La carte qui décrit le circuit de fabrication des fameuses lasagnes n’est pas seulement scandaleuse par rapport au développement durable
et à l’aberration des milliers de kilomètres parcourus par un plat préparé et congelé pour finir dans vos assiettes mais elle démontre aussi les réseaux qui s’apparentent d’ailleurs aux réseaux
mafieux qui couvrent l’Europe telle une toile d’araignée.
Le produit que ce soit les lasagnes Findus ou la moussaka Carrefour, Picard, Auchan, est issu des mêmes «producteurs». Ces grandes
entreprises agro-industrielles qui n’ont pour but que de faire du fric pour leurs actionnaires. Il est symptomatique que sur la totalité des produits retirés de la vente, le prix de vente
allait du simple au double pour le même aliment.
Il faut savoir que la plus grande partie du prix est représenté par l’emballage et la publicité. Alors, il faut trouver des ingrédients à
bas coûts et pour cela tous les coups sont permis.
Acheter des vieilles carnes que ce soit en Roumanie ou ailleurs en profitant d’une directive européenne qui interdit la circulation en
charrettes !? Tout cela est facilité par l’absence de contrôle puisque là aussi le service public a été liquidé.
La fraude a été rendue possible grâce à une loi dite de modernisation économique votée en 2008 par les députés de droite qui ont transcrit
en loi le rapport Attali. Ce rapport avait pour but de « favoriser la concurrence ». Pour cela tous les pouvoirs étaient donnés aux distributeurs qui ont pu imposer des prix bas à leurs
fournisseurs. Non, Carrefour, Auchan, Leclerc ne sont pas des victimes mais à l’origine de la fraude. Ce sont bien des produits à la marque de ces enseignes en plus de Findus qui sont
concernés.
Certains croient en faisant leurs courses aux supermarchés que la diversité des produits, des marques et des prix leur permette un choix
plus large, plus consomm’acteurs, il n’en est rien.
Ce que nous apprend cette affaire c’est qu’acheter chez un des sept grands groupes de la distribution des lasagnes ou de la moussaka
n’est que le pur produit du marketing, de l’Europe mondialisée, du libéralisme effréné.