circonscription, rassemblant les Etats-Unis et le Canada.

Benoist Apparu embarquera aux élections législatives dans la quatrième circonscription de la Marne.

Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, qui vient d’annoncer jeudi 29 décembre à l'AFP qu'il comptait embarquer dans le Boulogne-Billancourt, dans le département des Hauts-de-Seine Claude Guéant, qui aura 67 ans le 17 janvier

Alain Juppé, lui, embarquera dans le Bordeaux. (Dans la deuxième circonscription de Gironde).

Le ministre du Travail Xavier Bertrand embarquera dans le Saint-Quentin (Aisne), ville dont il est devenu maire en 2010. Sa réélection devrait être une formalité.

Nathalie Kosciusko-Morizet remet le couvert à Longjumeau (Essonne). La ministre de l'Ecologie a confirmé qu'elle sera embarquée dans la quatrième circonscription de son département.

Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire embarquera sur Evreux (Eure), dans la circonscription où il avait été élu en 2007 avant de céder son siège à son suppléant lors de son entrée au gouvernement. 

Elue en 2002 avec 65,11 % des voix au second tour et en 2007 avec 54,80 % des suffrages dès le premier tour, la porte-parole du gouvernement et ministre du Budget Valérie Pécresse embarque sur le Versailles (Yvelines). 

Le ministre de l'Education et maire de Chaumont, Luc Chatel, élu en 2002 et réélu en 2007 dans la première circonscription de la Haute-Marne, et qui a demandé à embarquer pour un troisième mandat

Elue députée à Angers (Maine-et-Loire) pour la première fois en 1988, la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, prendra place à bord de l’Angers.  

Secrétaire d'Etat en charge de l'Apprentissage, Nadine Morano, élue en 2002 et 2007 dans la cinquième circonscription de Meurthe-et-Moselle, ramera pour un troisième mandat en juin prochain. 

Entré à l'Assemblée en 2009 après avoir remporté une législative partielle à Poissy (Yvelines) avec 52 % des voix, l'ancien judoka et actuel ministre des Sports David Douillet rembarquent sur le Poissy.

Nora Berra est pour la première fois candidate aux législatives. La secrétaire d'Etat en charge de la Santé tentera de reprendre la barre de la troisième circonscription du Rhône.

Laurent Wauquiez devrait avoir moins de difficultés dans la première le canot de la circonscription de Haute-Loire. L'actuel ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche y avait été élu dans une élection partielle en 2004 avec 62,38 % des voix au second tour, et réélu dès le premier tour en 2007 avec 58,13 % des voix.

Ministre en charge des relations avec le Parlement et maire de Rueil-Malmaison, Patrick Ollier briguera une place, selon toute vraisemblance de bosco des Hauts-de-Seine, où il est élu depuis 1988. 

Elu dans la quatrième circonscription de Côte-d'Or en 1993, 1997, 2002 et 2007, le ministre de la Fonction publique François Sauvadet devrait être candidat pour un cinquième mandat consécutif. C’est un vieux loup des mers.

Ministre des Affaires européennes depuis juin 2011, Jean Leonetti brigue un quatrième mandat de député à Antibes (Alpes-Maritimes). Il y avait été élu dès le premier tour en 2007 avec 63,99 % des voix.

Le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Pierre Lellouche revendique le commandement de la première circonscription de Paris, où il est élu depuis 1993. 

La secrétaire d'Etat en charge de la Famille, Claude Greff, brigue pour sa part un troisième mandat consécutif à Tours, dans la deuxième circonscription d'Indre-et-Loire.

Marc Laffineur rempile lui aussi dans la même galère. Elu dans la septième du Maine-et-Loire depuis 1988, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants brigue un sixième mandat consécutif.

Le secrétaire d'Etat en charge des Français de l'étranger Edouard Courtial est candidat pour embarquer dans le Clermont (Oise), où il a été élu en 2002 et réélu en 2007.

Elu dans le Vaucluse depuis 1993, le ministre des Transports Thierry Mariani ramera dans la onzième circonscription des Français de l'étranger, qui s'étend de la Russie à l'Océanie. 

Quant à la secrétaire d'Etat à la Cohésion sociale, Marie-Anne Montchamp, elle sera candidate dans la circonscription du Benelux.

Les ministres de la Défense, Gérard Longuet, de la Justice, Michel Mercier, et de la Coopération, Henri de Raincourt retrouveront pour leur part leurs fauteuils de sénateurs.

Voila, les places sont réservés. Il ne reste qu’un détail infime à régler, convaincre les électeurs. Place aux plans de communication et aux déplacements avec photographes et équipes de télévision. Avec l’argent de qui  ? Mais nos impôts, naturellement  !

Papybom

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 11:37
Dernière semaine de l'année, dernière semaine de vacances avant la Grande Campagne. Nicolas Sarkozy a disparu des écrans médiatiques depuis quelques jours, avant de réapparaître ce 31 décembre pour ses traditionnels voeux de bonne année.

La grève des agents de sûreté dans quelques aéroports français s'est essoufflée, après la dramatisation grotesque du gouvernement. Des attentats ont frappé l'Irak et le Nigéria, comme un triste bruit de fond. Deux légionnaires français ont été tués en Afghanistan, portant à 26 le nombre de morts au combat dans la zone. Les agences de notation ont accordé un peu de répit à la Sarkofrance, lui laissant terminer l'année avec son Triple A. Mais l'emploi, ou plutôt le chômage, s'est brutalement imposé à la faveur d'une publication statistique détestable.

A l'UMP, on masque mal la panique.

Une bombe qui s'appelle chômage
Au gouvernement et à l'Elysée, on préparait le sommet pour l'emploi du 18 janvier prochain. Mais les derniers chiffres du chômage, publiés le 26 décembre, sont pires que prévu. Tous les indicateurs sont mauvais: 5,2 millions de chômeurs, un nombre en hausse dans tous les âges, toutes les catégories. La durée moyenne d'inscription est de 250 jours, contre 222 jours un an avant. Les cessations d'inscription pour défaut d'actualisation ont bondi de 9% en un mois. Le nombre de plus de 50 ans inscrits à pôle emploi a explosé de +15% de décembre 2010 à novembre 2011. Les femmes sont plus particulièrement touchées: +17% versus +14% pour les hommes cinquantenaires et plus. On se souvient que l'âge légal de retraite a été reporté de 4 mois dès juillet dernier.

Nicolas Sarkozy ne voulait pas se laisser embarquer sur ce terrain glissant sans réagir. Le chômage officiel devrait franchir les 10% de la population active en mai prochain, un record depuis 1999. D'où son sommet du 18 janvier. Aux médias, on glisse déjà quelques idées. D'abord, la crise n'est pas que chez nous: « Le chômage n'est pas un problème franco-français » (Xavier Bertrand). L'excuse est facile.

Roger Karoutchi, fidèle grognard des Hauts-de-Seine, aimerait que Sarkozy soit encore porteur de « ruptures ». Notez le pluriel.  A Toulon, le Monarque avait évoqué la TVA sociale, sans la nommer bien sûr. Il voulait croire « qu'on n'avait pas tout essayé » pour lutter contre le chômage. Il faut avouer que sa politique nous a coûté cher en emplois: sa défiscalisation des heures supplémentaires a détruit l'emploi intérimaire et en CDD, puis découragé l'embauche. Comment expliquer autrement que le volume d'heures sup' progresse autant ... que le chômage ? A cause de la réforme des retraites, le nombre de retraités a déjà chuté d'un tiers en un trimestre.

En Sarkofrance, ça sent désormais la panique. Xavier Bertrand veut des «solutions rapides» pour lutter contre le chômage. L'UMP toute entière semble convaincue aux vertus du partage du temps de travail, qu'elle préfère baptisé chômage partiel. Attention, ce n'est pas qu'une affaire de dénomination politicienne. Notez la nuance, elle est crucial. A droite, on partage... le chômage ! Les ténors de Sarkofrance aimeraient imposer une plus large flexibilité. Chacun y va de sa proposition farfelue. Le MEDEF aimerait un CDD de 30 mois, les libéraux de l'UMP, Jean-François Copé en tête, voudraient supprimer toute durée légale hebdomadaire de travail afin de supprimer... les heures supplémentaires elles-mêmes... On attend les 34 heures de Sarkozy.

En 5 ans, se plaît à rappeler l'opposition de gauche comme de droite, Nicolas Sarkozy aura vu le nombre de chômeurs progresser d'un millions. Qui dit chômage de masse, dit précarisation massive.

Pauvreté oubliée
Il lui ont offert un kit de survie pour SDF. Une association nordiste d'aide aux sans-abris, le Groupe de secours catastrophe français (GSCF), a envoyé le kit qu'elle a conçu pour aider les SDF à passer l'hiver. En décembre 2006, le candidat Sarkozy promettait qu'il n'y aurait plus un sans-abri mort d'ici deux ans. En 2011, environ 360 sans-abris sont décédés dans la rue.

Les Restos du Coeurs ont quelque difficulté à satisfaire une demande qui explose. Il leur manque 5 millions d'euros. L'ont-ils réclamé au Monarque quand ce dernier est venu les voir le 22 décembre dernier ? Interrogé sur France 2 jeudi 29 décembre sur ce que le gouvernement comptait faire, le secrétaire d'Etat au commerce Frédéric Lefebvre a bafouillé une réponse incomplète: « il faut qu’on atteigne ce dont ils ont besoin, donc c’est l’objectif. » Ah... Et comment ? Lefebvre a provoqué une « réunion à Bercy », évoquée dès le lendemain midi au journal de 13 heures de TF1... Ouf! Nous sommes rassurés...


A Paris, la Mairie a informé que l'Etat avait coupé dans les vivres du Samu Social: 28 millions d'euros de moins en 2012 ! L'essentiel du budget de l'association est couvert par l'Etat: ces 115 millions d'euros de dotations en 2011 tomberont à 89 millions l'an prochain. En fin d'année, le gouvernement a aussi annulé quelques 153 millions d'euros de crédits pour la lutte contre la pauvreté, soit 10% des économies supplémentaires pour tenir l'objectif de réduction des déficits.

Au premier janvier prochain, toute une salve d'augmentations diverses viendront pénaliser les ménages les plus modestes. Le Conseil constitutionnel a validé cette semaine la loi de finances pour 2012. La TVA à 5,5% passera donc bien à 7%. Les sodas seront taxés d'une contribution particulière. De son côté, la SNCF a décidé d'augmenter les tarifs de ses TGV. Bien sûr, les plus riches paieront proportionnellement un peu plus: 3% de contribution provisoire par part fiscale dépassant les 500.000 euros, et un point d'impôt sur le revenu supplémentaire sur la dernière tranche du barème. Côté revenu, le RSA augmentera de 7 euros par mois (pour une personne seule). Laurent Wauquiez, le chantre de la Droite Sociale, en est tout retourné.


Electoralisme minable
On digère mal la loi sur les génocides, adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale. Une députée UMP, Valérie Boyer, a même reçu des menaces de mort. La réélection de Nicolas Sarkozy serait-elle à ce prix ?

La cote de Sarkozy remonte chez les bookmakers anglais, paraît-il. En Sarkofrance, la cote reste basse et le trouillomètre remonte. Sarkozy est candidat, mais il n'ose toujours pas se présenter. Il n'aime pas que ses interventions et nombreux déplacements puissent être comptabilisés au titre de sa campagne. Juste avant une gigantesque tournée des voeux, cela ferait tâche... Pour le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, pourtant, Nicolas Sarkozy est davantage candidat que président.

Un ancien prestataire de la campagne Web de Nicolas Sarkozy en 2007, Arnaud Dassier, a quitté l'UMP. Le parti présidentiel ne veut pas de primaires pour désigner ses candidats aux prochaines législatives et Dassier lorgnait sur une circonscription en Val de Loire. Claude Guéant, lui, s'est trouvé une jolie circonscription pour les prochaines législatives. L'homme aime le combat, il sera député à Boulogne-Billancourt, 67% pour Sarkozy en 2007. Après François Fillon qui s'est choisi l'ultra-bourgeois 7ème arrondissement de Paris, voici un second ténor de Sarkofrance qui livre une belle leçon de courage !

Pour le reste, Nicolas Sarkozy accélère le placement de ses proches. Libération en a fait sa couverture, mercredi 28 décembre, en citant une dizaine de nominations récentes dans la magistrature, comme celle d'André Ride, décidée le 20 décembre, au parquet de Bordeaux où s'instruisent les affaires Woerth et Bettencourt. Plus visible, l'actuel secrétaire général de l'Elysée, Xavier Musca serait pressenti pour diriger la Caisse des Dépôts et Consignations...

Dette hors contrôle ?
La dette publique française a bondi d'une grosse centaine de milliards d'euros l'an dernier. Au troisième trimestre 2011, elle se chiffrait à 1.689 milliards d'euros. Trois ans avant, elle était inférieure de 400 milliards d'euros. Sur le trimestre, la dette a baissé de 3,6 milliards d'euros, « moins rapidement que prévu » s'inquiète le Monde. N'y voyez aucun effet de la rigueur gouvernementale du moment, l'évolution n'est que comptable.

Les bourses flanchent en fin d'année. La BCE, que l'on croyait avare de prêts aux établissements financiers européens, vient de lâcher quelque 489 milliards d'euros de prêts en quelques jours.  L'euro termine l'exercice à son plus bas niveau depuis 10 ans. Est-ce d'ailleurs si grave ?

Il était temps que cette année 2011 se termine.

Ami sarkozyste, je te souhaite une exécrable année 2012.
Juan Sarkofrance
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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 19:48
Les petites mesquineries de l'UMP : Supprimer les sucreries de noël des vieux !

Pour faire des économies budgétaires, le conseil général du Loiret, dirigé par l'UMP, a décidé de ne plus distribuer de sucreries de fin d'année aux pensionnaires des maisons de retraite en 2012. Celles-ci seront remplacées par des rencontres avec des élus !

 

L'année 2011 ayant été riche en idées et suggestions farfelues, saugrenues ou scandaleuses, émises par des élus UMP, il semblait difficile de désigner un vainqueur. Néanmoins, le Conseil Général du Loiret dans un effort de dernière minute vient de l'emporter haut la main !

En effet, lors de l'adoption du budget 2012, celui-ci a décidé de ne plus offrir de friandises au personnes âgées hébergées dans les 60 établissements qu’il gère à travers le Loiret. nous apprend La République du Centre

A combien se chiffre cette économie ?

Selon un communiqué publié par le conseil général, cette suppression ferait gagner 80.000 € au budget. A rapporter au montant total qui est de 644 529 110 €. Ce qui a mis en colère Michel Ricoud, élu du Front de gauche : « Les gens trouvent cela choquant, on a besoin d'un peu d'humanisme, de social, de lien avec ces personnes qui n'ont pas grand-chose dans la vie » et pense à juste titre, qu'on aurait pu trouver autre chose, pour faire des économies.

Le budget Technologies de l’information et de la communication par exemple, qui représente tout de même : 3 488 500 euro ?

Ce à quoi, la majorité UMP oppose un argument qui vaut son pesant d'or : « les pâtes de fruits, dans la majorité des cas, n’étaient pas consommées » et propose de remplacer les sucreries par une action « moins onéreuse, privilégiant quelques instants de rencontre entre élus et résidents (...) le contexte financier actuel impose de réinventer certaines politiques départementales et, dans le cas présent, privilégier l’affectif par rapport au matériel est une bonne démarche »

Pas certain que les résidents des maisons de retraite se satisfassent du discours lénifiant ou condescendant d'un élu, en lieu et place d'une sucrerie à l'heure du café. Il leur reste toujours la possibilité de prendre une photo de la boîte, qu'ils recevront au titre de 2011, histoire de garder un souvenir d'une France généreuse ... dirigée par un président qui protège ...

Slovar

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 10:55

 

2012 : l’année où …
… on les vire ?
Ah, on peut encore rêver un peu …
Je reçois dans ma boîte, de gens que je ne connais pas et je les remercie, cette carte de vœux originale.
Dont je vous fais volontiers profiter :
Vous aussi, je suis sûr, vous feriez bien un grand ménage de printemps ?

Vu dans Politis sous la plume de Bernard Langlois...

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 20:11

CONTRE LA RÉHABILITATION DE LOUIS RENAULT ET L'INDEMNISATION DE SES HÉRITIERS

Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).


Le 29 décembre 2011.


Le M’PEP soutient l’action de l’association « Esprit de Résistance ».

Le 16 janvier 1945, le général de Gaulle, Président du Gouvernement provisoire de la République française, signa une ordonnance de nationalisation des usines Renault pour cause de collaboration avec l’ennemi.

L’ordonnance n°45-68 parue au Journal Officiel du 17 janvier 1945 expose ainsi les fondements de la nationalisation (p. 222-224) :

« Alors que les livraisons fournies par la société Renault à l’armée française s’étaient montrées notoirement insuffisantes pendant les années qui ont précédé la guerre, les prestations à l’armée allemande ont, durant l’occupation, été particulièrement importantes et ne se sont trouvées freinées que par les bombardements de l’aviation alliée des usines du Mans et de Billancourt. »

L’ordonnance fixe ensuite les objectifs de la nationalisation :

  • dissolution de la Société Anonyme des Usines Renault (SAUR) ; confiscation de ses biens et de ceux de son président, Louis Renault, qui est décédé avant sa comparution en justice et dont la complicité avec l’occupant nazi est pleinement établie.

  • institution de la Régie Nationale des Usines Renault, acte majeur de la poursuite et du développement des activités de cet ensemble industriel. L’article 7 des statuts précise que la Régie Nationale « a pour objet de continuer dans l’intérêt exclusif de la Nation l’exploitation de la société dissoute… »


L’ordonnance 45-68 prévoit de plus le règlement de la question des biens de L. Renault qui ne sont pas dévolus à la Régie Nationale (article 6). Un accord définitif est conclu entre l’État et les héritiers, le 15 mars 1947.

Aujourd’hui, les petits-enfants de Louis Renault renient cet accord. Ils ont porté plainte contre l’État en utilisant pour ce faire la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) dont ils demandent l’application rétroactive. Ils sollicitent ainsi des dommages et intérêts qui pourraient se compter en milliards d’euros, et qui seraient à la charge des contribuables. Ils montrent ainsi que leur principale motivation n’est pas la défense de la mémoire d’un grand-père qu’ils n’ont pas connu, comme ils le prétendent sur les plateaux de télévision, mais un simple intérêt financier.

Cette demande d’indemnisation s’appuie sur une campagne de presse unilatérale, disposant du soutien de nombreux médias, y compris ceux du service public audio-visuel, de blanchiment de Louis Renault, champion de la collaboration industrielle française au service des armées nazies. Cette campagne porte atteinte à l’honneur de la Résistance et de la France qui signa à Berlin la capitulation sans condition du IIIe Reich.

La vérité ressort des archives de 1935 à 1944, aujourd’hui consultables. Elles mettent en lumière le rôle déshonorant de pourvoyeur des armées du IIIe Reich que Louis Renault assuma avec un zèle inégalable dès août 1940 et jusqu’en août 1944.

De même, Louis Renault fut le plus féroce organisateur de la répression anti-ouvrière. Dès l’avant-guerre il se distingua contre les « Renault », notamment à Billancourt après la grève de novembre 1938. Pendant l’occupation, il mit ses réseaux de mouchardage et de délation au service de la chasse policière aux résistants, aux militants politiques clandestins et aux syndicalistes. Traqués, dénoncés nommément par la direction de la SAUR à la police, arrêtés, torturés, livrés à la Gestapo, certains comptèrent parmi les fusillés du Mont Valérien, les autres furent internés et déportés. Par son acharnement à fournir aux Nazis toujours plus d’armes en multipliant sa production, Louis Renault porte l’entière responsabilité dans les bombardements anglo-américains sur ses usines, bombardements qui firent à partir de mars 1942 de nombreuses victimes chez les travailleurs et leurs familles.

Ceux et celles qui veulent que la flamme de la Résistance française brille toujours ne peuvent oublier que le président de la SAUR apporta, sans contestation possible au vu des rapports de police de décembre 1941 à juillet 1942, une odieuse contribution à l’effroyable répression pétainiste et hitlérienne. Cette répression frappa les résistants, des gaullistes aux communistes, les syndicalistes, les Juifs promis à l’extermination, les francs-maçons, les républicains et les patriotes, croyants et non-croyants.

Pour l’ensemble de ces raisons, que fait connaître l’association « ESPRIT DE RESISTANCE », l’ordonnance n° 45-68 du 16 janvier 1945 ne doit pas être annulée. Nous vous appelons à signer l’appel ci-joint et à le faire connaître.

Recevez, Madame, Monsieur, l’expression de nos meilleures pensées de fidélité aux idéaux de la Libération de la France.

Pierre Pranchère et Marc Lacroix, ancien résistant Centralien, député honoraire, ancien cadre dirigeant, Président d’Honneur, Président

« Association contre toute révision de l’ordonnance n° 45-68 du 16 Janvier 1945 » Association n° W 751 210 676

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 16:47

Un tournant dans l'histoire de l'Europe

ou comment Merkel et Sarkozy ont aboli la démocratie

Par Denis Collin

La séquence politique qui démarre avec la crise grecque et vient de trouver un dénouement provisoire avec l’accord à 23 pour un nouveau traité européen est instructive et mérite bien autre chose que les sempiternelles sornettes sur le triple AAA et la « crise de la dette » dont les commentateurs officiels et les économistes appointés nous rebattent les oreilles sur toutes les ondes.

 

Laissons pour l’instant l’analyse de la crise comme crise « économique » : la prétendue crise de la dette n’est que la manifestation la plus criante de la crise profonde du mode de production capitaliste, une crise structurelle la plus grave depuis 1929 et qui ne sera résolue que par des restructurations bouleversant les modes d’accumulation du capital et les rapports de forces entre les grands groupes et les grandes nations capitalistes.

 

Dans l’immédiat, nous devons constater deux faits majeurs :

  1. Officiellement, les dirigeants des grandes puissances européennes ont enterré ce qui pouvait rester de démocratie. L’oligarchie a maintenant tous les pouvoirs. Merkel et Sarkozy, porte-parole et bras armés du capital financier ont organisé le renversement du gouvernement grec légalement élu ; ils en ont fait de même en Italie et le gouvernement « socialiste » (sic) de Zapatero en Espagne s’est lui-même fait hara-kiri. Le projet de traité européen proposé par le couple infernal entérine cet état de fait : il ne sert plus à rien de voter, les élections ne peuvent plus rien changer, la politique que s’engagent à suivre les gouvernements est gravée dans le marbre de la « règle d’or » assortie de « sanctions automatiques ». C’est un véritable coup d’État rampant qui se produit, coup d’État dont les factieux et les subversifs sont précisément les gouvernements qui ont été élus avec la mission – entre autres choses – de protéger les institutions démocratiques. Si en France, en Allemagne et ailleurs il existait encore un parti d’opposition simplement démocrate, il aurait appelé à des manifestations de rue pour défendre cette article de la « déclaration des droits de l’homme et du citoyen » de 1789 qui stipule que « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation » (article III).

  2. Le projet d’Union européenne est atteint mortellement. La Grande-Bretagne est de fait hors UE avec le nouveau traité. La plupart des nations européennes, loin d’être les partenaires égaux en droit d’une construction commune sont mises sous tutelle franco-allemande – ou plus exactement allemande, le gouvernement français étant réduit au rôle de chien de garde. Le prétendu effacement des nations au profit d’un espace public supra-national s’est révélé ce qu’il a toujours été : un attrape-nigaud pour faire passer l’amère pilule de la destruction systématique des acquis sociaux arrachés après 1945, Où est passé le soi-disant « Parlement européen » depuis six mois ? Il est aux abonnés absents. Personne n’a pris soin de le consulter et ces prétendus députés européens ont accepté sans rechigner leur propre impuissance. Les paillassons, on s’essuie les pieds dessus. Le « président de l’Europe », le fantoche Van Rompuy, n’existe pas. Même la terrible « commission » de Bruxelles est réduite à un rôle parfaitement subalterne. Barroso est aussi inexistant que Van Rompuy. La remontée du nationalisme et l’arrogance allemande doivent aussi être notées : la manière abjecte dont la grande presse allemande s’en est prise au PIGS (Portugal, Italie, Grèce, eSpagne) est révélatrice d’un état d’esprit inquiétant. Par contre si un élu français ose s’inquiéter de cette évolution, tout le petit monde des politiciens et médiocrates français lui tombe dessus en le traitant de germanophobe. Mais maître Merkel, avec son valet Sarkozy, a fait tout ce qui lui était possible pour ressusciter ici la vieille image des « boches » avec casque à pointe. Comme j’ai eu maintes fois l’occasion de le noter, cette extravagante construction européenne ne pouvait que nous conduire là où elle nous conduit, la remontée des pires nationalismes, sur le terrain de l’écrasement des souverainetés nationales. La Yougoslavie n’était qu’une UE en modèle réduit. Personne ne peut dire que la politique stupide et criminelle poursuivie aujourd’hui ne nous conduira pas demain à une Yougoslavie en grand. Si on veut un autre précédent historique, on pourrait évoquer le congrès de Vienne, congrès des monarchies réactionnaires de 1814-1815, qui visait à rétablir le « concert des nations » afin d’endiguer les conséquences de la révolution française. Le printemps des peuples de 1848 signa l’échec de cette tentative qui néanmoins marqua durablement l’histoire européenne et peut être considérée comme l’une des causes de l’explosion de l’Europe en 1914...

Pendant ce temps-là, la campagne électorale continue. Avec des airs de farce grotesque. La palme revient aux socialistes qui déploient des efforts acharnés pour perdre en mai prochain. Après l’extravagante séquence des négociations avec les Verts (circonscriptions contre MOX), les sénateurs socialistes ont décidé de servir à la droite la diversion qui lui manquait en relançant le débat piégé sur le droit de vote des étrangers – personne ne rappelant, du reste, que les étrangers ressortissants de l’UE ont déjà le droit de vote aux élections locales. Pendant ce temps-là, on découvre (ou on fait mine de découvrir) l’étendue de la corruption dans certaines fédérations du PS (Bouches-du-Rhône, Hérault, Pas-de-Calais) qui, pourtant, sont montrées du doigt de longue de date, mais que tous les dirigeants ont ménagées parce que les barons locaux savent monnayer leur soutien. On peut d’ailleurs se demander dans quelle mesure les présidents de région et présidents de conseils généraux socialistes (et avec eux leurs vassaux et clients) ne préféreraient pas la défaite de Hollande à une victoire qui les rendrait coresponsables de la politique gouvernementale.

 

Hollande a certes condamné le nouveau projet de traité européen. Mais cette condamnation purement verbale en période de campagne électorale ne suffit pas. Il faut être prêt à assumer la bataille politique qui inclut la révision générale de tout ce qui dans les traités précédents (Maastricht, Amsterdam, Lisbonne) a conduit à désarmer les États face aux puissances financières et à livrer les peuples en pâture aux appetits insatiables de la ploutocratie. Sans quoi venir voir les ouvrier pour parler du "redressement de la France", comme le fait actuellement François Hollande, ce ne serait que faire des effets de manche, du Sarkozy bis et alors la déception serait terrible.

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 15:43
Pauvreté et misère : L'Elysée partagé entre condescendance et indifférence ?
L'indifférence de l'Elysée à la proposition de diffusion d'un kit de survie pour les SDF, a mis en colère le Groupe de Secours Catastrophe Français, son inventeur, qui vient d'en envoyer un au Chef de l'Etat. Problème : L'éradication de la misère n'est plus une priorité du président « pas encore candidat » !

 

Nicolas Sarkozy cherche à faire disparaître son image de président des riches, nous apprenait un de ses conseillers, lors de sa visite aux Restos du Coeur. Visite au cours de laquelle le Président s'est réjoui de voir les français se substituer à l'état, pour permettre à ceux qui n'ont presque plus rien, de pouvoir manger.

Que voulez-vous, en ces temps de grande précarité, l'argument des caisses vides est bien utile pour justifier l'abandon de l'objectif de réduction de la pauvreté d'au moins un tiers en cinq ans, promis en 2007 par Nicolas Sarkozy.

Il faut dire qu'entre temps, les pauvres et précaires sont devenus les ennemis de la « classe moyenne » selon Laurent Wauquiez et des fraudeurs aux aides sociales selon Xavier Bertrand. Alors, plus question de perdre une minute, à faire des opérations maraude avec le Samu social, et s'épancher devant les média, sur le sort des SDF !

Malgré tout, ignorant le réchauffement climatique, les sans abris se retrouvent ces jours ci, une fois de plus exposés au pires conditions de survie. Ce que confirme Benoist Apparu, le secrétaire d'Etat au Logement, qui trouve, que l'offre de logements pour ces populations ne se développe pas assez vite. Pire, certains, ont encore le mauvais goût de mourir de froid, comme à Béziers le 20 décembre dernier.

Alors, comment éviter l'hypothermie, l'infection d'une blessure, ou tout simplement garder un soupçon de propreté, lorsqu'on vit dans la rue ? Le groupe Secours Catastrophe Français (GSCF) a défini et mis au point un kit de survie qu'ils ont baptisé : « sac d'accompagnement pour les personnes SDF » dont le coût avoisine 150 €. Celui-ci contenant notamment, un sac de couchage et un kit de soin et d'hygiène.

 


Ils ont décidé d'envoyer un dossier de presse au Chef de l'Etat, afin que celui-ci se penche sur sa diffusion. Ils ont reçu en retour, un courrier standard, dans lequel il est écrit que, le Président les remercie de leur envoi, et les assure de tout l'intérêt de leur généreuse initiative de solidarité.

En réponse à cette fin de non recevoir, un peu à la manière des ouvriers d'Ontex qui avaient envoyé des couches bébé à l'Elysée, ils viennent de lui envoyer un kit complet, accompagné d'une lettre

Extraits : « (...) Nous nous permettons de vous adresser ce sac, Monsieur le Président. D'une valeur avoisinant les 150 euros, il aidera et sauvera surement des vies cet hiver (...) Nous avons reçu de la part de votre cabinet une lettre type mentionnant l'intérêt que vous portez à cette initiative (...) Veuillez nous permettre de douter, Monsieur le Président, que vous ayez eu le temps de vous pencher sur ce dossier (...) nous vous sollicitons pour une démarche concrète en faveur des personnes SDF. Vous avez le pouvoir de faire changer les choses et d'agir en faveur de ces victimes de la rue en témoignant d’un geste fort qui n’en restera pas à un effet d'annonce (...) »

Pour l'instant, pas de réaction de l'intéressé qui devrait, s'il en trouve le temps, réitérer des propos équivalents à ceux prononcés lors de sa visite au Restos du Coeur : « (... ) c'est le visage d'une France généreuse, attentive, avec des tas de gens qui dans la discrétion donnent de leur temps, de leur énergie pour ceux qui souffrent, a lancé le président. Une belle France ! » et laisser les français ... se mobiliser individuellement, pour financer les sacs d'accompagnement.

Ce qui ne saurait vous surprendre. Par contre, une initiative de Claude Bébéar, au nom de l'institut Montaigne, bénéficierait d'une attention toute particulière de nos dirigeants : Mettre à profit le très bon taux d'épargne des ménages français pour leur faire souscrire : « des obligations d'Etat perpétuelles rapportant autant que le livret A »

Claude Bébéar, précise que : « L’investissement des ménages français dans des dettes françaises, qui pourraient être indexées sur l’inflation, permettrait aux créanciers (les ménages) de disposer de produit d’investissement sans risque et offrirait à l’Etat une source de liquidité dans un marché stressé (...) »

En quelque sorte, une nouvelle « belle façon » pour les français de montrer à quel point ils sont attentifs et généreux, à la misère ... d'un état aux caisses vides ?
Slovar

Sources et crédit photo
Groupe Secours Catastrophe Français

Si vous voulez soutenir le projet : Un sac d’accompagnement pour aider les SDF durant l’hiver, vous pouvez le faire sur leur site

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 11:16
Laurent Wauquiez, révélation de l'année 2011.

2011, c'est un peu son année. Laurent Wauquiez s'est imposé parmi les premiers de la classe sarkozyenne. C'est un jeune gars qui compte. Le jeune ministre, et ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy, a trouvé sa place sur la scène sarkofrançaise.

Il était conscient qu'il risquait la marginalisation politique prématurée. Il voulut se replacer au coeur, si ce n'est au centre, du dispositif sarkozyen pour 2012.

Le tout pour mieux préparer 2017.

Singer son maître ?
Laurent Wauquiez a choisi d'imiter Nicolas Sarkozy. Il est certes moins doué, ou il ne joue pas dans la même cour. Jugez plutôt. Il parle comme lui. Pourtant richement diplômé, Laurent Wauquiez se force à quelques expressions « populaires » ou autres fautes de Français « faites exprès ».

Il singe aussi certains tics d'argumentation. Ainsi, il y a quelques jours, il s'est engouffré dans la mode protectionniste du moment, (en réclamant « Un protectionnisme moderne, (...) un protectionnisme européen, qui accepte le bras de fer avec nos principaux rivaux ») reprenant à son compte les positions d'Arnaud Montebourg, avant de déclarer que « la démondialisation à la Montebourg, c'est un concept de bobos fondé sur l'idée que tous les pays vont s'unir et qui fait l'impasse sur la circulation des travailleurs ».

Allez comprendre...

Sa circonscription, en Haute-Loire, il l'a obtenu sur un plateau. Il était suppléant d'un plus centriste que lui, Jacques Barrot, ex-CDS . Elle est moins prestigieuse que Neuilly-sur-Seine, mais fait davantage « terroir ». A l'UMP, il fait des jaloux. Il agace même Jean-François Copé qui le concurrence sur le terrain de la « modernitude ».

Depuis l'élection de François Hollande comme candidat socialiste à la présidentielle, Laurent Wauquiez est l'un des portes-flingues de Nicolas Sarkozy tout désignés pour tacler le candidat.

Conflit d'intérêt ?
Le 13 décembre dernier, il reprenait l'un des arguments favoris de Marine Le Pen, impliquer François Hollande dans les scandales en cours qui affectent trois fédérations du parti socialiste: «On a trois fédés du PS - Pas-de-Calais, Nord, Bouches-du-Rhône - qui ont au mieux des pratiques crapoteuses».

Des pratiques « crapoteuses » ?

En juillet 2010, l'affaire Woerth bat son plein. Laurent Wauquiez est secrétaire d'Etat à l'Emploi. Il rencontre des hommes d'affaires, banquiers et responsables de Hedge Funds, à Londres. Il les sollicite pour qu'ils donnent quelques fonds à son micro-parti personnel, baptisé Nouvel Oxygène (sic!). La démarche est indécente.

« Le 28 juin, le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, se rend à Londres pour une réunion sur le thème de l'emploi à La City. L'occasion aussi d'y évoquer le financement de son micro-parti politique, Nouvel Oxygène, lors d'un dîner avec des banquiers et des gérants français de fonds spéculatifs. »
Source: le JDD du 16 juillet 2010

D'après la Commission Nationale des Comptes de Campagne, le micro-parti de Laurent Wauquiez a récolté 14 dons de personnes physiques en 2009, de 2400 euros en moyenne, pour 34.452 euros au total. L'année précédente, il avait reçu quelques 52.000 euros. Rien de bien grave, juste une trentaine de SMIC mensuels pour alimenter un curieux parti en marge de l'UMP à laquelle Laurent Wauquiez est évidemment adhérent de plein exercice. Interrogé quelques jours plus tard, il s'est défendu: « Franchement, ce n'était pas des grosses sommes, c'est moins que ce qu'on peut avoir en d'autres occasions ».

« D'autres occasions » ? Lesquelles ?

Social ?
En mai 2011, Laurent Wauquiez fait enfin parler de lui. Nicolas Sarkozy lui a retiré la rédaction du projet de l'UMP pour 2012. Le jeune homme veut sans doute faire parler de lui. Il dénonce donc « l'assistanat », ce « cancer de la société » qui permet à des pauvres de cumuler les minima sociaux aux détriments de ces autres pauvres qui travaillent et cotisent. Cette salve antisociale est paradoxale de la part d'un jeune homme qui a profité d'une décennie d'études supérieures financées par la collectivité. Dans le détail, Wauquiez réclamait trois choses: (1) du travail obligatoire pour les bénéficiaires du RSA (il suggère 5 heures, Sarkozy retiendra une expérimentation sur 7 heures par semaine); (2) un plafonnement à 800 euros par mois des minima sociaux; (3) réserver le bénéfice de l'assurance sociale aux étrangers ayant cotisé au moins cinq ans en France mais avancer à trois mois (contre 6 mois actuellement) la période de résidence en France pour qu'un travailleur étranger soit assujetti à l'impôt.

En juillet 2011, Laurent Wauquiez est remercié. Et il remercie: « C’est pour moi un immense honneur que le Président de la République m’ait demandé de succéder à Valérie PÉCRESSE. Et c’est avec beaucoup d’émotion que je prends la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Je sais tout ce que je lui dois dans mon parcours personnel : j’ai eu le bonheur de rencontrer des enseignants et des chercheurs d’une qualité exceptionnelle, de ceux qui marquent une vie et qui décident d’un engagement. »

En novembre, il confie qu'il n'est pas très responsabilisant d'indemniser les malade pendant leurs arrêts. Le gouvernement venait d'annoncer qu'il ajoutait une quatrième journée de carence de rémunération en cas de maladie, mesure à laquelle il renonça. « Si jamais, quand vous tombez malade, cela n'a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, ce n'est pas très responsabilisant. Du coup, on a un peu l'impression que la sécurité sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu'il y ait un impact ».

Pour les classes moyennes ?
A l'automne 2011, le jeune Wauquiez sortait un livre sur les classes moyennes. C'est son dada. Ces dernières seraient les premières victimes d'un Etat providence qui ne se consacre qu'aux pauvres. Tout est bon pour marteler son argument. Wauquiez préfère les anecdotes aux statistiques, les exemples théoriques à la réalité de masse. En octobre, il s'en est pris aux HLM, qu'il voudrait voir réserver à ceux qui travaillent. Interrogé, il n'explique pas comment il compte loger ceux qui ne travaillent. Pour mémoire, près de 60% des HLM sont occupés par des gens en activité.

Laurent Wauquiez cherche à instrumentaliser au mieux la peur du déclassement. Il cherche régulièrement son inspiration chez Guillaume Peltier, un ancien (mais encore jeune) du Front National. Son indignation est à sens unique. On l'a peu entendu sur la hausse de TVA, les nouvelles franchises médicales, ou les faibles contributions demandées aux foyers les plus aisées (taxe temporaire en 2012, relèvement marginal de leur cotisation pour les retraites, etc). 

Ministre absent
On entend rarement Laurent Wauquiez sur l'action de son propre ministère.  En 2007, il fut porte-parole du gouvernement, sans autre porte-feuille précisément affecté. Au printemps 2008, il devient secrétaire d'Etat à l'Emploi.

Il assiste silencieux à l'envolée du chômage. La fusion de l'ANPE et des ASSEDIC est réalisée au pire moment, en décembre. Le nouveau pôle emploi recevra moins de 2.000 renforts temporaires (alors que le chômage s'envole d'un million de personnes !).
Wauquiez tait également l'échec de la sous-traitance privée du reclassement de certains chômeurs. Il travaille sous la tutelle de Raymond Soubie, conseiller social de Sarkozy jusqu'en septembre 2010.

Début 2010, on s'inquiète du sort des centaines de milliers de demandeurs d'emploi de longue durée qui seront éjectés de l'indemnisation chômage à la fin de l'année. Deux ans auparavant, la mise en œuvre de la défiscalisation partielle des heures supplémentaires par le gouvernement avait déstabilisé l’emploi intérimaire et en CDD, bien avant la récession économique de l’été 2008, le krach boursier puis le resserrement du crédit de l'automne 2008. Laurent Wauquiez est encore secrétaire d'Etat à l'emploi. On pensait qu'il incarnait la droite dite sociale, on allait  déchanter. Il fait patienter. Pas question de lâcher un nouvel accompagnement social. Il suggère de «répartir» différemment l’assurance chômage car, selon lui, ce problème est avant tout une « question de gestion de l'assurance dans la crise ». En juin 2010, Sarkozy lâche 460 euros mensuels par personne, « sous conditions ».

Devenu ministre des Affaires européennes en 2010, il disparaît carrément du radar médiatique. Les crises se succèdent, la Grèce puis l'Irlande frôlent la faillite. Mais le sujet est préempté par Nicolas Sarkozy lui-même. Wauquiez n'existe plus.

Mi-2011, il récupère le porte-feuille de l'Enseignement Supérieur. Là encore, on l'entend peu détailler son action. C'est un ministre à temps partiel, du mardi au jeudi soir. Il a ravi la mairie du Puy-en-Velais à la gauche en 2008. Il écrit un livre. Il travaille au programme de l'UMP pour 2012.

A la rentrée 2011, il annonce enfin que la promesse présidentielle d'octroyer un 10ème mois de Bourse aux étudiants faite deux ans auparavant serait enfin réalisée ! Début novembre, il ne voit aucun problème avec la circulaire Guéant du mois de mai qui facilite l'expulsion d'étudiants étrangers.

Laurent Wauquiez, comme ses collègues ministres, aurait pu au moins faire le service après-vente de l'action sarkozyenne en matière d'enseignement supérieur. Nous étions curieux de savoir ce qu'il pensait des promesses de financement non tenues (4 milliards d'euros au lieu de 9 promis sur 5 ans), du retard de l'opération Campus, ou du maintien des statuts des personnels universitaires devenus autonomes. Mieux, en cette période de rigueur budgétaire, comment le ministre pense-t-il aider des universités autonomes à gérer la baisse de leurs dotations publiques ? En novembre dernier, les facs de Pau et Bretagne-Sud, Nantes et Bordeaux 3, et Limoges ont alerté leur personnel sur leurs déficits budgétaires. Le ministre a préféré enfumer la presse avec des chiffres aléatoires.

Ami sarkozyste, choisis mieux ta relève.

juan Sarkofrance

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