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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 13:33

C'est un curieux clip de pré-campagne que l'UMP a publié samedi 28 janvier. Son titre, le courage donne de la force, serait le prochain slogan du candidat Sarkozy.

La video enchaîne des extraits du débarquement de Normandie, des images officielles du général de Gaulle avec Winston Churchill, puis sur les Champs Elysées le jour de la libération de Paris en 1944, ou avec le chancelier Adenauer. On y voit aussi  André Malraux célébrant Jean Moulin, le chancelier Helmut Schmidt serrant les mains de Valérie Giscard d'Estaing, François Mitterrand avec Helmut Kohl à Verdun en 1984, ou Jacques Chirac rendant hommage aux victimes de la rafle du Vel d'Hiv. On entend Simone Veil présenter la loi éponyme légalisant l'avortement en 1974.

On y voit même quelques extraits du Tour de France et du marathon de Paris, de pompiers luttant contre un incendie de forêt, d'ouvriers ou d'agriculteurs, de soldats français en Afghanistan, une mère retenant son fils de traverser au feu vert, des pêcheurs en pleine tempête.

Quelques verbes apparaissent en surimpression, sans soin particulier sur la typographie (affronter, reconstruire, se dépasser, lutter, travailler, unir, protéger, oser). La musique de fonds rappelle brièvement l'air de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 et son « ensemble, tout est possible ».

Dans ce clip, Nicolas Sarkozy reste étonnamment en retrait. Tout juste apparaît-il au milieu, lisant un hommage funèbre, sous la pluie, devant la tombe de soldats français tués en Afghanistan « vous n'êtes pas mort pour rien car vous vous êtes sacrifiés pour une grande cause ». Puis on l'entend, en voix off, sur l'image d'une petite fille en équilibre sur une barre de gymnastique: « c'est le courage qui donne la force d'agir ».

C'est tout, il n'y a aucune autre illustration de ce quinquennat. Rien que les communicants de l'Elysée n'aient jugé digne de figurer à côté des grands moments depuis la guerre.

Le premier message de ce clip est subliminal: la crise n'est pas de sa faute. Comme la seconde guerre mondiale, la catastrophe vient de l'étranger. La seconde idée est qu'il n'a pas de bilan à proposer sauf quelques discours grandiloquents écrits par Henri Guaino.




Sarkozy a-t-il honte de son bilan ?
Nicolas Sarkozy n'est peut-être pas fier des sommets européens ratés, de l'échec de la régulation financière, de la disparition d'un million d'emplois en 4 ans, des rafles de familles sans-papier à la sortie des écoles, du discours de Grenoble et du ministère de l'Identité nationale, de l'espionnage politique version Squarcini et du dîner du Fouquet's; des légions d'honneur lâchées comme des hochets à ses proches et du colonel Kadhafi reçu en grandes pompes à l'Elysée. Il a sans doute honte de l'envolée de la pauvreté, des morts quotidiennes de sans-abris, de la désindustrialisation accélérée de l'économie.

A l'automne 2006, un autre clip de pré-campagne circulait sur les réseaux. Il s'intitulait Le Vrai Sarkozy et fut visionné plus de 2 millions de fois. Ses promoteurs furent accusés d'anti-sarkozysme primaire. Et le candidat du Fouquet's fut quand même élu avec 53% des suffrages exprimés en mai suivant.

 

 



A le revoir, plus de 5 ans plus tard, on peut-être frappé. Le portrait était juste mais incomplet. Nous savions que Nicolas Sarkozy était clivant. Nous avions sous-estimé son incompétence. Son bilan contre la délinquance est désastreux.

Le courage donne la force d'agir, nous dit-on aujourd'hui.

Nicolas Sarkozy a si peu agi qu'on peut questionner son courage. Il fait preuve du courage des puissants, fort avec les faibles, faible avec les forts.

C'est tout.


Ami sarkozyste, où es-tu ?

juan Sarkofrance

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 21:22
Capitaine Hollande tu n’es pas de notre galaxie, mais du fond de la nuit

La Galaxie de gauche, j’entends. Je me suis livré à l’occasion du passage retentissant (! ?) à “Des paroles et des actes” à un relevé systématique des mots, expressions, références employés par le candidat socialiste. Exercice fort fastidieux mais particulièrement instructif. Florilège sur 2 heures d’émission :

 

“Je” ou “moi-même” a été employé 251 fois. “Elle” pour sa compagne se manifesta à 5 reprises.

“Nous” 37 fois dont 6 fois pour désigner Sarkozy et lui et 3 fois pour désigner le gouvernement. Les autres fois “nous” précédait souvent “effort” et “solidarité”

Gauche a été employé 9 fois et “Front de gauche” 2 fois. “Droite” 3 fois.

“Parti socialiste” a été prononcé 1 fois et “socialiste” une autre fois pour se caractériser dans son soutien non officiel à Obama. “Communiste” à 2 reprises. “Socialisme” n’a jamais été prononcé quant à “social”, il ne fut employé par le candidat qu’au sujet des “normes sociales des produits chinois” tout comme “environnemental”. “Nucléaire” et “écologie” ne sont pas venus à la bouche de François, pendant plus de deux heures.

Les autres personnages de gauche, du passé comme du présent ? “Mitterrand” vint aux lèvres à 4 reprises après le comparatif des deux tribuns. “Jospin” débarqua face à Juppé à deux moments. A l’étranger, il fut question comme éminent socialiste de “G. Shröder”. Quant à Blum, Jaurès … ont-ils existé pour François ?

Merkel a eu droit à plus d’égard puisque nommée à 5 reprises. Sarkozy fut finalement lâché 6 fois. Monti 1 fois. Jean Luc Mélenchon et A. Montebourg une fois. Obama 2. Bilan : Personnalités de droite citées à 12 reprises celle de Gauche 9 fois ! Jolie performance.

 

Doit on s’étonner de ne jamais avoir entendu Hollande hier prononcer les mots ou expressions suivantes ?

Travailleurs, employés, ouvriers, syndicat, salaire, Smic, justice sociale, partage des richesses, redistribution, développement, services publics, République (en dehors de Président de …), laïcité, relance (1 fois mais de façon péjorative), nation, révolution, transformation, droit sociaux, égalité, souffrance, peur du lendemain, pouvoir d’achat (1 fois du bout des lèvres).

 

“Les Français” furent évoqués une quinzaine de fois, souvent appelés à lu faire confiance. Les “salariés” eurent droit à une dizaine de considérations. Quant à “peuple” il surgit 4 fois. Le “chômage” fut prononcé 9 fois, “précaire” une fois tandis que chômeur ne fut entendu qu’une fois”.

“Sécurité sociale” fut immédiatement suivi de “déficit” et de “financement”, la “retraite” fut prononcée 3 fois en une minute environ. Les fonctionnaires eurent droit à 4 citations, la Police, la Justice, la gendarmerie 3 fois chacun et éducation nationale lui vint 4 fois à la bouche. “Santé” “médecine”et “hôpital”, jamais cités ne sont pas prioritaires.

En revanche, “entreprises ou “sociétés” revint à 40 reprises, PME à 13, Banques à 16, industrie à 13, entrepreneurs à 3, redressement (des comptes) 9 fois. Ce n’est pas tout : “Dette” eut les honneurs du candidat à 12 occasions auxquelles il convient d’ajouter les 7 “dépenses publiques”, les 8 “redressements budgétaires” et les 6 “équilibres” (budgétaires) toujours, les 4 “déficits”. “Compétitivité” vint harmonieusement s’exposer à 5 reprises, et “coût du travail”autant de fois, tout comme d’ailleurs l’”effort” (ce dernier souvent suivi de “consenti par les Français”).

 

“Consommateur”, deux fois eut plus d’égard que “citoyen” une fois.

 

“PME et entreprises” étaient souvent encadrés par “charges sociales” ou “investissement” et“innovation” ( Près de 20 fois à eux deux) mais pratiquement jamais par “emploi” ou “travail”.

Le “système centralisé” fut dénoncé à 3 reprises tandis que les miraculeuses “régions” et “décentralisations” sont survenues 9 fois. Tout cela dans un souci d’”efficacité” (environ 4 fois).

 

Fiscalité dut être prononcé plus d’une cinquantaine de fois mais le terme pris seul est peu significatif. En revanche la TVA (sociale ou non) revint 7 fois sur le tapis. Quant à la finance (qu’on attaque avec quoi d’ailleurs ?), elle préoccupa F Hollande à plusieurs reprises surtout sous l’appellation “banques” ou bien “marchés” 13 fois. Elle fut souvent associée à “paradis fiscaux” (3 fois) “produits toxiques” (3 fois) spéculation (6 fois) agence de notation (2 fois) mais jamais ou presque à “taxation”. “Capital” fut susurré à deux reprises.

 

Le monde de M Hollande peut paraître un peu étonnant : “Globalisation” “mondialisation” “marchandisation” ne l’ont pas préoccupé. Les pays évoqués furent l’Allemagne plus de 10 fois si on y associe Merkel, Etats Unis 1 fois, Afghanistan 2 fois, Chinois, 3 fois. Quant à Europe, BCE, traités, Fonds monétaire européen, UE, Bruxelles, ils totalisent ensemble environ 12 mentions.

 

Enfin les formules creuses et insipides furent légion, je n’en relève que quelques unes pour conclure : “Rassembler” 13 fois, “Confiance” 10 fois, Respect 9 fois, “sans idéologie” 1 fois, “le passé ne m’intéresse plus” 1 fois, “page tournée” 3 fois, “changement” 2 fois.

 

On ne peut que relever la pauvreté lexicale de l’ami François. Une vision du monde pour le moins étriquée. Un héritage de la Gauche tout juste esquissé. Un souci des travailleurs et des actifs très peu marqué. En revanche une attention particulière aux entreprises (grandes et petites). Et l’épouvantail finance qui sert à ramener les brebis égarées dans le troupeau socialiste. “Ah non je n’ai jamais dit “socialiste” !” Merci François.

Rodolphe

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 21:17

Son grand retour sera dimanche. Point de meeting comme François Hollande, il a réquisitionné - pardon - invité 6 chaînes de télévision dans la salle des fêtes du Palais dimanche soir à 20h15. Il espère s'imposer dans 12 à 15 millions de foyers et faire oublier cette terrible semaine.

Nicolas Sarkozy a été ébranlé, les plus lucides de ses partisans doutent. Et deux tiers des militants UMP ne sont même pas allés voter le projet du parti.

Le « candidat présumé » est-il en passe de rater sa campagne ?

Président figurant.
Cette semaine, l'activité présidentielle de Nicolas Sarkozy fut très modeste. Il a fait de la figuration.

Mardi, il était à Marseille, pour les voeux à la Culture. Il tacla Hollande sans le nommer, comme à son habitude. Mercredi, Angela Merkel fit sensation au forum de Davos, ce rendez-vous des riches en Suisse. La chancelière « triple A » réclama davantage d'union européenne, du vrai fédéralisme. Nicolas Sarkozy ne réagit pas. Il préfère la « convergence entre Etats », mais il ne joue plus dans la même cour.

Jeudi, ces voeux à la Justice n'étaient qu'un exercice d'auto-satisfaction sur l'introduction de jurés citoyens dans deux tribunaux. Le Monarque occulta l'appel des procureurs en décembre dernier à plus d'indépendance, l'engorgement de la justice et les affaires en cours.

Jeudi, il recevait le président de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara. Il paraît que Carla Bruni avait mis les petits plats dans les grands pour accueillir ses hôtes au Palais. Le Monde fut plus sérieux en s'attardant sur Julien Civange, ce curieux conseiller occulte de l'épouse du chef de l'Etat qui a récupéré quelques centaines de milliers d'euros du Fond Mondial contre le Sida. Ce dernier, justement, a perdu son directeur général, ébranlé par le scandale qu'avait révélé Marianne.

Vendredi, Nicolas Sarkozy recouvrait à nouveau son costume de président. Son collègue afghan Hamid Karzaï eut droit à tous les honneurs. Sarko est un peu un George Bush de remplacement. La dégradation brutale de la situation militaire - avec la mort de 4 nouveaux soldats cette semaine - l'a forcé à accélérer le retrait des troupes françaises avant la fin de 2013. Les troupes françaises quitteront même la région de Kapisa dès le mois de mars.

La surprise Hollande
Dimanche 22 janvier, François Hollande avait réussi son premier meeting de campagne, au Bourget, près de Paris. Nicolas Sarkozy était loin, en Guyane. Il continuait sa tournée des voeux, cette fois-ci pour l'Outre-Mer. A Cayenne, il avait calé une intervention publique au moment même où le candidat socialiste devait s'exprimer. Mais l'attention médiatique était à Paris. Hollande surprit son monde en annonçant de multiples propositions. A l'UMP, on fut secoué. La cellule Riposte avait été prise de court. Les premières réponses, dimanche soir, étaient consternantes, contradictoires ou anachroniques. Certaines avaient été préparées à l'avance.

De ce dimanche, on retint deux images. François Hollande galvanisant les 25.000 participants de son meeting. Nicolas Sarkozy, grimaçant de chaleur sur une pirogue au milieu du fleuve Maroni, avec Claude Guéant et Nathalie Kosciusko-Morizet.

A l'Elysée comme à l'UMP, la semaine fut rude. Sonnée par le succès médiatique du meeting au Bourget de François Hollande, l'équipe présidentielle a tenté de se refaire le moral en distribuant quelque 6 millions de tracts de défense du bilan de son Monarque. Mais le jour même, de fausses confidences du Monarque sabordèrent l'opération de reconquête: Nicolas Sarkozy évoquait la possibilité d'un échec en mai prochain. « En cas d'échec, j'arrête la politique. Oui, c'est une certitude. » Les propos avaient été recueillis le samedi précédent, lors d'une soirée « off » avec les rares journalistes qui l'accompagnaient en Guyane. Le journal le Monde, qui venait de briser ce faux tabou du « off », se rattrapa trois jours plus tard. Vendredi, on apprenait que Nicolas Sarkozy regrettait beaucoup de choses de ce mandat qu'il espère prolongeable. Sans surprise, il regrette ... ce que les Français n'aiment pas, ce qui a choqué dans son comportement. Le courage version Sarkozy consiste à nous ré-itérer le traditionnel « j'ai changé » tous les 5 ans...

A l'UMP, on misait ensuite beaucoup sur la présentation détaillée et chiffrée du programme du candidat Hollande jeudi matin. La cellule Riposte animée par Brice Hortefeux avait même publié son « programme caché », un tissu de mensonges grossiers qui scandalisa quelques journalistes. Mais la riposte sarkozyenne fut là encore ratée. Les sbires du Monarque avaient grillé leurs cartouches. A force de crier au scandale, d'attaquer sans connaître, de fustiger sans savoir, comment pouvaient -ils être encore crédibles ou audibles ?

Le soir, Nicolas Sarkozy avait envoyé Alain Juppé guerroyer contre le candidat socialiste sur le plateau de l'émission « Des paroles et des actes », sur France 2. François Hollande moqua l'absence de Sarkozy, un candidat absent qu'il ne nomme donc plus. Et Juppé, « Le meilleur d'entre nous » comme disait Jacques Chirac, s'est fait croquer tout cru. Il termina ses 40 minutes de confrontation télévisuelle agacé, cassant et fracassé.

Valérie Pécresse dénonça la fin du modèle social français car le candidat voulait augmenter les impôts des plus riches. Bruno Le Maire dénonça la suffisance, Juppé l'arrogance. Laurent Wauquiez était occupé à sauver l'usine Lejaby de sa circonscription, qui avait fermé voici 10 jours. « Wauquiez ? On ne l'avait jamais vu ici ! » s'interrogèrent les ouvrières.

Candidat tricheur.
Dimanche, Nicolas Sarkozy a convoqué 6 chaînes de télévision (TF1, France 2, iTélé, BFM-TV, LCP) pour simultanément l'interroger sur les « mesures structurelles et fortes », le plan « sans précédent » qu'il nous promet depuis son second discours de Toulon le 1er décembre dernier. Henri Guaino, son conseiller spécial, a prévenu: « c'est le Président, pas le candidat, qui s'exprime ». Ben voyons... Même le CSA n'est plus dupe. L'autorité a précisé que le temps de parole de Sarkozy serait décompté quand il interviendra en tant que « candidat présumé ». Ses conseillers ont bien précisé qu'il n'annoncerait pas sa candidature, ce serait faire preuve d'inquiétude et déstabilisant le « socle électoral ».

Les mesures ont été préparées avec ses deux experts ès opinion, l'ex-directeur de Minute Patrick Buisson et l'ex-sondeur Pierre Giacometti. Ce sera « le grand soir », promet Charles Jaigu, l'accrédité du Figaro à l'Elysée. « c'est la première fois qu'un chef de l'État pousse les feux de la réforme jusqu'à l'extrême fin de son mandat. » C'est surtout la première fois qu'un un chef de l'État tente de rattraper cinq ans d'agitation inefficace dans les cinq semaines de fin de mandat. On nous promet une hausse de deux points de la TVA pour alléger de quelques centimes les cotisations patronales et la fin de la durée hebdomadaire de travail (et donc des heures supplémentaires).

A l'UMP, les deux tiers des militants ne se sont pas déplacés pour voter le projet présidentiel. Le conseil politique s'est quand même réuni samedi pour faire croire à la mobilisation.

Ce dimanche, Nicolas Sarkozy joue gros. L'avenir de sa campagne et son propre destin.

Ami sarkozyste, ne pars pas !

juan Sarkofrance
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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 20:38

Aux adhérents de l’Association pour une Constituante

 

Cher(e)s ami(e)s,

La présidentielle est à la fois l’occasion de débattre avec les citoyens et une catastrophe.

Une catastrophe car elle est souvent le niveau zéro du débat politique, s’apparentant plus à un match de boxe ou à un concours de beauté qu’à un affrontement des idées et des propositions. Catastrophe aussi car la marge de manœuvre du Président élu dans le cadre des contraintes de Bruxelles et de l’OMC rend son programme bien incertain et ses promesses souvent illusoires. Catastrophe enfin car, en dépit de la conscience que nous avons d’être manipulés, il est difficile de ne pas entrer dans ce jeu pervers. Paradoxalement, tout en nous plaignant de l’exercice, nous sommes entrainés à y participer.

Dans cette élection, chacun de nous aura une position ou un champion, même ceux qui ne voteront pas. Je dirai que c’est une bonne chose car la force de notre association doit venir de notre diversité. En même temps, ces différences d’opinion s’effacent devant ce qui nous unit, c'est-à-dire l’élection au suffrage universel d’une Constituante en France. Je propose donc que les opinions dans cette campagne n’interfèrent pas avec nos travaux et que, pour ce qui concerne notre Association, nous nous en tenions à ce qui peut rassembler les citoyens autour de l’objectif de la Constituante dans notre pays. Ceci vaut, si vous en êtes d’accord, pour les textes publiés sur notre site comme pour les échanges sur le forum des cercles.

Par ailleurs et conformément aux décisions prises par la réunion du 3 décembre à Romainville, chaque adhérent reçoit un projet d’appel aux candidats, aux partis, aux citoyens et à leurs associations et mouvements (pièce jointe). Il rappelle notre attachement à la République et à la démocratie. Il est à diffuser, il est un instrument de dialogue avec nos concitoyens. Il sera également sur le site www.pouruneconstituante.fr aux fins de popularisation. Il permet aussi de rassembler les doléances, en particulier conformément au canevas proposé par Christian Berthier (ici joint à nouveau). Il est enfin et surtout un instrument de contact pour engager le dialogue avec les associations qui agissent dans votre environnement. Il serait bon que vous profitiez de cette occasion pour engager le dialogue avec elles, particulièrement sur la question de la citoyenneté.

Toujours en conformité avec les décisions du 3 décembre, les adhérents et les cercles sont invités à prendre contact avec les élus locaux, quelles que soient leurs tendances, pour échanger sur la question de la démocratie. Nous avons beaucoup écrit, publié, distribué, sur les attaques subies par la démocratie locale (Voir sur notre site). Ce moment est particulièrement adapté pour développer cet échange avec les collectivités territoriales soumises aux assauts du pouvoir. Nous vous proposons donc de faire des réunions dans les communes, en la présence des élus locaux, sur la question fondamentale de la démocratie, avec si possible la presse locale, ces évènements donnant lieu à compte rendu sur notre site. Nous vous joignons dans cet esprit une lettre type aux maires (voir pièce jointe). À vous de la modifier, de l’adapter ou d’en faire une autre.

Le travail est long et difficile d’autant plus que beaucoup d’entre vous agissent sur d’autres terrains. Mais il est particulièrement opportun et nécessaire en cette période. Notre audience n’a ces derniers temps, cessé de croitre, les visites uniques sur le site ayant par exemple dépassé 25000 le mois derniers (avec plus de 5 pages par visiteur). Nous avons là l’occasion de renforcer l’audience et l’adhésion à notre lutte. Tous ensemble, allons-y.

Très amicalement.

André Bellon

Ancien vice Président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nationale

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 19:48

  Parti de Gauche

finance

Dans son meeting du Bourget, François Hollande a annoncé qu'il voulait combattre la finance, ce dont le Front de Gauche s'est félicité. Ce faisant, le candidat socialiste est venu confirmer la justesse de notre orientation.

Dans le même temps, le Parti de Gauche avait regretté, dans les mesures déjà annoncées dimanche, l'absence de toute proposition concernant les salaires ainsi que la non remise en cause du cours libéral de l'Europe enfermée dans le traité de Lisbonne.

Les 60 mesures annoncées ce matin, qui viennent préciser le discours de dimanche, ne proposent toujours rien sur ces deux sujets déterminants pour qui veut défaire la finance. De manière générale, la volonté de vouloir revenir à l'équilibre du budget en 2017 ne peut permettre une politique de rupture avec les politiques économiques et sociales libérales en cours. C'est sans doute la raison des imprécisions. La nouvelle proposition sur les retraites, revient à entériner le passage aux 41 ans et demi de cotisation, ce qui enterre, sans le dire, le droit à la retraite à 60 ans.

La Gauche ne gagnera les élections qu'en refusant l'austérité, en répondant aux attentes sociales, en promouvant la répartition des richesses et en se donnant les réels moyens de gouverner face aux banques et à la dérive libérale de l'UE. C'est ce que propose Jean-Luc Mélenchon et le programme du Front de Gauche "l'Humain d'abord".

Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 14:19
Ne vous en déplaise Monsieur Bertrand : Oui à la retraite à 60 ans !

Xavier Bertrand s'oppose de façon virulente à l'engagement de François Hollande de ramener l'âge légal de la retraite à 60 ans à taux plein. On pourrait lui rappeler que plus de 800.000 chômeurs seniors sont toujours en attente des promesses du gouvernement !

Il y a quelques heures lors de la présentation de son programme, François Hollande a déclaré : « Je ferai en sorte que tous ceux qui ont 60 ans et qui auront cotisé la totalité de leurs annuités retrouvent le droit de partir à la retraite à taux plein à cet âge-là : ce principe sera mis en œuvre immédiatement (...) »

Démagogie, faute de gestion, ruine du système hurleront dans les heures qui viennent ministres et parlementaires de l'UMP, qui se feront plus discrets sur ... les derniers chiffres du chômage et tout particulièrement ceux qui concernent ... les seniors privés d'emploi !

Seniors qui sont aujourd'hui plus de 835.000 sans emploi et à qui le gouvernement et l'UMP ont supprimé

La dispense de recherche d'emploi,
L'Allocation équivalent retraite (remplacée par la restrictive Allocation transitoire de solidarité)
Et qui restent en tête des ruptures conventionnelles !

Le tout étant parfaitement résumé par Gaby Bonnand, le président de l'Unedic : « Le nombre de chômeurs de plus de 50 ans est en effet en forte hausse (+16 % sur un an). Les entreprises licencient ou parviennent à se séparer par d'autres moyens des salariés les plus âgés qui n'ont pas toujours eu, dans leur carrière, les formations qui leur aurait permis de rebondir. Par ailleurs, les employeurs conservent de fortes réticences à embaucher des personnes de plus de 50 ans. D'un côté donc on licencie les seniors sans qualification; de l'autre, les entreprises ne recrutent plus après un certain âge (...) »

On est bien loin, aujourd'hui des propos enflammés de Laurent Wauquiez qui déclarait en 2010 : « (...) Notre mobilisation a déjà payé et nous sommes en train de récolter les fruits de nos efforts (...) Jamais le taux d'emploi des seniors n'avait autant progressé en France, surtout en temps de crise. L'accélération s'est produite au troisième trimestre 2009 au moment où nous enclenchions notre plan d'emploi des seniors (...) »

Tout comme ceux d'une Laurence Parisot qui clamait son enthousiasme devant l'idée de François Fillon de repousser l'âge légal de la retraite à 67 ans, ajoutait : « quand on aura 67 ans en 2030, on sera dans un état de santé, un état physique comparable à 62 ans aujourd’hui » et que c'était : « une excellente idée et une bonne réponse à la crise actuelle (...) » oubliant au passage les engagements pris en 2008 et en 2009 par le Medef

Alors, qu'est ce qui est préférable : Permettre à des salariés ayant leur nombre d'années de cotisations de partir à 60 ans ou les faire galérer inutilement jusqu'à 62 ?

Même si certains pourront reprocher le maintien par François Hollande de 41 années de cotisations, n'oublions pas que : « (...) depuis la réforme du gouvernement de novembre 2010, il faut, pour bénéficier d’une retraite à taux plein, avoir cotisé 41 ans pour pouvoir partir à 60 ans et 8 mois quand on est né en 1952 et 41,5 ans pour pouvoir partir à 62 ans quand on est né en 1955 et après (...) et que si on ne dispose pas de ces annuités il faut continuer à travailler jusqu’à un âge maximum de 67 ans, qui a été repoussé de deux ans par la réforme du gouvernement » - Ouest France

D'autant que le candidat socialiste ne ferme pas la porte à la prise en compte de la pénibilité qui a été purement et simplement massacrée par Eric Woerth.

Ce qui ne devrait pas empêcher l'UMP de promettre aux français le feu du ciel au cas où François Hollande serait élu Président de la République. Français beau joueurs qui laisseront toutefois encore 87 jours au Président, à Xavier Bertrand et aux parlementaires UMP pour leur prouver qu'on peut sans difficulté travailler plus longtemps !
slovar

Crédit et copyright photo
France Soir

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 11:19

Sondages_souriez

Mercredi 25 janvier s'est tenue l'audience du procès contre la Commission des Sondages déclenché par une demande de Jean-Luc Mélenchon suite à un sondage de Harris Interactive.

 Le rapporteur public s'est adressé aux juges du Conseil d'Etat en ces termes : « M. Mélenchon a raison de dire que la loi a été violée ». Il a rejoint l'opinion de M. Mélenchon quant au caractère lacunaire de la notice qui doit, en vertu de la loi, être déposée auprès de la Commission des Sondages la veille de la publication de tout sondage, afin d'être communiquée à tout citoyen sur demande. Le rapporteur a d'ailleurs souligné, donnant encore une fois raison à M. Mélenchon, que les journaux qui ne mentionnent pas le droit d'accès pour tout citoyen à ladite notice violent la loi de 1977.

Ces manquements à la loi auraient pu faire l'objet d'une mise au point ou d'une saisine du Parquet pour poursuites pénales, a rappelé le rapporteur. En effet, la Commission de Sondages avait « classé sans suite » ces violations, et ce malgré la demande de M. Mélenchon.

M. Mélenchon avait réclamé, en vain, la communication des « méthodes utilisées pour déduire des résultats indirects », autrement dit la méthode de redressement. Ces informations font pourtant textuellement partie des mentions obligatoires de la notice que doivent déposer les sondeurs à destination du public.

Au final, le rapporteur a malheureusement conclu au rejet de la demande de Monsieur Mélenchon car selon le rapporteur, le Conseil d'Etat ne peut exercer qu'un "contrôle restreint" de la Commission des sondages. Cette dernière n'a pas choisi d'agir, malgré les graves manquements constatés. Si le Conseil d'Etat suit l'avis du rapporteur public cela signifiera que la loi de 1977 peut être violée sans que les sondeurs et les rédactions ne soient inquiétés. Une telle décision aboutirait pour le Front de Gauche a une conclusion simple : la loi de 1977 doit être changée pour qu'enfin les sondages d'opinions puissent être sérieusement contrôlés.

L'affaire a été mise en délibéré.

Me Raquel Garrido,
avocate de Jean-Luc Mélenchon

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 10:52
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FHollande

Ce soir, François Hollande a défendu avec application son programme. Il a tenté pendant deux heures de « donner du sens à la rigueur ». La gauche n'y retrouve pas ses petits. Le combat promis contre la finance a déjà fait pschitt. Beaucoup de mesures de la droite ne seraient pas abrogées. La quasi-totalité des secteurs de la fonction publique continuerait à subir des coupes franches. Le candidat du PS n'a pas eu un mot sur les salaires ni sur l'écologie. La seule chose que nous ayons appris ce soir est qu'il appellera à voter pour Jean-Luc Mélenchon s'il arrive en tête de la gauche au premier tour. C'est ce à quoi doivent travailler tous ceux qui veulent un vrai changement.

François Delapierre,
directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 10:48

 

Sécurité sociale : comment étatiser pour mieux privatiser
Jeudi 26 janvier 2012
Par Bernard Teper
Responsable du secteur Education populaire de l'Union des FAmilles Laïques
Portail des secteurs de l'UFAL : www.ufal.info
http://www.ufal.org

Depuis longtemps, les contributeurs de ReSPUBLICA et les conférenciers du Réseau Éducation Populaire (REP) expliquent inlassablement que le projet du modèle politique néolibéral a pour objectif prioritaire la privatisation des secteurs rentables de la sécurité sociale dont le budget est supérieur au budget de l’État. Ils expliquent aussi que pour les néolibéraux la phase de l’étatisation est un point de passage nécessaire. 

Reprenons l’histoire. Les révolutionnaires du Conseil national de la Résistance (CNR) estiment que la Sécurité sociale est trop importante pour être gérée par le privé mais aussi par l’État. C’est pourquoi ils décident que la Sécurité sociale sera gérée par les représentants élus des assurés sociaux lors d’élections dont les dernières ont eu lieu en 1983 avant d’être abandonnées par Michel Rocard puis supprimées par la loi par Alain Juppé.
Mais pour privatiser ce qui appartient au peuple, il faut d’abord étatiser puis vendre « par appartements » au privé. Ainsi des ordonnances de 1967 à la sinistre loi Bachelot HPST en passant par la contre-réforme régressive Juppé de 1995 et les lois de financement de la sécurité sociale (LFSS) votés chaque fin d’année, tout a été fait pour étatiser ce qui appartenait au peuple. Enfin presque tout. Il fallait en même temps diminuer les pouvoirs des conseils de la Sécurité sociale et augmenter ceux des directeurs nommés par la monarchie élective de la Ve République.
La dernière péripétie sous l’État néolibéral sarkozyste a consisté à enlever à l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie (Uncam, dont les membres ne sont plus élus mais nommés par des règles injustes) la possibilité de fixer le taux de la participation de l’assuré aux dépenses de santé (appelé de façon impropre le ticket « modérateur ») pour l’augmenter bien sûr et privatiser un peu plus le remboursement des soins. Après s’être fait retoquer par le Conseil d’État le 5 décembre 2011, le gouvernement fait publier un décret le 15 janvier 2012 en application de l’article 82 de la dernière LFSS, stipulant que l’Uncam doit se prononcer dans un délai de deux mois dès que le gouvernement fixe de nouvelles fourchettes de taux pour les les médicaments à service médical rendu (SMR) modéré, les médicaments homéopathiques et les dispositifs médicaux. Rendez-vous donc le 15 mars 2012 pour voir les nouveaux taux néolibéraux.

Pour privatiser le remboursement des soins, les néoliberaux baissent le remboursement Sécu et augmentent le remboursement par les complementaires santé… subventionnées par la Sécu !

Le rapport Chadelat l’a théorisé en 2003. Pour faire baisser les prélèvements obligatoires, il suffit entre autres de baisser les remboursements assurance-maladie (dont les cotisations sont obligatoires et proportionnelles aux salaires - sauf pour les cotisations retraites plafonnées) et d’augmenter très fortement les remboursements par les complémentaires santé (dont les cotisations sont facultatives et en général forfaitaires, donc antisociales car défavorisant les couches populaires, les catégories précarisées et les familles monoparentales). Tout cela a comme conséquence l’accroissement exponentiel des refus de soins pour causes financières (29 % dans la dernière étude) car plus de 7 % des assurés n’ont pas de complémentaire santé et plus du tiers des complémentaires santé ont des remboursements médiocres et scandaleux.
Or, pour ceux qui sont en refus de soins pour causes financières, le modèle politique néolibéral impose à l’assurance-maladie de subventionner les complémentaires santé en obligeant les caisses d’assurance maladie de financer l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS) et en les incitant d’augmenter les ACS par un « coup de pouce ». Ainsi la boucle est bouclée. Le modèle néolibéral organise la baisse des remboursements de l’assurance-maladie, oblige donc les assurés sociaux à souscrire de plus en plus de complémentaires santé et, pire, demande à l’assurance-maladie de subventionner son concurrent à savoir les complémentaires santé (alors que les frais de gestion de la sécurité sociale sont de l’ordre du 6 % contre 15 à 28 % pour les complémentaires santé) !
Il va de soi que le modèle politique néolibéral vise en fait à privatiser les profits dans les complémentaires santé et à socialiser les pertes dans l’assurance-maladie dont le « trou » est construit et fabriqué par la déformation du partage de la valeur ajoutée (changement dans la répartition des richesses faisant passer tous les ans environ 9,3 points de PIB des salaires vers les profits, soit plus de 180 milliards par an, si on se réfère à la répartition des richesses de la période de la fin des années 70 et du début des années 80).
On ne sera pas surpris que parmi les trois types de complémentaires santé, en matière de parts de marché, ce sont les mutuelles qui reculent et les firmes multinationales de l’assurance qui progressent, les instituts de prévoyance soi-disant paritaires (le paritarisme est un procédé qui donne le pouvoir au patronat, car il peut s’associer avec un syndicat complaisant contre la majorité du peuple) ayant une part stagnante actuellement.
Si on se réfère au Fonds CMU dirigé par M. Jean-François Chadelat, nous pouvons connaître les chiffres des attestations délivrées pour l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS).
Sa lettre de janvier montre que le nombre d’attestations a augmenté de 19,5 % sur les dix premiers mois de l’année 2011 et que 734.620 personnes se sont vu délivrer, sur douze mois, cette attestation  : tel est le recul organisé du remboursement assurance-maladie dans notre modèle néolibéral. La détresse sociale est telle que les dirigeants néolibéraux de l’État ont augmenté le plafond des ressources permettant l’ACS de 20 à 26 % au-dessus du plafond de la CMU (LFSS 2011) puis à 35 % (LFSS 2012). Le nombre de bénéficiaires de la CMU complémentaire est aujourd’hui de 4,3 millions de personnes ! Le rapport d’évaluation de M. Jean-François Chadelat dit bien que « la population cible de l’ACS est aujourd’hui loin d’être atteinte » et qu’« un nombre non négligeable de personnes en situation de précarité n’est pas éligible à la CMU-C compte tenu de l’érosion de ce plafond ». Que c’est bien dit pour « noyer le poisson »… Pourquoi ne pas dire ouvertement que la politique menée par les néolibéraux dirigeant l’État (élus et hauts fonctionnaires) sous l’impulsion du MEDEF est d’augmenter la pauvreté, les inégalités sociales de santé, la privatisation des profits et la socialisation des pertes !
La solution existe : remboursement à 100  % des soins utiles et nécessaires partout et pour tous par l’Assurance-maladie financé par un rééquilibrage du partage de la valeur ajoutée (voir plus haut). On n’aurait alors plus besoin de la CMU et des complémentaires santé (dont les frais de gestion sont au moins 2 fois et demi à 4 fois plus importantes que ceux de l’Assurance-maladie) et ce serait la fin de ces indignes inégalités sociales de santé.

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 10:42
LE BOUGET HOLLANDE A FAIT UN BEAU MEETING mais le compte n'y est pas pour les couches populaires et les couches moyennes intermédiaires
Mardi 24 janvier 2012
Par Évariste
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Disons-le tout net : un certain nombre de mesures présentées au Bourget sont de bonnes mesures que tout militant du mouvement social accepte volontiers. Mais il n’y a pas de mesures qui visent à une alternative au modèle néolibéral parce qu’il n’y a pas de mesures suffisantes pour agir sur les causes de la triple crise. 

Le ton de son discours est devenu plus ferme contre la finance internationale mais les propositions ne suivent pas.

Bien sûr, la séparation des banques de dépôt et des banques d’affaires et la taxation des transactions financières vont dans le bon sens. Mais il n’y a rien par exemple pour financer les États à près de 0 % car seule une banque centrale peut le faire – ce qui est interdit par l’article 123 du traité de Lisbonne. François Hollande ne dit pas qu’il faut désobéir aux articles 123 et 125 du traité de Lisbonne. C’est pourtant essentiel. Il ne dit rien non plus sur la nécessité d’un audit citoyen de la dette, etc.

Il ne dit pas comment il compte régler le problème du libre-échange qui empêche tout développement tant des pays moins avancés que de la France (et sa nécessaire réindustrialisation).
Il dit qu’il veut 60.000 enseignants en plus uniquement par redéploiement ce qui veut dire qu’il compte supprimer 60.000 nouveaux postes de fonctionnaires ailleurs (sans dire où, ce qui est très préoccupant pour les hôpitaux, la police, etc.).

Sur le développement des services publics et des services de santé et de protection sociale, nous restons sur notre faim dans la mesure où les couches populaires et les couches moyennes intermédiaires (77 % de la population) souffrent des inégalités sociales de santé, du refus de soins pour cause financière, des dépassements d’honoraires, des franchises sur les soins, de la désertification médicale, des délais d’attente de plus en plus grand,s des maisons de retraite à prix prohibitifs pour elles, etc.

A part les créations d’emplois aidés, l’insuffisance est patente des projets contre le chômage, contre la précarité, contre les CDD, contre les temps partiels subis, contre la pauvreté, contre le manque de logements (nécessité de 500.000 constructions nouvelles par an dont la très grande majorité en logement social : le durcissement souhaitable de la loi SRU proposé par François Hollande est insuffisant pour obtenir cet objectif), contre la dette illégitime (car n’ayant servi qu’à enrichir les spéculateurs sans lien avec l’économie réelle).

Rien sur la nécessaire augmentation du remboursement de l’assurance-maladie ni sur le refus de la retraite à 60 ans pour tous. Là encore, François Hollande nous fait croire qu’il y a un problème démographique pour les retraites, alors que c’est un leurre comme ce fut un leurre de croire en 1960 que diviser le nombre de paysans par 10 et doubler le nombre de bouches à nourrir en 50 ans allait aboutir en 2010 à la famine…1
En fait, François Hollande en ne prenant pas à bras-le-corps le problème de la répartition des richesses de plus en plus inégalitaires entre d’une part les salaires directs (le bas de la fiche de paye) et les salaires socialisés (les prestations sociales) et d’autre part les profits, s’interdit de changer de modèle politique et nous fait croire qu’un modèle néolibéral de gauche est susceptible de changer la donne. N’a-t-il pas compris qu’il faut partir d’une critique du tournant néolibéral de 1983 et non pas rester dans le paradigme des Zapatero, Papandréou, Socrates et consorts ?

Même la proposition de constitutionnalisation de la loi du 9 décembre 1905, qui va dans le bon sens, mérite quelques éclaircissements : ne voit-on pas le Sénat à majorité socialiste voter un amendement du sénateur socialiste Alain Richard visant à permettre le financement des crèches confessionnelles en contradiction avec la loi de Séparation ! Et Roland Ries, maire de Strasbourg et membre de l’équipe de campagne de Hollande, déclarer que son candidat est favorable au maintien du statut concordataire en Alsace-Moselle ! Tout cela fait désordre, mais François Hollande voudra-t-il désavouer sa majorité au Sénat et le maire de Strasbourg ?

Pour exercer la vigilance nécessaire aux enjeux de la période et éclairer les citoyens, le journal ReSPUBLICA appelle infatigablement à des initiatives d’éducation populaire tournées vers l’action.

 

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